L’Allemagne utilise l’arme fiscale pour soutenir ses entreprises

Le programme de relance annoncé mardi par le chancelier Olaf Scholz comprend des aides de plus de 7 milliards d’euros par an jusqu’en 2028.
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Selon le FMI, l'ancienne locomotive de l'Union européenne devrait être le seul grand pays industriel à connaître une récession cette année  -  Photo Pixabay

Après plusieurs semaines de négociations ardues entre les différents membres de sa coalition gouvernementale, l’Allemagne a annoncé mardi un plan de relance de l’activité comprenant un paquet d’aides fiscales de plus de 7 milliards d’euros par an jusqu’en 2028. Lors d’un séminaire organisé au château de Meseberg près de Berlin, le chancelier Olaf Scholz a souligné que les allégements fiscaux visaient principalement les PME, particulièrement touchées par l’envolée des prix de l'énergie dans le sillage du conflit russo-ukrainien. Durant leur première année d’application, ces mesures devraient amputer les recettes du gouvernement fédéral de 2,6 milliards d’euros, contre un impact négatif évalué à 2,5 milliards d’euros pour les Länder et à 1,9 milliard pour les municipalités.

Selon le Fonds monétaire international (FMI), l’ancienne locomotive de l’Union européenne devrait être le seul grand pays industriel à connaître une récession cette année. «Il est donc très important que, dans cette situation, nous lancions une offensive du gouvernement fédéral pour stimuler la croissance de notre pays, pour garantir que les entreprises prennent leurs décisions (...) en ce qui concerne les investissements et les opportunités de croissance pour notre pays», a déclaré le chancelier devant la presse.

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Une meilleure déduction fiscale pour pertes d’exploitation

Son gouvernement, qui rassemble les sociaux-démocrates, les verts et les libéraux, a adopté un programme de relance en 10 points. Parmi les mesures annoncées figure un amortissement dégressif pour le logement résidentiel, secteur en proie à la hausse des prix en raison de pénuries de biens. De même, il est prévu un renforcement des incitations fiscales pour la recherche et une amélioration de la déduction fiscale pour pertes d’exploitation. Les entreprises devraient désormais pouvoir compenser «80% des pertes sur quatre ans», contre 60% habituellement, a expliqué le ministre des Finances libéral, Christian Lindner. L’accès des jeunes entreprises aux marchés de capitaux va par ailleurs être facilité, avec des initiatives coûtant un milliard d’euros.

Le gouvernement fédéral souhaite soutenir la modernisation de l'économie en ciblant la protection du climat dans les secteurs du bâtiment et des transports, via un fonds de 211 milliards d’euros déjà annoncé auparavant. Il entend alléger le fardeau bureaucratique entourant des autorisations de construire, en recourant à l’intelligence artificielle. Il mise également sur une adoption rapide d’un projet de loi sur l’immigration qualifiée, censé régler les pénuries de main d'œuvre, qui doit encore être soumis au vote du Parlement. (Avec agences)

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