Jeremy Hunt dresse les contours de son plan de croissance pour le Royaume-Uni

Xavier Diaz

Le ministre des Finances britannique a dressé vendredi le cadre dans lequel il espère voir le Royaume-Uni retrouver le chemin de la croissance, à l’occasion d’un événement organisé à Londres par Bloomberg. Jeremy Hunt a toutefois rejeté l’idée de réduire les taxes, qu’il estime pourtant nécessaire, affirmant qu’il n’y avait pas de marge pour cela et précisant que «la meilleure réduction d’impôts maintenant était une réduction de l’inflation».

Il présentera les détails de son programme de relance de la croissance le 15 mars prochain en même temps que le projet de budget.

Le ministre des Finances a martelé son ambition de créer une «nouvelle Silicon Valley», en tournant l’économie britannique vers les industries à haute valeur ajoutée, dans les domaines de la technologie, de la santé, de la finance et des énergies vertes. Le Royaume-Uni a l’ambition de devenir «une superpuissance technologique» au même titre que les Etats-Unis et le «gouvernement est déterminé à ce que cela se réalise», a-t-il insisté, ajoutant que ce «plan pour la croissance était nécessaire et rendu possible par le Brexit».

Ce programme sera axé autour de quatre piliers : les entreprises, qui bénéficieront d’un cadre légal plus favorable à l’esprit d’innovation et focalisé sur la croissance avec un meilleur accès au capital grâce notamment à la réforme des règles de Solvabilité 2 dans les prochains mois qui permettra de libérer 100 milliards de livres d’investissements ; l’éducation ; l’emploi avec pour ambition de faire revenir les personnes qui sont sorties du marché du travail ; et un développement dans l’ensemble du pays et pas uniquement à Londres et dans le sud-est du pays.

Défis

Le ministre des Finances a reconnu que le Royaume-Uni faisait face à d’importants défis, notamment sa faible productivité, tout en affirmant qu’il n'était pas d’accord avec ceux qui parlait de déclin du pays. Il en veut pour preuve la croissance supérieure à celles de l’Allemagne et de la France depuis 2010 et équivalente à celle de l’Allemagne depuis le Brexit.

Pourtant dans la période récente, les comparaisons sont moins flatteuses. Le Royaume-Uni est le seul pays du G7 à ne pas avoir retrouvé son niveau de PIB d’avant la crise du Covid. Son marché du travail n’est pas non plus revenu à son niveau de l’époque. Jeremy Hunt a insisté sur le niveau bas historique du taux de chômage mais c’est principalement lié à la pénurie de main-d’œuvre consécutive au Brexit. La plupart des économistes affirment que le Brexit a contribué à l’affaiblissement récent de l’économie britannique, des investissements des entreprises et du commerce.

Rachel Reeves, la porte-parole du parti travailliste pour les questions de finances, a déclaré dans un communiqué après le discours du chancelier de l’Echiquier que le pays avait connu 13 années d’échecs économiques avec le parti conservateur. «Les Tories n’ont aucun plan pour le présent, et aucun plan pour le future», a-t-elle affirmé. Le parti travailliste est en tête des sondages d’opinion avant des élections probablement l’an prochain.

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