Fuite des talents

Frédérique Garrouste

L’effet de levier peut avoir des effets pervers au-delà de la charge financière qu’il fait peser sur l’avenir d’une entreprise. De façon plutôt inattendue, en plus du cash-flow, il pourrait appauvrir son capital humain ! C’est ce qui ressort d’une recherche citée par la Lettre Vernimmen et publiée dans le Journal of Finance. Pour apprécier l’intérêt du levier par rapport au financement par le capital, il va falloir se pencher non seulement sur l’avantage fiscal accordé à la dette mais aussi sur le stress financier qu’il provoque pour l’entreprise et, ce faisant, sur ses meilleurs collaborateurs. Car des données très détaillées recueillies sur le marché suédois ont permis aux chercheurs Ramin P. Baghai, Rui C. Silva, Viktor Thell et Vikrant Vig de montrer, dans l’article « Talent in Distressed Firms: Investigating the Labor Costs of Financial Distress », que les salariés talentueux ont plus tendance à quitter leur société, dans un contexte de marché difficile, si elle est fortement endettée. Une analyse peu rassurante alors que les entreprises sont aux prises avec la hausse des taux d’intérêt et, déjà, une pénurie de talents…

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