
Scor signe une perte en 2022 et baisse son dividende

Le réassureur Scor a annoncé jeudi que son nouveau directeur général présenterait en mai les grandes lignes de son plan stratégique visant à redresser le groupe, en perte en 2022.
Scor a enregistré une perte nette part du groupe de 301 millions d’euros en 2022, à comparer à un bénéfice net de 456 millions d’euros en 2021. Cette perte résulte notamment de «l’impact combiné des sinistres liés aux catastrophes naturelles et à la sécheresse au Brésil (-204 millions d’euros) et de la non-constatation de crédits d’impôts différés (pour un montant total annuel de -164 millions d’euros)», a expliqué Scor.
Au quatrième trimestre, Scor a redressé la barre avec un résultat net de 208 millions d’euros.
Le groupe va en conséquence réduire son dividende. Il proposera lors de sa prochaine assemblée générale de verser un dividende de 1,40 euro par action au titre de 2022, contre 1,80 euro versé chaque année au titre de 2021 et 2020.
L’action Scor perd 3,5%, à 22,37 euros, jeudi matin.
«Les résultats annuels du groupe sont très décevants, malgré une solide performance au quatrième trimestre. Le retour durable à la profitabilité est un impératif», a déclaré le président de Scor, Denis Kessler, cité dans un communiqué.
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Rendez-vous le 25 mai
Dans ce contexte, le nouveau directeur général, Thierry Léger, qui rejoindra le groupe le 1er mai, «présentera les grandes lignes de son plan stratégique lors de l’assemblée générale du 25 mai 2023, pour le mettre en œuvre sans délai avec une grande détermination après sa présentation aux investisseurs en septembre 2023», a ajouté Denis Kessler.
Les primes brutes émises, équivalent du chiffre d’affaires, se sont établies à 19,73 milliards d’euros, en hausse sur un an de 12,1% à taux de change courants et de 4,9% à taux de change constants. Au quatrième trimestre, les primes brutes émises ont augmenté sur un an de 7,7% à taux de change courants, à 4,91 milliards d’euros.
Le ratio combiné net, qui définit le rapport entre le coût des sinistres et le total des primes encaissées, s’est établi à 113,2% en 2022 en réassurance de dommages et de responsabilité, contre 100,6% un an plus tôt. Un ratio supérieur à 100% signifie que l’activité de réassurance dommages a accusé des pertes. S’il est inférieur à 100%, elle a été rentable.
Au niveau du bilan, le ratio de solvabilité estimé du groupe s'élevait à 213% à fin décembre, dans le haut de la zone de solvabilité optimale définie dans le dernier plan stratégique de Scor, soit entre 185% et 220%.
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