
La tension remonte d’un cran entre les Etats-Unis et la Chine

Aucun doute, Donald Trump est reparti en campagne avec pour cible favorite la Chine. La tension entre les deux pays est encore montée d’un cran après l’annonce de sanctions prononcées contre la cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam et huit responsables chinois et hongkongais et la publication par le président des Etats-Unis de deux décrets interdisant aux entreprises américaines toute transaction avec les groupes chinois ByteDance, propriétaire de l’application de vidéos TikTok, et Tencent, qui possède l’application de messagerie WeChat. Donald Trump avait déjà enjoint, la semaine passée, ByteDance de vendre ses activités nord-américaines.
Cette interdiction, qui entrera en vigueur après 45 jours, intervient une semaine avant une réunion le 15 août en visioconférence au cours de laquelle le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, et le vice-premier ministre chinois, Liu He vérifieront la mise en oeuvre de l’accord commercial de «phase un». Dans ce contexte, les échanges promettent d’être tendus alors que la Chine n’a pu respecter qu’une partie de l’accord entré en vigueur le 15 février en raison de la crise provoquée par la pandémie de coronavirus. La visite du secrétaire américain à la santé, Alex Azar, à Taiwan ce week end, pour saluer son modèle de transparence et de coopération en matière de santé mondiale durant la pandémie de Covid-19, a provoqué la colère de Pékin. C’est la première visite d’un responsable américain de si haut rang sur l'île depuis quatre décennies.
Depuis la trêve commerciale signée entre les deux pays en décembre dernier, qui prévoit une augmentation de 200 milliards de dollars des achats de biens et services américains par la Chine sur deux ans, Donald Trump a multiplié les attaques. D’abord concernant l’épidémie de Covid-19, le président américain accusant la Chine d’en être à l’origine. Puis après l’entrée en vigueur début juillet de la loi de sécurité nationale à Hong Kong qui a provoqué une levée de bouclier internationale. Donald avait menacé de se retirer de l’accord commercial de «phase un».
Le locataire de la Maison Blanche porte une nouvelle estocade sur un autre de ses terrains de jeu, la technologie. Le président américain fait déjà pression sur Huawei, qui pourrait arrêter la fabrication de l’un de ses principaux processeurs en raison des menaces de sanctions aux entreprises qui font des affaires avec le géant chinois des équipements télécoms. Il s’attaque désormais aux applications TikTok et WeChat qu’il qualifie de «menaces importantes» pour la sécurité des Etats-Unis. Les décrets soulignent notamment que l’application WeChat «capture automatiquement de vastes pans d’informations de ses utilisateurs. Cette collecte de données menace de permettre au Parti communiste chinois d’accéder aux informations personnelles des Américains». WeChat est peu utilisé aux Etats-Unis (19 millions de téléchargements) mais sa maison-mère Tencent a de nombreuses participations dans des entreprises américaines dont Snap ou Tesla.
«Une excuse cachant une pratique hégémonique»
La Chine a affirmé que ces entreprises respectaient la loi et la régulation américaine et que la question de la sécurité n’était qu’une excuse cachant une pratique hégémonique. L’enjeu est le leadership mondial dans la technologie. Par ailleurs, un projet de régulation pourrait obliger les entreprises chinoises cotées aux Etats-Unis à se retirer de la Bourse américaine si elles ne respectent pas certaines règles d’audit d’ici 2022. Des représailles de la Chine sont probables, d’autant que les Etats-Unis ont franchi un nouveau pas dans leurs menaces vis-à-vis des représentants chinois ayant participé à la mise en place de la loi de sécurité nationale à Hong-Kong.
Vendredi, le département américain du Trésor a imposé des sanctions à l’encontre de la cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam et de huit responsables chinois et hongkongais, en gelant leurs avoirs détenus aux Etats-Unis et en interdisant aux ressortissants américains d’effectuer des transactions avec eux. Les Etats-Unis dénoncent également le report d’un an des élections législatives dans la région administrative spéciale chinoise en raison du coronavirus. La Chine a qualifié cette décision de «pitrerie ridicule qui n’effraye, ni intimide le peuple chinois». Pour les autorités de Hong-Kong c’est une ingérence flagrante dans les affaires internes de la Chine. Le ton est donné. Vendredi, alors que l’indice S&P 500 a terminé stable, le Nasdaq a fini dans le rouge. En cette période estivale, de faible volatilité, le marché devrait évoluer au gré de ces tensions.
