Immobilier chinois : Country Garden est de nouveau sur le fil du rasoir

Le plus important promoteur chinois n’aurait pas payé le coupon d’une obligation en dollars lundi. La dernière fois, il avait attendu la fin du délai de grâce. Un autre groupe immobilier a obtenu l’aval de ses créanciers pour la restructuration de sa dette.
Chine-immobilier-baisse-flèche-Evergrande
L’environnement de marché reste difficile pour les promoteurs chinois avec une poursuite de la baisse des ventes  -  AdobeStock

Retour à la case départ pour Country Garden et ses créanciers internationaux. Le plus gros promoteur chinois aurait de nouveau manqué lundi le paiement des intérêts d’une de ses obligations libellée en dollars. Des créanciers détenant ces titres ont rapporté mardi à Bloomberg qu’ils n’avaient pas encore reçu le paiement du coupon dû lundi. Il s’agit d’une obligation en dollars à échéance 2025 avec un intérêt de 15,4 millions de dollars. Country Garden dispose d’un délai de grâce de 30 jours pour pouvoir payer cette somme à ses créanciers sans encourir le risque d’un défaut de paiement.

La société a déjà payé début septembre sur le fil un coupon non versé dans les temps début août, évitant ainsi une défaillance sur ses obligations offshore, qui aurait été du plus mauvais effet pour l’économie chinoise. Ces dettes intègrent des clauses de défaut croisé qui entraînent la demande de remboursements anticipés en cas de défaut sur l’une des obligations.

Pour payer ses dettes en devises, le promoteur négocie des extensions de maturités sur ses dettes libellées en yuan. Un accord passé avec ses créanciers locaux sur certaines obligations lui avait permis de dégager des liquidités pour payer le coupon des obligations en dollars il y a deux semaines pour 22,5 millions. Country Garden a ainsi annoncé des accords sur d’autres obligations. Un nouveau compromis a été trouvé cette semaine sur huit obligations supplémentaires, après sept la semaine passée, portant à 14,7 milliards de yuans le montant total d’obligations dont les maturités ont été prolongées.

L’environnement de marché reste difficile pour les promoteurs chinois avec une poursuite de la baisse des ventes, mais les mesures prises par le gouvernement pour relancer le secteur et les avancées dans les processus de restructuration pourraient être de premiers pas favorables.

Une première restructuration

Sunac China Holding, un autre gros promoteur chinois en difficulté, a confirmé lundi un accord de restructuration de sa dette. Les créanciers détenant 98,3% de la valeur totale des obligations concernées ont participé au vote et approuvé le plan de restructuration proposé, déjà accepté par certains créanciers en mars. Le promoteur demandera l’approbation du plan par un tribunal de Hong Kong lors d’une audience prévue le 5 octobre. Dans le cadre de cette restructuration, une partie de sa dette sera échangée contre des obligations convertibles adossées à ses actions cotées à Hong Kong, ainsi que contre de nouvelles obligations assorties d'échéances comprises entre deux et neuf ans.

C’est le premier accord de ce type pour un promoteur chinois. La faillite de l’emblématique China Evergrande, portant sur près de 32 milliards de dollars de dettes, n’a toujours pas trouvé d’issue. Parallèlement, Sunac se serait placé sous la protection de la loi des faillites américaine en vertu du chapitre 15, comme l’a fait Evergrande le mois dernier. Cette mesure, considérée comme une formalité procédurale dans les processus de restructuration des grandes dettes offshore, protège les entreprises non américaines en cours de restructuration contre les créanciers qui souhaiteraient les poursuivre en justice ou bloquer des actifs aux États-Unis.

(Avec agences)

A lire aussi: L’économie chinoise tente de remonter la pente

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...