
L’activité manufacturière se contracte en zone euro mais se redresse en France

L’activité du secteur manufacturier en zone euro s’est un peu plus contractée qu’estimé initialement en août, selon les données définitives publiées lundi par S&P Global.
L’indice PMI manufacturier de la zone euro s’est établi à 49,6 en août, son niveau le plus bas depuis un peu plus de deux ans, après 49,8 en juillet. L’indice est légèrement inférieur à l’estimation provisoire publiée le 23 août, qui se situait à 49,7.
Un chiffre supérieur à 50 signale une expansion de l’activité par rapport au mois précédent, tandis qu’un chiffre inférieur à 50 dénote un recul.
«L’activité manufacturière a ainsi diminué pour un troisième mois consécutif, tendance préfigurant une baisse du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre. Les indicateurs prospectifs de l’enquête laissant par ailleurs augurer une accélération potentiellement marquée de la contraction au cours des prochains mois, les risques de récession économique ont augmenté dans la région», indique Chris Williamson, économiste de S&P Global Market Intelligence, cité dans le communiqué du fournisseur de données.
Fragile résistance en France
Dans ce contexte, la France a réussi à tirer son épingle du jeu. Contre toute attente, l’activité manufacturière dans l’Hexagone s’est redressée en août, même si la situation dans le secteur reste fragile en raison de la frilosité des clients, des hausses de prix et de l’affaiblissement de la conjoncture économique.
Selon les données définitives publiées jeudi par S&P Global, l’indice PMI du secteur manufacturier s’est établi à 50,6 en août, contre 49,5 en juillet. L’indice est nettement supérieur à l’estimation provisoire publiée le 23 août, qui se situait à 49.
«Le niveau de l’indice masque toutefois la fragilité actuelle du secteur manufacturier français, révélée par les nouveaux replis de la production et des nouvelles commandes», prévient S&P Global dans un communiqué.
«Les nouvelles commandes ont en effet de nouveau fortement diminué tandis que la baisse des besoins en production et le niveau élevé des prix de nombreux produits ont contribué à un nouveau recul de l’activité achats», précise Joe Hayes, économiste de S&P Global Market Intelligence, cité dans le communiqué du fournisseur de données. Il relève toutefois que les baisses de la production et des nouvelles commandes ont quelque peu ralenti par rapport à juillet, laissant espérer «que la contraction du secteur manufacturier conserve un rythme marginal».
Dégradation en Allemagne
A l’inverse, l’activité du secteur manufacturier en Allemagne s’est contractée davantage qu’initialement annoncé au mois d’août, selon les données définitives publiées jeudi par S&P Global.
L’indice PMI s’est inscrit à 49,1 en août, contre 49,3 en juillet et 49,8 initialement annoncé le 23 juillet.
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