
La sortie de crise devrait réduire le déficit de la Sécurité sociale
Le gouvernement a dévoilé vendredi le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2022, et comme pour le budget présenté mercredi, il jongle avec sa volonté de réduire le déficit avec la sortie de crise tout en maintenant les investissements. Résultat : le déficit diminuerait à 21,2 milliards d’euros pour 2022, après -34,6 milliards finalement pour 2021 et -38,7 milliards pour 2020 (les comptes avaient été presque à l’équilibre en 2018 et 2019).
Pour 2021, le déficit final de la Sécurité sociale est désormais estimé à 34,6 milliards, au lieu de -27 milliards initialement, avec 529 milliards de recettes pour le régime de base et le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), après 497 en 2020 (+6,5%), mais encore 564 milliards de dépenses, après 537 en 2020, «du fait de la persistance de dépenses exceptionnelles pour faire face à la crise sanitaire (tests, vaccination) et des revalorisations liées au Ségur de la Santé, a rappelé le ministre chargé des Comptes publics Olivier Dussopt. Les conditions ne sont pas encore réunies, alors que la crise sanitaire n’est pas complètement derrière nous, pour envisager des mesures structurantes de maîtrise des dépenses sociales.» Avec le ministre de la Santé, ils ont détaillé le coût lié à l’épidémie de Covid-19 : 30 milliards pour la branche maladie, 3,7 milliards pour la branche vieillesse (auxquels s’ajoutent 2,4 milliards du FSV), et 0,4 pour la cinquième branche créée cette année pour la prise en charge de la dépendance (CNSA), alors que les branches famille et accidents du travail repassent en positif.
Pour 2022, le déficit s’élèverait donc à 21,2 milliards, avec 19,7 milliards de pertes pour la branche maladie dont 4,9 milliards de dépenses pour la vaccination (3,3) et les tests (1,6) et 1 milliard de plus sur le remboursement des médicaments. Le déficit de la branche vieillesse du régime général devrait, lui, d’abord diminuer, à 2,5 milliards en 2022 (hors le -1,6 milliard du FSV), avant de plonger jusqu’à 7,6 milliards en 2025.
Au total, le Ségur de la Santé aura représenté 12,5 milliards d’investissements sur trois ans, dont 2,7 au titre de 2022, avec 9,8 milliards orientés vers les revalorisations de salaires des personnels médicaux et 2 vers des projets de transformation et de rénovation des hôpitaux. L’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) aura donc été dépassé : de 6,7% en 2020 (à 219,4 milliards), de 11,9% en 2021 (à 237,1 milliards), et de 8% en 2022 (à 236,3 milliards), mais il devrait retrouver sa trajectoire ensuite, sauf nouvelle crise sanitaire.
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