
Fitch juge hors de portée l’objectif de réduction du déficit de la France

Fitch a estimé mardi que les objectifs de réduction du déficit du gouvernement français sont «peu ambitieux» et «de plus en plus hors de portée». L’agence, qui doit publier sa nouvelle évaluation de la France le 26 avril, laisse toutefois entendre qu’elle ne dégradera pas la note du pays, abaissée de AA à AA- avec perspective stable en avril 2023.
«Toute nouvelle action négative sur la note dépendrait d’une nouvelle aggravation importante de l’endettement public, ce que nous considérons comme improbable», précise en effet Fitch.
A lire aussi: Déficit public : à quoi la France s’est-elle engagée à Bruxelles ?
Verdict de Moody’s le 26 avril
Le déficit public de la France a dérapé à 5,5% du PIB en 2023, «dépassant largement» les estimations du gouvernement (4,9%) et celle de l’agence elle-même (4,9% en octobre). Le ratio de la dette publique a en revanche reflué, passant de 111,9% du PIB en 2022 à 110,6% l’an dernier grâce à la croissance nominale du produit intérieur brut. Selon Fitch, ce niveau, «le deuxième plus élevé des Etats souverains de la catégorie AA», devrait «augmenter progressivement pour atteindre près de 113% du PIB d’ici à la fin de 2025».
Bercy a annoncé 10 milliards d’euros d’économies d’urgence en février, en attendant d’autres mesures. L’agence relève que le plan budgétaire à moyen terme du gouvernement «vise à assainir lentement les finances publiques, l’objectif étant de se conformer au critère de déficit de 3% du PIB de l’UE d’ici à 2027 seulement et de parvenir à un budget équilibré d’ici à 2032». Or, «même ces objectifs peu ambitieux semblent de plus en plus hors de portée», souligne l’agence de notation.
S’agissant des dettes souveraines, le verdict de Moody’s et de S&P est davantage suivi par les marchés financiers. La première statuera, elle aussi, le 26 avril, tandis que la seconde se prononcera le 31 mai sur la note de la France. La dégradation des finances publiques françaises par rapport à l’objectif n’a quasiment pas eu d’impact sur les rendements et les spreads tricolores.
(avec agences)
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Washington - La Bourse de New York avance jeudi, anticipant avec optimisme des baisses de taux de la Réserve fédérale (Fed) après la publication d’un indice d’inflation sans grande surprise, sur fond de dégradation du marché de l’emploi aux Etats-Unis. Vers 14H05 GMT, le Dow Jones prenait 1,00%, l’indice Nasdaq 0,42% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,53%. L’indice des prix à la consommation d’août est ressorti en hausse de +0,4% sur un mois, après +0,2% en juillet, selon le ministère américain du Travail, soit légèrement au-dessus des attentes du marché. Sur un an, l’inflation a aussi accéléré à +2,9%, contre +2,7% un mois plus tôt, un chiffre cette fois en ligne avec les prévisions des analystes. «C’est positif» car une hausse des prix plus importante «aurait pu réduire la marge de manœuvre dont dispose la Fed pour baisser les taux lors de sa réunion de la semaine prochaine», commente auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. La banque centrale des Etats-Unis doit maintenir l’inflation proche de 2% sur le long terme. Mais elle doit aussi veiller à ce que le marché de l’emploi reste dynamique. En conséquence, «la véritable nouvelle du jour concerne les demandes hebdomadaires d’allocations chômage», estime Art Hogan. Ces dernières ont accéléré à 263.000, un chiffre plus vu depuis 2021. Les analystes s’attendaient à une stabilisation. «Cela confirme une fois de plus la faiblesse du marché du travail. Il est donc clair que le mandat de plein emploi de la Fed est au centre des préoccupations», assure M. Hogan. Plusieurs membres de la Fed ont récemment plaidé pour un assouplissement monétaire de l’institution et son président, Jerome Powell, a laissé la porte ouverte à cette idée en raison du ralentissement du marché américain du travail. Pour Art Hogan, les données publiées jeudi permettent d’anticiper que les taux directeurs de la banque centrale américaine auront diminué de trois quarts de point de pourcentage d’ici à la fin de l’année, soit progressivement, soit avec une baisse plus agressive dès la réunion des 16 et 17 septembre. Une vision partagée par l’essentiel des analystes, selon l’outil de veille FedWatch de CME. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se détendait par rapport à la clôture mercredi, à 4,02% vers 13H55 GMT contre 4,05%. Côté entreprises, le spécialiste suédois du paiement fractionné Klarna (-5,36% à 43,91 dollars) était boudé pour son deuxième jour de cotation à Wall Street. Son introduction en Bourse, très attendue, lui a permis de lever plus d’un milliard de dollars. Le géant technologique Oracle reprenait son souffle (-4,36% à 314,29 dollars) après son envolée de la veille, provoquée par des prévisions colossales pour ses centres de données. Les actions à New York du géant chinois des technologies Alibaba étaient recherchées (+4,58% à 150,51 dollars), malgré une chute temporaire à la Bourse de Hong Kong. Le groupe cherche à lever 3,17 milliards de dollars via une colossale émission obligataire, selon l’agence Bloomberg. Une opération menée alors que les groupes tech chinois sont en quête désespérée d’argent frais pour financer la croissance du «cloud», de l’IA, et gagner des parts de marché dans la livraison sur fond de guerre des prix. Nasdaq © Agence France-Presse