La restructuration de la dette du Sri Lanka avance à petits pas

Les discussions avec les créanciers conditionnent le versement de l’aide de près de 3 milliards de dollars du FMI.
La rédaction
Drapeau du Sri Lanka.
Le Sri Lanka a fait défaut sur sa dette en mai 2022.  -  Image par OpenClipart-Vectors de Pixabay

Les restructurations de dette souveraine sont des processus longs. Mais pour les Etats en difficultés, c’est la condition pour obtenir les prêts du Fonds monétaire international (FMI) souvent nécessaires pour leur survie. Le Sri Lanka, qui a fait défaut sur sa dette en mai 2022, attend les garanties de financement de ses créanciers, pour le déblocage de 2,9 milliards de dollars de financement du Fonds.

Le Club de Paris (qui réunit les créanciers bilatéraux, dont le Japon qui est le deuxième plus gros créancier du pays après l’Inde, à l’exception de la Chine), serait sur le point d’offrir ces garanties, selon Reuters. L’Inde a déjà donné des engagements mais ceux avancés par EximBank (l’agence de crédit export de la Chine), d’un moratoire de deux ans sur la dette, sont jugés insuffisants par les Etats-Unis, principal financeur du FMI. Le conseil du FMI doit donner son accord sur le programme d’aide avant son déblocage à condition d’avoir les garanties suffisantes pour une restructuration permettant de ramener le pays dans une trajectoire de dette soutenable et de permettre de retrouver l’accès aux marchés financiers.

Un groupe d’une trentaine de créanciers privés (dont Amundi, BlackRock, Morgan Stanley IM…), qui détient 60% des 13 milliards de dollars d’obligations faisant l’objet de la restructuration (sur une dette d’environ 51 milliards de dollars et la moitié de la dette externe), se dit prêt à engager rapidement et de façon effective des discussions sur les bases de l’accord du FMI, a indiqué le conseil juridique du groupe White & Case, selon Reuters. Ces créanciers privés réclament par ailleurs de pouvoir donner leur avis sur le plan du FMI et que la dette locale soit également restructurée.

Les autorités sri-lankaises prévoyaient d’obtenir l’aval du FMI fin 2022 et d’engager les discussions sur la restructuration ensuite avec un accord d’ici le deuxième trimestre cette année. Un calendrier optimiste. Le gouverneur de la banque centrale a indiqué fin janvier qu’il espérait recevoir l’aide du FMI au premier trimestre et avoir bouclé la restructuration dans les six mois.

La chute des recettes touristiques en raison de la pandémie, puis la flambée des prix des matières premières importées, ajoutées à des choix économiques désastreux, ont fait sombrer l'économie sri-lankaise. La population est aujourd’hui confrontée à une envolée de l’inflation à 50% et à des pénuries de carburant et d’autres produits de base alors que le pays est à court de devises, rendant l’aide du FMI toujours plus urgente.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles Pays émergents

Contenu de nos partenaires

Les plus lus de
A lire sur ...