
La fraude sur les paiements confirme son recul en France

La fraude au paiement représente 235 millions d’euros en 2015, soit 10 millions de moins qu’en 2014. Le taux de fraude est passé de 0,043% à 0,04% entre 2014 et 2015 d’après le rapport pour l’année 2015 de l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement. «Cette évolution très positive témoigne de l’efficacité des actions menées par l’ensemble des parties prenantes sous l’égide de l’Observatoire, afin de prévenir la fraude sur les paiements par cartes en France», se félicite son président, François Villeroy de Galhau.
Le gouverneur de la Banque de France précise que c’est la première année que le taux de fraude se réduit sur les trois catégories de transactions (paiement au point de vente, retrait et paiement à distance) et précise que «les progrès de l’Observatoire doivent se concentrer sur les transactions à l’étranger et les nouvelles technologies».
Le nombre de fraudes sur les paiements par carte a diminué pour la deuxième année consécutive alors que l’utilisation de cartes bancaires a augmenté de 8% entre 2014 et 2015. Contrairement aux idées reçues, le paiement sans contact se révèle sûr avec un taux de fraude de 0,019%, inférieur à celui sur les retraits (0,033%).
Tout comme l’a souligné le médiateur de la FBF, Paul Loridant, le 22 juin dernier, l’Observatoire précise que «les opérateurs de téléphonie présentent des taux de fraude en vente à distance plus élevés que la moyenne nationale» (0,055% alors que le taux moyen est de 0,228% pour l’année 2015). Alexandre Stervinou, secrétaire de l’Observatoire, rappelle que «la loi est très protectrice pour les porteurs de carte. Si une opération est non autorisée, alors le client a treize mois pour s’en apercevoir et c’est à la banque de prouver que son client ment si elle ne le croit pas».
La fraude sur les transactions transfrontalières augmente en revanche de manière significative et représente 300 millions d’euros, gonflant le taux de fraude à 0,372%. La zone SEPA (Single European Payment Area) «résiste mieux que l’international» souligne le rapport. En zone SEPA, le taux de fraude s’élève à 0,459% contre 0,692% hors zone.
François Villeroy de Galhau conclut que l’Observatoire se heurte à trois défis : «harmoniser les statistiques, mettre en place des actions harmonisées et assurer une veille technologique et sécuritaire pour l’ensemble des moyens de paiement scripturaux».
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Projet présumé de coup d'Etat au Brésil: Bolsonaro, soutenu par Trump, en attente d'un verdict imminent
Brasilia - Cinq juges de la Cour suprême du Brésil commencent à voter mardi pour condamner ou acquitter l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’Etat dans un procès historique qui suscite la colère de Donald Trump. Si l’ex-chef de l’Etat brésilien (2019-2022), 70 ans, joue son avenir, l’enjeu est grand aussi pour la première puissance économique d’Amérique latine, entre guerre commerciale lancée par Washington en représailles au procès et pressions croissantes du camp conservateur pour une amnistie. Avec sept coaccusés, parmi lesquels d’anciens ministres et militaires haut gradés, M. Bolsonaro risque jusqu'à 43 ans de prison. Verdict attendu d’ici vendredi. Le parquet l’accuse d'être le chef d’une «organisation criminelle armée» ayant conspiré pour son «maintien autoritaire au pouvoir» malgré sa défaite face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva lors de l'élection de 2022. Le supposé plan putschiste prévoyait aussi l’assassinat de Lula et du juge Alexandre de Moraes, rapporteur du procès Bolsonaro, selon l’accusation. «Pas impuni» C’est la première fois qu’un ancien chef de l’Etat brésilien est jugé pour un projet présumé de coup d’Etat depuis la fin de la dictature militaire (1964-1985). Déjà inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation électorale, M. Bolsonaro se dit victime d’une «persécution politique», à un peu plus d’un an de la présidentielle de 2026. En résidence surveillée à Brasilia depuis début août pour des soupçons d’entrave à la justice, il ne devrait pas être mardi au tribunal. Sa défense invoque des raisons de santé. Elle a d’ailleurs demandé qu’il puisse quitter son domicile brièvement dimanche prochain pour subir une intervention médicale. Dans la capitale, un détracteur de l’ex-président a dit à l’AFP se réjouir du procès. «J'éprouve un très grand plaisir à vivre ce moment de l’histoire brésilienne. Et que cela ne reste pas impuni», confie Mauricio de Aquino Costa, professeur de 54 ans. Pour décider du verdict, une majorité simple de trois des cinq juges suffit. En cas de condamnation, qui peut être contestée en appel, les magistrats fixeront ensuite les peines de chacun des accusés. «Dictature» Dénonçant