Un rebond des obligations catastrophes est espéré en 2023

La classe d’actifs a vu ses émissions diminuer de 20% à 25% avec 10,5 milliards de dollars en 2022.
Fabrice Anselmi
ouragan cyclone catastrophe
L’encours des obligations catastrophes a atteint un nouveau sommet à 37,9 milliards de dollars à fin 2022.  -  Photo DR.

Les émissions d’obligations catastrophes et liées à l’assurance (insurance-linked securities, ILS) ont assez nettement diminué en 2023, avec 10,5 milliards de dollars (-25%), selon Artemis. Malgré un quatrième trimestre au ralenti (1,5 milliard) après deux premiers trimestres très dynamiques, le fournisseur de données spécialisé, qui intègre quelques opérations liées à des risques «non catastrophes», a noté un flux de transactions satisfaisant, alors même que les investisseurs ont fait pression pour obtenir des rendements plus élevés dans un contexte de durcissement du marché de la réassurance et des taux. En conséquence, les spreads (coupon moins perte attendue) sont, avec 7,62% en moyenne, à un plus haut depuis 2012 (hors 2020), et il en va de même pour le multiple moyen (coupon divisé par la perte attendue) à 3,38, indique le rapport.

Avec une sixième année consécutive d’émissions au-dessus de 10 milliards d’euros, l’encours des obligations catastrophes a atteint un nouveau sommet à 37,9 milliards de dollars à fin 2022, en hausse de plus de 2 milliards par rapport à fin 2021. Des chiffres à comparer aux 260 à 270 milliards de pertes liées aux catastrophes naturelles en 2022, moins cependant que les 300 à 320 milliards de 2021 malgré l’ouragan Ian ou les inondations au Pakistan.

«Le marché des ‘cat bonds’ pourrait encore voir jusqu’à 11,5 milliards de dollars de nouvelles émissions en 2023», a confié à Artemis Jean-Louis Monnier, responsable Retro & ILS Structuring chez Swiss Re Capital Markets. Avec un important «pipeline» que la remontée des taux pourrait cependant reporter au-delà du premier semestre selon les analystes de DBRS Morningstar, et des rendements moyens encore attendus autour de 8% – hors pertes dues à des événements exceptionnels. Mais aussi avec la nécessité pour les acteurs du marché d’ajuster leur offre - par exemple via les maturités à l’émission - à la capacité de prise de risques des sponsors de ces opérations. Celle-ci a pu être réduite avec la chute des marchés financiers cotés en 2022.

Une tendance se dessine aussi vers des transactions à moindre risque, par exemple avec des mécanismes de remboursement permettant moins de volatilité, construits autour de seuils déclencheurs élargis comme des indicateurs de pertes au niveau de l’industrie. Une simplification de ce marché qui pourrait attirer de nouveaux investisseurs institutionnels – au-delà des assureurs américains de plus en plus sur leur marché régional.

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