Citigroup paie à son tour la manipulation des taux interbancaires

La CFTC a infligé à la banque américaine une amende cumulée de 425 millions de dollars sanctionnant les pratiques de certains de ses traders.
Patrick Aussannaire

Citigroup est tombée à son tour dans l’affaire de manipulation de taux. La Commodity Futures Trading Commission (CFTC) a ainsi infligé hier à la banque américaine une amende de 425 millions de dollars, sanctionnant les pratiques de certains de ses traders ayant manipulé plusieurs taux interbancaires de référence. Cette décision démontre que «nous continuons vigoureusement nos efforts d’investigation concernant la manipulation des taux de référence et que nous prendrons toute décision qui sera nécessaire pour protéger l’intégrité de ce marché», s’est félicité l’autorité de régulation américaine qui s’est fondée sur des conversations électroniques entre opérateurs de la banque. Le département de la Justice a néanmoins renoncé à poursuivre le groupe dans l’affaire du Libor.

Dans le détail, le régulateur américain des marchés a ainsi condamné Citigroup à s’acquitter d’une somme de 250 millions de dollars pour des manipulations intervenues entre les mois de janvier 2007 et janvier 2012 concernant le taux de référence Isdafix sur les dérivés, et pour avoir ensuite produit de faux rapports dans le but de dissimuler ces actes. Dans ce cadre, l’établissement devra également renforcer ses procédures de contrôle interne pour permettre de détecter toute malversation future. Parallèlement, 175 millions de dollars d’amende lui ont aussi été infligés pour avoir manipulé entre le printemps 2008 et l'été 2009 le taux Libor et son équivalent japonais Tibor, déterminée par un panel de banques en fonction de leurs estimations, et pour avoir tenté de dissimuler cette fraude par de faux documents. Avec ces amendes supplémentaires, ce sont désormais plus de 5 milliards de dollars de pénalités que la CFTC revendique avoir infligé aux grandes banques internationales et autres sociétés de courtage dans le cadre des manipulations de l’ensemble des taux interbancaires.

En début de semaine, une cour d’appel de Manhattan a rouvert une procédure civile dans une affaire de manipulation présumée du Libor remontant à 2011, en estimant que Deutsche Bank, UBS, Bank of America, JPMorgan Chase et onze autres banques avaient bien faussé la concurrence par des pratiques d’entente. Vendredi dernier, la commission des taux de référence alternatifs, composée de banques internationales et des chambres de compensation, a identifié avec le régulateur américain plusieurs substituts possibles au taux Libor.

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