L’activité confirme son ralentissement en zone euro

La croissance a encore marqué le pas au second trimestre, selon Eurostat, tandis que l’inflation poursuit son accélération du fait de la hausse des prix de l'énergie.
Laurent Chemineau

La croissance en zone euro a légèrement marqué le pas au second trimestre 2018, selon l’office de la statistique de l’Union européenne (Eurostat), le PIB corrigé des variations saisonnières ayant augmenté de 0,3% contre 0,4% au premier trimestre.

En comparaison avec le même trimestre de 2017, le PIB (CVS) a enregistré une hausse de 2,1% au deuxième trimestre (2,2% dans l’Union européenne), après +2,5% au premier trimestre (+2,4%).

Sous les attentes, la croissance fait les frais d’une consommation modérée et d’un commerce international peu porteur, mais a toutefois été portée par l’investissement. Sans préjuger de la décomposition statistique qui sera fournie début septembre, les économistes de HSBC soulignent que l’analyse d’un ralentissement temporaire (temps, grèves ...) avérée au premier trimestre, ne se vérifie plus au second. «Au lieu d’un rebond au 2° trimestre, nous observons un nouveau ralentissement», indiquent-ils, soulignant que la solide croissance de 2017 n'était pas durable.

Franchissement de la cible d’inflation de la BCE

Une certitude, l’inflation n’a pas incité les ménages à consommer. Le taux d’inflation annuel de la zone euro a en effet été estimé à 2,1% en juillet, l’augmentation la plus élevée depuis décembre 2012, contre 2% en juin, selon une estimation rapide publiée mardi par Eurostat. La hausse des prix de l'énergie a bien sûr beaucoup joué (+9,4%) en raison de la hausse du prix du pétrole. Le prix des services a gagné un point de pourcentage à 1,4% et les prix alimentaires sont restés pratiquement inchangés.

En France le rythme de l’inflation sur un an a accéléré en juillet pour atteindre un plus haut depuis mars 2012, porté par le prix de l'énergie et la progression des prix des services, selon une première estimation publiée par l’Insee. L’indice des prix à la consommation (IPC) s’est inscrit en hausse de 2,3% sur les douze mois à fin juillet, contre 2% en juin (2,6% pour l’IPCH).

Pour la BCE, dont le prochain conseil se tient le 13 septembre, le franchissement de sa cible d’inflation pour la première fois depuis 2012 est encourageant. Mais «on constate dans le même temps que l’inflation sous-jacente évolue peu (même si on ne dispose pas encore du chiffre de juillet). Elle reste nettement au-dessous de 1%», écrit Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum. Pour lui l’accélération de l’inflation n’est que temporaire.

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