En infrastructure énergétique, les fonds étendent leur spectre

Actifs réels
Virginie Deneuville
Panneaux photovoltaïque
 -  © European Union EC Laurent Chamussy

Dans un environnement plus difficile, où les montants collectés marquent un recul dans quasiment toutes les classes d’actifs depuis le début de l’année (-36 % pour le private equity, -51 % pour l’immobilier), l’infrastructure fait figure d’exception, avec une collecte à fin septembre déjà supérieure de 8 % à celle enregistrée sur l’ensemble de 2021, selon Preqin.

Avoisinant les 100 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de l’année (selon des données Conatus, qui recensent uniquement les fonds ayant un focus européen), cette collecte fait la part belle aux infrastructures liées à la transition énergétique. Un montant global de 27,8 milliards d’euros a ainsi été collecté dans cette stratégie, via huit véhicules, contre 18,8 milliards d’euros via 11 fonds sur l’ensemble de 2021. « Ce dynamisme repose en grande partie sur la levée de mégafonds », souligne Ludovic Agaasse, analyste du non-coté chez Conatus. Le gérant canadien Brookfield a ainsi bouclé en juin un véhicule dédié de plus de 15 milliards d’euros.

Solutions émergentes

Un nouveau cycle se dessine. « De nombreux fonds axés sur la transition énergétique ont été bouclés ces trois dernières années. Les gérants devraient donc désormais se concentrer davantage sur le déploiement de capitaux. Seuls 13 fonds sont aujourd’hui en cours de levée, ciblant des montants le plus souvent inférieurs au milliard d’euros », perçoit Ludovic Agaasse. Alors que les gérants Glenmont et Rgreen visent respectivement 2 milliards et 1,2 milliard d’euros, Aquila s’inscrit en troisième place en ciblant 1 milliard d’euros.

Les gérants d’infrastructure élargissent désormais leur champ d’action. « Bien que le solaire et l’éolien représentent toujours l’essentiel des projets renouvelables, de nouvelles solutions se développent et constituent un point important pour les investisseurs à la recherche de diversification : stockage de l’énergie, véhicules électriques, ‘smart cities’… », observe Ludovic Agaasse. Dans le cadre d’une coentreprise créée avec FiveT Hydrogen, Ardian a ainsi levé, l’an passé, un véhicule de 2 milliards d’euros consacré à des investissements dans l’hydrogène.

A l’image de l’ensemble des fonds d’infrastructure, la taille moyenne des véhicules spécialisés dans la transition énergétique a crû significativement. Elle est ainsi passée de 396 millions d’euros en 2016 à 1,7 milliard d’euros l’an dernier et à 3,4 milliards d’euros cette année.

En termes de conditions financières, les frais de gestion se révèlent très hétérogènes. « Ils peuvent aller du simple au double (de 0,8 % à 1,8 %). De même, les frais de performance s’échelonnent entre 10 % et 20 % », relève Ludovic Agaasse.

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