Plus d'articles du même thème
-
La justice bloque provisoirement la destitution de la gouverneure de la Fed
Une juge fédérale a estimé que le président Donald Trump ne peut pas licencier Lisa Cook par une simple lettre et sur la base d’allégations pour fraude qui n’ont tien à voir avec l’exercice de ses fonctions. -
La révision de l’emploi américain entérine la prochaine baisse de taux
Le département du Travail a publié mardi une révision record des créations d’emplois non agricoles (NFP) publiées entre le 1 er avril 2024 et le 31 mars 2025. De quoi conforter la Fed dans sa volonté de baisser les taux le 17 septembre. -
Sébastien Lecornu est nommé premier ministre
Le ministre des Armées remplace François Bayrou à peine quelques heures après que ce dernier a remis sa démission.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Les institutionnels sélectionnent Starquest-Montefiore pour gérer le fonds non coté Objectif Biodiversité
- BlackRock perd un mandat de 14,3 milliards d’euros du néerlandais PFZW
- Après BlackRock, d’autres gérants ont perdu des mandats du néerlandais PFZW
- Thélem arbitre ses actifs en profondeur
Contenu de nos partenaires
-
Wall Street termine sans direction claire, prudente avant les prix à la consommation
Washington - La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, les investisseurs se montrant attentistes avant la publication jeudi d’un nouvel indicateur d’inflation côté consommateurs aux Etats-Unis, susceptible de donner de nouveaux indices sur la trajectoire privilégiée par la banque centrale américaine (Fed). L’indice élargi S&P 500 (+0,30%) et l’indice Nasdaq (+0,03%) ont tous les deux grappillé de nouveaux records, respectivement à 6.532,04 points et 21.886,06 points. Le Dow Jones a, pour sa part, perdu 0,48%. «Le marché connaît quelques ventes avant la publication demain (jeudi) de l’indice CPI» des prix à la consommation américains, a commenté auprès de l’AFP Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital Securities. Mercredi, les investisseurs ont finalement peu réagi à l’annonce d’un recul surprise des prix à la production en août aux Etats-Unis (-0,1%), après une forte augmentation un mois plus tôt (+0,7% en juillet). «C’est une bonne nouvelle, mais cet indicateur ne porte que sur un seul mois, et n’indique donc pas de véritables changements vis-à-vis de l’inflation, qui reste tenace», a expliqué M. Cardillo. En rythme annuel, l’indice a ralenti en août à +2,6%. En revanche, hors prix volatils de l’alimentation et de l'énergie, il a accéléré à +2,8%. La publication jeudi de l’indice des prix à la consommation (CPI) avant l’ouverture de Wall Street sera plus «significative», a souligné Jose Torres, analyste d’Interactive Brokers, car elle viendra affiner les attentes des investisseurs concernant les perspectives de baisses des taux de la Réserve fédérale (Fed). Selon l’outil de veille FedWatch de CME, la grande majorité des acteurs du marché estiment que l’institution baissera ses taux d’un quart de point lors de sa prochaine réunion prévue les 16 et 17 septembre. «Mais si le CPI est inférieur aux prévisions (...) cela pourrait ouvrir la voie à une baisse d’un demi-point la semaine prochaine», a estimé M. Cardillo. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se détendait par rapport à la clôture mardi, à 4,04% vers 20H20 GMT contre 4,09%. A la cote, Oracle a été catapulté (+36,07% à 328,62 dollars) après avoir annoncé que le chiffre d’affaires de ses infrastructures «cloud» (informatique dématérialisée) devrait atteindre 144 milliards de dollars d’ici 2030, profitant de l’engouement autour de l’intelligence artificielle (IA). A l’occasion de la publication mardi de ses résultats trimestriels, le groupe a annoncé dans un communiqué anticiper une croissance de 77% du chiffre d’affaires d’Oracle Cloud Infrastructure, «pour atteindre 18 milliards de dollars cette année fiscale». Selon le Wall Street Journal, le groupe aurait par ailleurs signé un contrat d’environ 300 milliards de dollars avec OpenAI, l’un des leaders de l’IA générative. Le spécialiste suédois du paiement fractionné Klarna a reçu un accueil mitigé pour son premier jour de cotation à la Bourse de New York. L’entreprise a fait son entrée avec un titre vendu au prix de 40 dollars l’unité. L’action a terminé à 46,33 dollars (+15,8%). La chaîne de sandwicheries Potbelly s’est envolée (+31,32% à 16,98 dollars) après que la société a annoncé qu’elle avait accepté d'être rachetée par RaceTrac, entreprise de stations-services et de magasins de proximité aux Etats-Unis, dans le cadre d’une transaction évaluée à environ 566 millions de dollars. Nasdaq © Agence France-Presse -
La Bourse de New York termine sans direction claire
Washington - La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, les investisseurs se montrant attentistes avant la publication jeudi d’un nouvel indicateur d’inflation côté consommateur aux Etats-Unis, susceptible de donner de nouveaux indices sur la trajectoire privilégiée par la banque centrale américaine (Fed). L’indice élargi S&P 500 (+0,30%) et l’indice Nasdaq (+0,03%) ont tous les deux grappillé de nouveaux records, respectivement à 6.532,04 points et 21.886,06 points. Le Dow Jones a, pour sa part, perdu 0,48%. Nasdaq © Agence France-Presse -
Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse