
La dette Sure de l’Union européenne confirme son succès

L’Union européenne (UE) semble avoir pris goût au marché obligataire. Elle a bouclé hier sa troisième émission en un peu plus d’un mois, portant à 39,5 milliards d’euros le montant déjà émis dans le cadre de son programme Sure de financement des dispositifs de chômage partiel en Europe. Et le succès de ces opérationsne se dément pas.
Hier, la demande a une fois été encore hors normes. A 114 milliards d’euros, elle a dépassé de plus de 13 fois l’offre de 8,5 milliards. La maturité était cette fois de 15 ans. Ces obligations sociales ont été placées sur la base d’un spread de 5 points de base (pb) sous la courbe des midswaps et de 26,9 pb par rapport aux emprunts allemands et de 0,5 pb aux OAT. «Le livre d’ordres a rapidement atteint 90 milliards d’euros à son ouverture», affirme Olivier Vion, responsable marché primaire obligataire secteur public chez Société Générale CIB (parmi les banques teneurs de livre). Le rendement négatif à l’émission (-0,1%) contrairement aux émissions à 20 ans et 30 ans, n’a pas empêché les ordres d’affluer. «C’est le signe que les investisseurs considèrent qu’il faut avoir ces titres en portefeuille», poursuit-il. Sur le marché gris, les obligations se resserraient.
Prochaine émission début 2021
Avec cette nouvelle émission, l’UE a bouclé le financement de près de 45% des demandes des Etats qui s’élèvent à 90,3 milliards d’euros, et de 39,5% le total du programme (100 milliards d’euros), soit plus que les estimations de 30 milliards d’euros d’émissions cette année. Mais ces dernières suivent avant tout le rythme des prêts conférés par l’UE aux Etats.
«L’intention de l’UE était d’établir une courbe, ce qu’elle a fait très rapidement», souligne Olivier Vion. Une première, vu l’ampleur des émissions. Lors de sa première opération fin octobre, l’UE a émis 17 milliards d’euros à 10 ans et à 20 ans. Le 10 novembre, elle a de nouveau émis 4 milliards à 5 ans et 30 ans.
Il est probable que ce soit la dernière cette année. L’UE devrait poursuivre ce programme dès le début 2021 car elle va aussi devoir émettre dans le cadre du fonds de relance européen (Next Generation EU). Les stratégistes taux de Goldman Sachs anticipent 115 milliards d’euros d’émissions, dont 51 milliards dans le cadre de Sure et 64 milliards dans le cadre du fonds de relance. «2021 sera un test de la capacité de l’UE à encore générer une demande soutenue en même temps que les émetteurs nationaux», notent ces derniers. Mais pour qu’il y ait des émissions, il faudra d’abord un accord sur le fonds de relance.
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