
La chute de FXCM illustre les maux des courtiers sur le change

L’envolée du franc suisse a rapidement fait ses premières victimes parmi les plates-formes de courtage, après le pic de volatilité provoqué par l’abandon du peg entre l’euro et le franc par la Banque nationale suisse le 15 janvier.
FXCM, plus gros acteur américain sur les changes pour les particuliers, va bénéficier d’un prêt de 300 millions de dollars souscrit par Leucadia National Corp, filiale de la banque d’investissement Jefferies, laquelle est intervenue également en qualité de conseil. Selon les communiqués des protagonistes, le prêt consistera en une dette senior garantie à 2 ans, avec un coupon initial de 10%. L’accord permettra également à Leucadia de bénéficier d’un pourcentage non précisé en cas de vente du courtier.
FXCM avait annoncé jeudi soir que ses clients comptabilisaient 225 millions de dollars de pertes et qu’il passait sous les exigences minimales de fonds propres. La société était valorisée 596 millions de dollars à la clôture de jeudi après une baisse de 15% de l’action. La cotation à New York a été suspendue vendredi alors que le cours indicatif la donnait en baisse de 88%.
Ce ne serait pas la première fois que Jefferies interviendrait auprès d’un acteur financier en danger: il avait participé au renflouement de 400 millions de dollars de Knight Capital en 2012.
Plusieurs petits courtiers ont déjà dû baisser le rideau. C’est le cas du néo-zélandais Global Brokers vendredi. Le broker britannique Alpari s’est déclaré en cessation de paiements le 15 janvier. Coté au Nasdaq, Interactive Broker a annoncé un impact négatif de 120 millions de dollars. Les régulateurs de ces pays sont aux aguets.
D’autres essuient des pertes moins conséquentes. Le britannique IG a indiqué dès jeudi que le pic de volatilité lui coûterait au maximum 30 millions de livres. La situation financière du groupe ne sera pas fortement touchée, précise Arnaud Poutier, directeur d’IG France. Ces 30 millions représentent un peu plus de 6% du montant des fonds propres du groupe au 31 mai 2014. «Nous regarderons tous les dossiers qui se présenteront dans les jours à venir de reprise de sociétés ou de rachat d’une base de clients», assure même Arnaud Poutier, alors que la tempête pourrait reconfigurer le paysage.
Saxo Bank, qui avait réduit l’effet de levier sur le franc suisse en septembre, se déclare suffisamment capitalisé pour faire face aux pertes, grâce à environ 500 millions d’euros de fonds propres pour le groupe et 10 millions en France.
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