« Au-delà de la concurrence entre places, nous avons des intérêts communs »

La parole à... Nicolas Mackel, directeur général de Luxembourg for Finance
Mathieu et Clément Solal, à Bruxelles

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Nicolas Mackel, directeur général de Luxembourg for Finance

Quel impact le Brexit a-t-il eu sur la place financière de Luxembourg ?

Selon un rapport de New Financial, environ 95 institutions financières ont relocalisé des activités vers le Luxembourg, dont une bonne moitié dans la gestion d’actifs. C’est l’ecosystème existant qui fait que le Luxembourg était, dans ce domaine, un choix évident. Certaines grandes banques américaines (JPMorgan, Citi et Goldman Sachs) ou anglaises (HSBC) y ont installé leur hub post-Brexit pour la banque privée dans l’Union européenne (UE). Quatorze grands assureurs ont choisi d’y installer leur quartier général pour coordonner leurs réseaux dans l’UE. Enfin, plusieurs grands du paiement comme Alipay, PPRO, Satispay et Airbnb ont choisi le Luxembourg. Ces relocalisations confirment et consolident le rôle que le Luxembourg jouait déjà dans ces secteurs.

Les banques se plaignent du manque de rentabilité et Luxembourg est de moins en moins bien classé par le Global Financial Centres Index. A quoi cela est-il dû ?

La profitabilité des banques est en général liée au modèle d’affaire et l’on voit des nombreuses consolidations partout. Le classement du GFCI est basé sur deux grands piliers. D’abord un sondage au sein de l’industrie où le Luxembourg se classe très bien, voire mieux que d’autres grandes places européennes. Le second sur de nombreux classements sous-jacents dans lesquels le Luxembourg parfois n’apparaît même pas. Cela favorise alors des villes comme Edimbourg, Washington ou Guangzhou (Canton) qui précèdent non seulement le Luxembourg, mais aussi Zurich et Genève sans vraiment être des places financières à dimension internationale. D’autres classements internationaux placent le Luxembourg bien plus haut. Ce qui compte bien plus pour nous reste notre succès continu.

La Table ronde des centres financiers et des fédérations de l’UE, créée en 2021, peut-elle vraiment permettre une meilleure compétitivité ?

Au-delà de la compétition entre nos places, nous avons aussi des intérêts communs. Le premier d’entre eux est de soutenir le projet de l’Union des marchés de capitaux afin d’aider nos entreprises à trouver, au sein même du marché unique, le financement dont elles ont besoin pour créer des emplois et soutenir la croissance. C’est là l’objectif de cette Table ronde.

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