
La Grèce prépare la fin de son sauvetage en retournant sur les marchés

La Grèce devrait lancer aujourd’hui sa première émission obligataire depuis trois ans. Selon une notification faite à la Bourse d’Athènes, le pays cherche à placer une émission de titres à 5 ans. Goldman Sachs, Citi, Deutsche Bank, HSBC, BNP Paribas et Bank of America ont été mandatées pour réaliser l’opération. Athènes propose par ailleurs de racheter une souche d’obligations à 2019 avec un coupon de 4,75%, à 102,6% du pair.
En avril 2014, la Grèce avait fait un premier retour en fanfare sur les marchés en levant 3 milliards d’euros à 5 ans à 4,95%. Quelques mois plus tard elle n’avait cependant pas attiré autant d’investisseurs qu’espéré pour une émission à 3 ans et le pays s'était peu à peu retrouvé de nouveau au cœur des tensions, celles-ci escaladant avec l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras au début de 2015.
Le lancement de l’émission à 5 ans marque la volonté du pays de regagner un accès aux financements de marché alors que le troisième plan de sauvetage dont il est bénéficiaire depuis l’été 2015 doit prendre fin à l’été 2018. L’opération doit également permettre à Athènes de répondre à ses besoins de financement pour 2019 qui devraient avoisiner les 19 milliards d’euros, selon Bloomberg. L’opération d’Athènes était prévue dès la semaine dernière mais, selon l’agence de presse, elle a été empêchée par un plafond de dette fixé par le Fonds monétaire international (FMI) qui pourrait cependant être contourné par l’utilisation de swaps.
En juin dernier, les créanciers de la Grèce ont jugé que le pays avait mis en œuvre suffisamment de réformes pour débloquer une nouvelle tranche d’aide dans le cadre du plan de sauvetage qui pourrait représenter jusqu’à 86 milliards d’euros. Sur ce montant, le fonds de secours européen, le Mécanisme européen de stabilité, a d’ores et déjà prêté quelque 40 milliards d’euros à Athènes. La semaine dernière, le FMI s’est par ailleurs engagé à aider la Grèce à hauteur de 1,6 milliard d’euros. A la condition que ses créanciers s’accordent sur des mesures d’allégement de la dette qui avoisine 180% du PIB aujourd’hui.
Dernière bonne nouvelle en date, l’agence de notation Standard & Poor’s a changé de «stable» à «positive» la perspective de la note du pays, aujourd’hui fixée à «B -». Le pays est noté CCC par Fitch et Caa2 par Moody’s.
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