une «chasse aux sorcières» contre son allié, le président américain Donald Trump a imposé depuis le 6 août une surtaxe punitive de 50% sur une part importante des exportations brésiliennes. Son administration a aussi pris des sanctions contre le juge Moraes, qui votera en premier mardi. «Concernant le juge Moraes et les individus dont les abus de pouvoir ont sapé (les) libertés fondamentales, nous continuerons à prendre les mesures appropriées», a prévenu lundi un service du Département d’Etat américain sur le réseau social X. Face à l'éventualité de nouvelles mesures de rétorsion américaines, le ministre brésilien de l’Economie Fernando Haddad a reconnu récemment qu’il est «impossible de prévoir ce qui peut sortir de la tête de Trump». Anticipant une condamnation, le camp Bolsonaro s’active pour sa part au Parlement pour faire voter un projet d’amnistie au bénéfice de son leader. Ce mot d’ordre a été repris dimanche par des dizaines de milliers de ses sympathisants lors de rassemblements à travers le pays, à l’occasion de la fête de l’indépendance. Durant la manifestation dans la capitale économique Sao Paulo a été déployé un immense drapeau américain. Gouverneur de cet Etat, Tarcisio de Freitas est considéré comme possible successeur de M. Bolsonaro, et souvent jugé plus modéré. Mais il a durci le ton dimanche contre la Cour suprême: «Nous n’allons pas accepter la dictature d’un pouvoir sur l’autre». Le tribunal remplit «son rôle de gardien de la Constitution et de l’Etat de droit», a répliqué Gilmar Mendes, doyen de la haute cour, contestant que les juges soient des «tyrans». Ramon SAHMKOW © Agence France-Presse -
Empire Murdoch: après un accord familial, le fils aîné, Lachlan, prendra les rênes après le décès de son père
New York - Fin de la saga ayant inspiré la série «Succession»? Les héritiers de Rupert Murdoch ont trouvé un accord permettant au fils aîné du magnat des médias, proche des opinions conservatrices de son père, de contrôler son empire après son décès. Trois de ses enfants s’opposaient jusque-là aux ambitions du patriarche, âgé de 94 ans, pour Lachlan, 54 ans. Prudence MacLeod, Elisabeth et James Murdoch «vont cesser de détenir des participations» dans les groupes News Corporation (Wall Street Journal, New York Post aux Etats-Unis, The Sun au Royaume-Uni, The Australian) et Fox Corporation (Fox News) en échange de liquidités, selon un communiqué de presse. D’après le New York Times et le Washington Post, tous trois se partageront 3,3 milliards de dollars. Lachlan Murdoch, ainsi que ses jeunes soeurs Grace et Chloe, demeurent eux bénéficiaires du trust familial (un mécanisme juridique, commun au Etats-Unis, utilisé notamment pour organiser une succession ou protéger un patrimoine). En décembre, la justice américaine, saisie à l’initiative de Prudence, Elisabeth et James, s'était opposée à la volonté du milliardaire australo-américain de garantir que Lachlan, qui dirige actuellement Fox News et News Corp, soit le seul décisionnaire après sa mort, tous ses enfants gardant leurs avantages financiers. Dans sa décision, un tribunal du Nevada avait estimé que le père et le fils avaient agi de «mauvaise foi» en essayant de réécrire les règles, rapportait le New York Times, citant une copie du document judiciaire. Si la fille aînée, Prudence, 67 ans, s’est peu impliquée dans l’entreprise familiale, les trois autres - Lachlan, James, 52 ans, et Elisabeth, 57 ans - ont tous été considérés comme des successeurs potentiels. Ancrages de droite Le trust prévoyait à l’origine des droits de vote égaux pour les quatre descendants. Mais, ces dernières années, Murdoch senior aurait commencé à craindre que la chaîne américaine Fox News - le joyau de la couronne - ne s'éloigne, après son décès, de son ancrage à droite pour refléter les opinions plus centristes de James et d’Elisabeth. James, qui a quitté News Corp en 2020, avait par exemple officiellement apporté son soutien à Kamala Harris, la rivale de Donald Trump lors de l'élection présidentielle de 2024. Pour beaucoup d’observateurs, l’affaire aurait pu avoir de lourdes implications sur l’avenir de l’empire laissé par Rupert Murdoch. Le nouveau trust expirant en 2050, selon le New York Times et le Washington Post, il garantit que Lachlan en conserve le contrôle au moins jusqu'à cette date. L’empire médiatique de Rupert Murdoch est accusé d’avoir, via certains de ses journaux et de ses télévisions, favorisé la montée des populismes dans les pays anglo-saxons, qu’illustrent le Brexit au Royaume-Uni et l’ascension de Trump aux Etats-Unis. Il a été plus particulièrement reproché à Fox News, aux avant-postes des batailles idéologiques des conservateurs américains, de nourrir la désinformation sur les vaccins anti-Covid et d’avoir amplifié les allégations d'élection présidentielle supposément truquée en 2020 aux Etats-Unis au détriment de Donald Trump. Fox Corporation a déclaré 2,263 milliards de dollars de bénéfice net et 16,300 milliards de chiffre d’affaires sur l’année fiscale se terminant au 30 juin 2025. News Corporation, pour sa part, a enregistré 1,180 milliard de dollars de bénéfice net et 8,452 milliards de chiffre d’affaires. Raphaëlle PELTIER © Agence France-Presse -
