
La guerre en Ukraine provoque un krach en Europe

L’attaque de l’Ukraine par la Russie jeudi matin provoque un vent de panique sur les marchés financiers. Les places asiatiques sont en forte baisse. Les actions européennes devraient chuter à l’ouverture tandis que les actifs refuges comme les Treasuries américains, le dollar ou l’or sont recherchés. Les prix du pétrole s’envolent. Le rouble s’effondre.
L’indice CAC 40 perdait 4% dans les premiers échanges à Paris, tandis qu'à Francfort, le DAX perd 4,2%. La plupart des indices sont désormais en zone de correction (plus de -10% depuis le plus haut historique).
En Asie, ce matin, les places boursières reculent entre 2% et 3%. Les actions cotées en Chine continentale (Shanghai et Shenzhen) perdent entre 2% et 2,6%. A Hong-Kong, l’indice Hang Seng abandonne 3,2%. La Bourse de Séoul cède 2,6%. Tokyo recule de 1,8%.
Mercredi, Wall Street avait déjà terminé en net repli de 1,8% pour l’indice S&P 500 et 2,6% pour le Nasdaq (qui est proche du bear market - plus de -20% depuis le plus haut). La Bourse devrait continuer de corriger les futures indiquant des baisses de plus de 2%.
Sur les marchés de taux, le rendement de l’emprunt d’Etat américain à 10 ans se détend de 10 points de base à 1,87% dans les échanges en Asie. L’or avance de 1,7% à 1.943,50 dollars. L’indice dollar (DXY) gagne 0,4% à 96,58.
Les matières premières sont en forte hausse et notammentles prix de l’énergie qui sont très sensibles à la situation en Ukraine, le pétrole dépassant les 100 dollars. Les prix du gaz s’envolent de plus de 30% à l’ouverture pour le contrat 1 mois à Rotterdam.
Le rouble russe continue d’être attaqué et perd 3,6% à un plus bas de 84,07 face au dollar.
«Si l’intervention dans la région du Donbass ne faisait plus de doute, l’ampleur des opérations russes menées ce matin sur l’ensemble du territoire ukrainienne dessine le scénario du pire avec une intervention sur l’ensemble du territoire», soulignent dans une note les stratégistes de Natixis.
L’armée russe a attaqué l’Ukraine jeudi vers 5h, heure locale, depuis la Russie et la Biélorussie avec un soutien biélorusse et un assaut est aussi en cours en provenance de la Crimée, annexée par la Russie, ont annoncé les gardes frontières ukrainiens.
Ces attaques seraient menées à l’aide de pièces d’artillerie et d’armes légères dans les régions de Louhansk, de Soumy, de Kharkiv, de Tchernihiv et de Jytomyr.
Le président russe Vladimir Poutine a autorisé aux premières heures de la journée une opération militaire spéciale dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, et a demandé aux forces ukrainiennes de déposer les armes et de se retirer.
Un journaliste de Reuters se trouvant à Kiev, la capitale ukrainienne, a entendu des explosions et ce qui ressemblait à des tirs d’artillerie résonner au loin.
Vladimir Poutine a indiqué que la Russie réagirait immédiatement si des forces étrangères tentaient d’interférer avec ses actions et que Moscou essaierait de démilitariser et de « dénazifier » l’Ukraine.
«La responsabilité de toute effusion de sang incombera au régime ukrainien», a répété Vladimir Poutine lors de son allocution.
Nouvelles sanctions à venir
Les commentaires du président russe interviennent alors que les Etats-Unis ont déclaré que près de 150.000 soldats russes se trouvaient aux frontières de l’Ukraine et alors que Moscou a reconnu l’indépendance des régions séparatistes de l’est de l’Ukraine.
Les Etats-Unis et leurs alliés répondront de manière unie et décisive à « une attaque injustifiée des forces armées russes qui ne répond à aucune provocation » contre l’Ukraine, a déclaré le président américain Joe Biden, après les explosions entendues à Kiev.
«La Russie seule est responsable des morts et de la destruction que cette attaque entraînera. Le monde tiendra la Russie pour responsable», a indiqué Joe Biden dans un communiqué, ajoutant qu’il annoncerait jeudi de nouvellessanctionsqui seront imposées à la Russie par les Etats-Unis et leurs alliés.
Le président américain a précisé qu’il suivrait la situation depuis Washington avant de participer à une réunion virtuelle du G7 et que Washington se coordonnerait avec les alliés de l’Otan pour « assurer une réponse forte et unie pour prévenir toute agression contre l’alliance».
La Maison-Blanche a indiqué que le président américain s’exprimerait en début d’après-midi.
« La France condamne fermement la décision de la Russie de faire la guerre à l’Ukraine. La Russie doit mettre immédiatement fin à ses opérations militaires », a déclaré ce matin sur Twitter Emmanuel Macron.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse