
La Chine fait plonger les investissements directs étrangers
Les investissements directs à l’étranger (IDE) n’ont pas profité l’an dernier du regain de confiance dans l’économie mondiale. Suivant une légère baisse en 2016 (-2%), les IDE s’affichent en net recul en 2017 (-16%), lestés par la baisse des montants investis dans les pays développés (-27%), pour atteindre 1.520 milliards de dollars, d’après le Moniteur des tendances de l’investissement publié hier par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced). Une baisse qui s’explique notamment par un appétit moindre des investisseurs chinois, d’après le cabinet d’avocat Baker McKenzie, qui publie chaque année avec le Rhodium Group une étude des IDE chinois.
Réveil des régulateurs nord-américains et européens
Les fusions et acquisitions transfrontalières ont notamment souffert d’une poursuite de la baisse du nombre des opérations supérieures à 3 milliards de dollars, passé de 76 en 2015 à 63 l’an dernier. Les pays développés ont ainsi enregistré un recul de 30% des montants investis en M&A transfrontalier à 553 milliards de dollars. Bien que la Cnuced ne détaille pas l’origine des IDE, ces résultats font écho aux données plus restreintes compilées par le Rhodium Group, qui montrent un recul de 35% des IDE chinois en Amérique du Nord à 30 milliards de dollars, et de 22% en Europe à 38 milliards hors bouclage de l’acquisition de Syngenta par ChemChina (81 milliards avec Syngenta).
«La dynamique des opérations impliquant des investisseurs chinois a chuté brutalement du troisième trimestre 2016 au premier semestre 2017 alors que le marché attendait des clarifications politiques» désormais intervenues, explique Mike DeFranco, directeur du M&A chez Baker McKenzie. Les restrictions imposées par Pékin ont eu l’effet escompté, réduisant le montant moyen par opération chinoise de 626 millions de dollars en Amérique du Nord à 282 millions l’an dernier, et de 346 millions à 162 millions en Europe (hors Syngenta).
Les réticences des régulateurs nord-américains et européens se sont également ravivées. Le CFIUS américain a vu le nombre d’opérations analysées passer de 138 en 2007 à presque 250 l’an dernier, et son degré d’implication augmenter. Alors que seuls 4% des deals donnaient lieu à une enquête approfondie, c’est désormais le cas de près de la moitié. L’appétit récemment retrouvé des investisseurs chinois pourrait ainsi rester contrarié, avance Baker McKenzie.
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