
L’activité ralentit en Europe au mois de juin

Point mort. Alors que le début de l’année a été marqué par une croissance solide en Europe, la fin du premier semestre montre un tout autre profil. L’indice PMI HCOB composite définitif de l’activité dans la zone euro publié par S&P Global s’est replié à 49,9 contre 52,8 en mai. Ce niveau se révèle sensiblement inférieur à celui de l’indice anticipé PMI «flash» publié fin juin, à 50,3 pour la même période.
L’indice PMI HCOB composite, qui lorsqu’il est inférieur à 50 montre un ralentissement de l’économie, regroupe le secteur des services et celui de la production manufacturière. Les données par pays indiquent une tendance baissière dans l’ensemble de la zone euro en juin. L’indice PMI composite s’est replié dans chacune des cinq économies couvertes par l’enquête et ayant même signalé, en Italie et en France, le premier recul de l’activité globale depuis respectivement six et cinq mois.
Si la croissance s’est poursuivie dans les services, c’est à un rythme moindre que les mois précédents. L’Indice PMI HCOB de l’activité de services dans la zone euro est redescendu à 52 en juin contre 55,1 au mois de mai. «Après de faibles performances au dernier trimestre 2022, puis une reprise au début de l’année 2023, le secteur des services a de nouveau enregistré un net repli de l’expansion en juin, et ce dans les quatre principales économies de la zone euro. La décélération de la croissance de l’activité de services dans la région s’est accompagnée d’un ralentissement de la hausse des nouvelles affaires, d’une atténuation des tensions inflationnistes ainsi que d’un recul des perspectives d’activité», a commenté Cyrus de la Rubia, chef économiste at Hamburg Commercial Bank dans un communiqué.
Demande en berne
Cette poursuite plus faible de la hausse de l’activité a aussi été contrebalancée par un fort recul de la production dans le secteur manufacturier. L’indice PMI HCOB pour l’industrie manufacturière de la zone euro publié lundi 3 juillet s'établissait ainsi à 43,4, contre 44,8 en mai.
«La stagnation de l’activité globale a reflété une détérioration de la demande en juin, les dernières données composites de l’enquête ayant en effet mis en évidence la première baisse (toutefois modeste) du volume des nouvelles affaires depuis janvier dernier dans le secteur privé de la zone euro», peut-on lire dans l’étude de S&P Global.
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Italie : face à la baisse des ventes, les vignerons d'Asti baissent leur production
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Mondial 2026 : les fabricants chinois d’objets dérivés paralysés par l’incertitude sur les droits de douane américains
Yiwu - Dans cette usine chinoise remplie d'écharpes aux couleurs de l’Irlande ou de la Tanzanie, le directeur Shang Yabing soupire: l’incertitude autour des droits de douane américains freine les commandes de produits dérivés pour la Coupe du monde. A neuf mois du Mondial-2026, organisé aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada, les fabricants de casquettes, bracelets, drapeaux ou chapeaux à l’effigie des sélections nationales devraient normalement être submergés de demandes. En particulier ici, à Yiwu (est de la Chine), l’un des principaux centres mondiaux de production en gros de petites marchandises, qui attire des acheteurs venus du monde entier. Mais les multiples rebondissements de la guerre commerciale Pékin-Washington, notamment l’incertitude persistante sur le montant des droits de douane que le président américain Donald Trump décidera finalement d’imposer sur les produits chinois, font hésiter les clients. Faute de visibilité, ils y réfléchissent à deux fois avant de passer commande auprès d’entreprises comme Yiwu Wells Knitting Product, où travaille Shang Yabing. Dans les allées de l’usine, les ouvriers apportent les touches finales à une multitude d’accessoires sportifs. «On est dans ce secteur depuis plus de 10 ans et on fabrique des produits dérivés de la Coupe du monde pour presque chaque tournoi», explique M. Shang à l’AFP. «Cette année, on a décroché des petites commandes. Mais les plus importantes, qui sont en attente, ne se sont pas encore concrétisées (...) C’est sûrement à cause des droits de douane américains», ajoute-t-il. Un million d’articles Dans l’usine, des caisses débordant de marchandises de toutes les couleurs sont posées près des postes de travail des employés. Des ouvriers utilisent des machines à coudre pour fixer des franges aux extrémités des écharpes. Un autre en repasse une, verte et jaune, aux couleurs de l’Australie. La Chine et les Etats-Unis ont prolongé leur trêve commerciale jusqu'à novembre. Elle permet notamment d'éviter, de chaque côté, l’imposition de droits de douane prohibitifs à trois chiffres sur leurs produits. Mais Shang Yabing reste dans l’expectative. Son entreprise attend toujours que ses clients valident les grosses commandes, qui représentent ensemble environ un million d’articles. D’autres signes de cet attentisme se retrouvent non loin de là, dans l’immense «Cité du commerce international» de Yiwu, l’un des plus grands marchés de gros au monde, qui vend toutes sortes d’objets. Dans les allées éclairées au néon, les stands qui proposent ballons de football ou drapeaux restent peu fréquentés, par rapport à l’afflux habituel d’acheteurs étrangers. «Les clients hésitent» Les produits dérivés sont nombreux, des lunettes de soleil aux couleurs des drapeaux de différents pays jusqu’aux porte-clés desquels pendent des mini-chaussures de football. «A cette époque avant la dernière Coupe du monde, on avait connu un afflux massif de commandes», explique à l’AFP Daisy Dai, qui vend des ballons imprimés. Mais cette année, «les clients hésitent», souligne-t-elle. Les acheteurs américains représentaient auparavant une large partie de sa clientèle, mais «depuis le début de la guerre commerciale, quelques grandes marques ont arrêté de commander, faute de clarté sur les droits de douane», explique-t-elle. A côté, Zhou Yanjuan, une vendeuse de drapeaux et de petits produits liés à la Coupe du monde, explique à l’AFP que son volume de commandes vers l'étranger a ralenti. «Après tout, ce ne sont pas des produits de première nécessité», souligne-t-elle. Pour autant, elle dit rester optimiste. «Les choses vont s’améliorer progressivement», veut-elle croire. «Tout le monde attend sans doute que les droits de douane soient revus à la baisse. Cela nous faciliterait un peu la tâche.» Jing Xuan TENG et Rita QIAN © Agence France-Presse