
La Banque nationale suisse (BNS) aligne son taux directeur de 75 points de base
La Banque nationale suisse (BNS) a relevé, jeudi comme attendu par les analystes, son taux de financement de 75 points de base (pb) de -0,25% à 0,50%, portant les coûts d’emprunt en territoire positif pour la première fois depuis 2011. Le taux des dépôts à vue a également été relevé de -0,25% à 0,50%, en ligne avec le taux directeur, mais en pratique, les dépôts à vue des banques détenus à la BNS seront rémunérés à ce niveau jusqu’à un certain seuil, les dépôts supérieurs à ce seuil n’étant pas rémunérés.
Il s’agit de la deuxième hausse de taux depuis 2007, après celle de 50 pb en juin, alors que la banque centrale avait maintenu son taux directeur à un niveau record de -0,75% depuis 2015. La décision vise à contrer la hausse des prix, après que la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation a porté l’inflation globale à un record de 29 ans de 3,5%.
Le président de la BNS, Thomas Jordan, a souligné que la force du franc suisse contribue à atténuer les pressions inflationnistes et que la Banque pourrait, puisque sa devise constitue une protection contre l’inflation, à la fois continuer à augmenter ses taux lors des prochaines réunions et intervenir sur les marchés des changes si nécessaire. Elle utilisera également des mesures de retrait de liquidité.
Par ailleurs, la banque centrale a révisé à la hausse ses prévisions d’inflation à 3,4% fin 2022 (au lieu de 3% dans les projections précédentes) et à 1,7% fin 2023 (au lieu de 1,4%). La BNS a également abaissé ses prévisions de croissance à 2% cette année, au lieu de 2,5% précédemment, les prix de l’énergie faisant pression sur la fabrication.
Le franc suisse a perdu près de 2% face l’euro, passant de 0,9465 à 0,9645 après cette décision, étonnamment après avoir gagné 10% depuis début juin : il s’agirait de coupures de positions longues mettant fin à un «short squeeze» sur l’euro/franc suisse selon les analystes d’ING, qui voit cependant la paire redescendre prochainement. Rappelons que la BNS tient des réunions de politique monétaires trimestrielles, et donc qu’il ne lui en restera plus qu’une, en décembre, pour tenter de suivre le rythme des autres banques centrales.
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