Bruxelles retrouve l’espoir d’un vote pour le Mécanisme de stabilité en Italie

Le gouvernement pourrait atténuer des divisions au sein de sa coalition sur le sujet.
Fabrice Anselmi
Le nouveau directeur général du MES, Pierre Gramegna.
Le nouveau directeur général du MES, Pierre Gramegna.  -  © European Union

La confiance revient. De hauts responsables de la Commission européenne (CE) - dont le vice-président Valdis Dombrovskis et le commissaire à l’Economie Paolo Gentiloni - ont récemment fait part de leur optimisme sur le fait que l’Italie approuverait bientôt la réforme du Mécanisme européen de stabilité (MES). Après la récente adoption par l’Allemagne, le pays reste le seul de la zone euro à ne pas l’avoir ratifiée.

Créé en 2012 en pleine crise de la zone euro, ce fonds de sauvetage emprunte sur les marchés pour fournir des prêts (jusqu’à 500 milliards d’euros) à taux bonifié aux Etats en difficulté. Ceux-ci doivent en contrepartie mettre en œuvre des réformes structurelles pour améliorer leur compétitivité et assainir leurs finances, comme en Grèce. La réforme fait l’objet d’une certaine méfiance en Italie car elle simplifie, au travers de nouvelles clauses d’action collective (CAC) avec «agrégation unique», le système de vote des créanciers obligataires en vue d’une résolution contraignante pour les pays affaiblis.

Ces derniers jours, la présidente du Conseil Giorgia Meloni, opposée encore en décembre à ce fonds trop «stigmatisant» pour les pays utilisateurs, et son ministre de l’Economie et des Finances Giancarlo Giorgetti, ont envoyé des messages rassurants à Bruxelles. Ils ont expliqué à la présidente Ursula von der Leyen travailler sur un projet de loi qui pourrait aboutir d’ici à un mois. La Stampa a aussi rapporté les efforts de Rome dans ce sens. Et le nouveau directeur général du MES, Pierre Gramegna, a relaté «des réunions constructives» après sa visite en Italie la semaine dernière.

«Le gouvernement italien sait qu’il ne peut plus être seul à bloquer une réforme dont la mise en œuvre concerne aussi d’autres pays, et fait des efforts sur ce dossier pour pouvoir avancer sur d’autres, commente l’économiste Lorenzo Codogno (LC-Macro Advisors). Au sein de la coalition, c’est la Ligue de Matteo Salvini qui est la plus opposée au MES, alors que les votes de Forza Italia ne devraient pas être trop difficiles à obtenir. Dans l’opposition, le Parti démocrate (PD) ne devrait pas pouvoir voter contre», poursuit-il. Pour rappel, le parti leader des Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni compte 118 sièges sur 400 à la Chambre des députés et 63 sur 200 au Sénat, la Ligue 66 et 29, Forza Italia 44 et 18, tandis que le PD pro-européen en détient 69 et 38. Une majorité semblerait tout à fait possible même sans la Ligue.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles Zone euro

Contenu de nos partenaires

Les plus lus de
A lire sur ...