Swiss Life France récolte les fruits de sa collecte en unités de compte

L’assureur, filiale du groupe zurichois, publie un résultat opérationnel en hausse de 26% au premier semestre, grâce aux revenus tirés des frais et commissions et à la bonne performance des marchés actions.
Swiss Life
L'assureur zurichois a publié ses résultats auxquels la France contribue à hauteur de 20%  -  photo Bloomberg

Swiss Life France assume sa «plus grande sélectivité». La filiale de l’assureur zurichois, qui mise sur les synergies avec sa banque privée pour conquérir la clientèle patrimoniale et entrepreneuriale, a connu au premier semestre 2023 un ralentissement de son activité, après des années de forte croissance dans l’épargne retraite dopée par l’entrée en vigueur de la loi Pacte. «Nous étions parmi les premiers à être prêts sur le marché et nous avons bénéficié de transferts en provenance de la concurrence», rappelle Eric Le Baron, directeur général de Swiss Life Assurance et Patrimoine. Après cet effet d’aubaine, le chiffre d’affaires en épargne a donc naturellement baissé, de l’ordre de 8% au premier semestre, à 2,25 millions d’euros. L’assureur prédit qu’il devrait être stable en fin d’année, par rapport à 2022.

Swiss Life France a, en effet, décidé de se montrer plus exigeant à la souscription des affaires nouvelles, explique l’assureur. En clair, il privilégie la clientèle patrimoniale et aisée avec une appétence plus forte au risque, en conformité avec son plan stratégique «Swiss Life 2024». L’assureur, qui distribue à 70% via le courtage, se montre aussi plus sélectif dans le choix de ses partenaires en vue de maîtriser sa politique de commissionnement. Il veut aussi rééquilibrer sa distribution pour donner davantage de poids à son réseau d’agents généraux dont il pilote la rémunération. D’ici cinq à dix ans, le réseau d’agents pourrait représenter 40% de sa distribution contre 30% aujourd’hui, tandis que Swiss Life France continuera de faire croître la part dévolue aux conseillers en gestion de patrimoine.

Une décollecte endiguée sur le fonds euros

Swiss Life France revendique, par ailleurs, «une stratégie défensive» sur le fonds euros. Bien que sa collecte nette positive en assurance vie, à 912 millions d’euros, est «essentiellement tirée par les unités de compte», l’assureur affirme ne subir qu’une «légère décollecte sur son fonds euros», dans un marché qui poursuit sa décollecte massive (-10% à fin juin 2023). «Nous proposons une des meilleures performances du marché avec une rémunération moyenne approchant 3% sur la moitié de nos encours», explique Eric Le Baron. Ce qui est non négligeable dans un contexte de concurrence des dépôts rémunérés comme les comptes à terme, même si la clientèle patrimoniale de Swiss Life France lui permet de s’inscrire dans une démarche de long terme. Maintenir sa collecte en endiguant l’érosion du fonds euros est aussi un atout alors que «la hausse des taux génère des moins-values dans les actifs obligataires», précise-t-il.

La forte collecte en unités de compte permet en tout cas à l’assureur de doper les revenus tirés des frais et commissions, qui progressent de 9%, à 229 millions d’euros au premier semestre. Cela contribue directement au résultat opérationnel de Swiss Life France, qui augmente de 26% à 163 millions d’euros. Et ce, malgré une baisse de 4% de son chiffre d’affaires global (à 3,4 millions d’euros). Le résultat de l’assureur est également tiré par «la forte hausse du résultat financier» du fait de la bonne performance de ses actifs investis en actions, en comparaison avec un premier semestre baissier sur les marchés en 2022.

Une sinistralité en hausse en santé-prévoyance

En santé-prévoyance, l’assureur enregistre une forte progression de son chiffre d’affaires (+9,5%) portée notamment par la collective. Mais la sinistralité, toujours en hausse du fait de la dérive des dépenses de santé et de la progression du nombre d’arrêts de travail, notamment chez les indépendants, pénalise les résultats de la branche. L’assureur compense en partie grâce au recul de la sinistralité climatique en dommages, mais cette activité ne représente que 6% de son chiffre d’affaires.

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Swiss Life France contribue à hauteur de 20% au résultat du groupe. L’assureur zurichois a publié au premier semestre un résultat net en hausse de 12%, à 630 millions de francs suisses. La France, la Suisse et l’Allemagne sont des contributeurs nets tandis que Swiss Life Asset Managers (SLAM) a accusé une baisse de 13% de ses revenus totaux à 441 millions de francs suisses. Cette moindre performance s’explique par «l’atonie du marché immobilier» sur lequel SLAM est un gros acteur. «L’immobilier est en phase de correction du fait de la remontée des taux. C’est une correction technique et normale», souligne Denis Lehman, directeur de la gestion d’actifs valeurs mobilières chez Swiss Life Asset Managers France.

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