
Bruxelles pousse Londres vers les négociations de sortie

Quelques heures à peine après l’annonce du résultat du référendum britannique, le bras de fer entre Londres et Bruxelles a déjà commencé au sujet du calendrier de sortie du Royaume-Uni. Lors du sommet européen organisé demain et mercredi à Bruxelles, Jean-Claude Juncker devrait plaider pour donner rapidement le «top» départ à la négociation du traité de sortie. «Nous attendons du gouvernement britannique qu’il donne effet au vote. Tout délai prolongera l’incertitude sans nécessité. Nous sommes prêts à lancer rapidement des négociations avec le Royaume-Uni», a expliqué le président de la Commission européenne. Or, David Cameron a annoncé vendredi, en même temps que sa démission, qu’il laisserait le soin à celui qui lui succédera comme Premier ministre de lancer la négociation du traité de sortie.
Ce n’est que lorsque le gouvernement britannique aura formellement informé le Conseil européen de son souhait de quitter l’Union européenne que commencera à courir le délai de deux ans imparti à la négociation du traité de sortie qui porte notamment sur la clôture des procédures d’infraction. Pendant cette période, le Royaume-Uni reste pleinement membre de l’Union européenne. La législation reste en vigueur, donc les passeports des opérateurs financiers sont toujours valables. Le délai n’étant prolongeable qu’à l’unanimité, son expiration placera les membres de l’Union européenne en position de force face à Londres.
Mais le vrai enjeu des semaines à venir porte en réalité sur la négociation du futur accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Selon plusieurs sources européennes, les négociations de ces deux traités séparés devraient intervenir à la suite l’une de l’autre. «Un accord commercial entre l’Union européenne et le Royaume-Uni ne peut être négocié qu’une fois que la sortie a eu lieu», estime également Karel Lannoo, directeur du Center for European Policy Studies. Négocier successivement ouvrirait donc la porte à une longue période, qui, elle, n’est pas limitée dans le temps, et où le Royaume-Uni serait purement considéré comme un pays tiers.
«Nous sommes contents que le gouvernement n’invoque pas encore l’article 50», relevait vendredi une source bancaire britannique. «Il doit d’abord avoir une stratégie claire» sur ce qu’il veut obtenir, l’industrie financière étant, elle, avant tout soucieuse de préserver son accès au marché européen, donc d’écourter cette période de transition.
Plus d'articles du même thème
-
Donald Trump menace de prendre des mesures de rétorsion après l'amende infligée par l'UE à Google
Le président américain a menacé, vendredi 5 septembre au soir, d'engager une procédure contre l'Union européenne au titre de l'article 301 du Trade Act de 1974, qui permet aux États-Unis d'imposer des tarifs douaniers punitifs à des pays tiers. -
La saga des droits de douane continue
Un jugement fédéral du 29 août a statué en appel que le président Donald Trump n’avait pas le pouvoir d’instaurer une grande partie des taxes douanières mises en place sur les produits importés aux Etats-Unis depuis le mois de janvier. La Cour suprême devra trancher en dernière instance. -
Mâchoires
Sauver la face en Europe ou éviter les coups en France ? L'exécutif dans le piège du Mercosur
La Commission européenne a présenté, mercredi 3 septembre, sa proposition d'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay). Pour tenter de rallier la France, elle a introduit une nouveauté : la possibilité de déclencher des «clauses de sauvegarde» pour protéger les marchés agricoles au cas où ils seraient trop déstabilisés par les importations.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
- L'investissement dans une réindustrialisation circulaire pourrait sécuriser les fonds propres des banques
Contenu de nos partenaires
-
Lettre d'Asie
Etats-Unis-Chine : le découplage est bien en marche ! – par David Baverez
Bien loin de chercher à s’ajuster au caractère erratique de Trump, Pékin s’est résignée à détacher son économie de l’Amérique. Effets ravageurs en vue ! -
Nominations
Les premiers noms du cabinet de Sébastien Lecornu à Matignon se dévoilent
Sébastien Lecornu a choisi parmi ses fidèles soutiens pour composer l'ossature de son cabinet à Matignon. La direction sera assurée par Philippe Gustin -
Otan
Drones russes : la Pologne dénonce une « provocation à grande échelle »
Une dizaine de drones russes ont pénétré dans l'espace aérien polonais. Varsovie demande des consultations au sein de l'Otan face à cet « acte d'agression »