Argentine: après le revers électoral de Javier Milei, le peso et la Bourse dévissent face à l'incertitude
Buenos Aires - Le peso et les actions argentines ont accusé le coup lundi du net revers du parti du président ultralibéral Javier Milei lors d'élections provinciales en Argentine la veille, signe d’un désenchantement qui a valu dans le camp gouvernemental un appel à «l’autocritique». Dimanche, l’opposition péroniste (centre-gauche) s’est largement imposée dans l’importante province de Buenos Aires -qui compte plus d’un tiers de l'électorat- avec un écart inattendu: 47% des voix contre 33% aux candidats de La Libertad Avanza, le parti du président Milei qui a reconnu une «claire défaite». Ce revers, envoyant le signal d’un gouvernement sur la défensive, s’est traduit lundi par une chute des actions argentines cotées à Wall Street, avec des reculs atteignant 15% pour certaines, la Bourse de Buenos Aires clôturant pour sa part en baisse de 13%. Sur le marché des changes, le peso argentin a plongé face au dollar dans un contexte de forte volatilité et de méfiance des investisseurs, avant de se reprendre légèrement en fin de journée. A 1.425 pesos pour un dollar, il a perdu 3,2% de sa valeur par rapport à vendredi. La populeuse province de Buenos Aires étant un bastion traditionnel de l’opposition, une victoire de Javier Milei y aurait tenu de l’exploit. Pourtant par sa taille, le scrutin de dimanche était perçu comme un test, ou une prise de température, en vue des législatives nationales de mi-mandat le 26 octobre. S’y renouvelleront un tiers du Sénat et la moitié des députés, un scrutin-clef pour M. Milei qui depuis décembre 2023 gouverne avec une minorité législative, et a vu plusieurs de ses réformes frustrées par un Parlement retors. Encore récemment, lorsqu’il a annulé un veto présidentiel sur une loi de financement accru du handicap. Charme rompu ? Le président «anarcho-capitaliste», comme il se décrit, a lancé dimanche soir avec défi qu’il n’y aura «pas de retour en arrière d’un millimètre dans la politique du gouvernement» et sa volonté de dérégulation, mais au contraire un cap «approfondi» et «accéléré». Pourtant le chef de cabinet des ministres -poste-clef à mi-chemin entre Premier ministre et chef de cabinet- Guillermo Francos, a estimé qu’il était «temps de faire des autocritiques, d’analyser nos échecs et de comprendre pourquoi les résultats macroéconomiques n’atteignent pas la population». «On reste convaincu que l'équilibre budgétaire est la base de la croissance économique, mais il est vrai aussi que le passage de la macroéconomie à la microéconomie est très important pour les gens qui attendent des résultats concrets», a concédé M. Francos sur Radio Mitre, dans un ton distinct du chef de l’Etat. Car l’indéniable succès du gouvernement Milei contre l’inflation, jugulée à 17,3% sur sept mois depuis janvier (contre 87% sur la même période en 2024), tarde à percoler dans la population, qui perçoit surtout l’austérité budgétaire de la «tronçonneuse» dans la santé, l’université, les retraites, et l’impact de la récession (-1,8 en 2024) sur la consommation et l’emploi. «Les gens se disent: OK, on a fait tous les ajustements (budgétaires) pour atteindre la stabilité, contrôler l’inflation, mais ça y est, l’inflation est sous contrôle. Maintenant, quand va commencer à s’améliorer mon revenu ? Quand vont se créer des emplois ? Se lancer des entreprises ?», analyse pour l’AFP le politologue Raul Timerman, du cabinet Grupo de Opinion Publica. En outre, Javier Milei qui avait été élu, outre l'économie, sur «l’argument d’en finir avec la caste politique corrompue ", apparait aujourd’hui comme «celui qui protège sa sœur Karina», la secrétaire générale de la présidence, récemment éclaboussée par un scandale de pots-de-vin présumés -même si elle n’a à ce jour pas été entendue ni inculpée. «Le charme est rompu», résume Raul Timerman. Réunissant par deux fois son cabinet lundi, Javier Milei n’a pas annoncé de changement d'équipe, mais la création «d’une table ronde de dialogue avec les gouverneurs» des provinces fédérales, notoirement retors, a communiqué en fin de journée le porte-parole présidentiel Manuel Adorni. Suggérant que c’est par des alliances politiques ad hoc, davantage qu’un changement de cap, que le président ultralibéral entend avancer. Sonia AVALOS © Agence France-Presse