
Scor lance un plan d’urgence après des résultats dans le rouge

Le quatrième réassureur mondial Scor a dévoilé mercredi un nouveau plan stratégique d’urgence à un an, dans le sillage de la publication de résultats du troisième trimestre dégradés. Les engagements et les objectifs à plus long terme seront dévoilés au marché en 2023.
«Devant les résultats décevants du groupe, le conseil d’administration a demandé au management d’accélérer la mise en œuvre de mesures fortes pour renforcer la rentabilité technique de Scor et améliorer sa performance opérationnelle. Le conseil veillera à ce que leur mise en œuvre soit poursuivie avec détermination. Ceci permettra au groupe de tirer au mieux parti de l’amélioration du marché de la réassurance de dommages et de responsabilité en termes de hausse des tarifs et de durcissement des termes et conditions», a indiqué le président de Scor, Denis Kessler, cité dans un communiqué.
Pour sortir de l’ornière, le groupe a identifié trois priorités stratégiques. La première est le «retour à la rentabilité» via «une gestion proactive de son portefeuille et la mise en place d’une organisation agile et allégée qui permettra de réaliser des gains d’efficacité annuels de 125 millions d’euros d’ici 2025».
La deuxième priorité est de «tirer le meilleur parti des courants porteurs du marché de la réassurance», a indiqué Scor. Le groupe entend ainsi notamment saisir «les opportunités de croissance post-pandémie. Le portefeuille d’investissement de Scor bénéficiera rapidement de taux de réinvestissement plus élevés grâce à la duration courte de ses actifs investis».
La troisième priorité est de «s’appuyer sur un bilan résilient : Scor maintiendra un bilan résilient, pour assurer un niveau de sécurité approprié à ses clients et à ses parties prenantes. Scor offre à ses clients un niveau AA de sécurité du capital», a indiqué le groupe.
270 millions d’euros de pertes
Sur la période de juillet à septembre, le groupe français a accusé une perte nette de 270 millions d’euros, contre une perte nette de de 41 millions d’euros un an plus tôt.
Les primes brutes émises, équivalent du chiffre d’affaires, se sont établies au troisième trimestre à 5,14 milliards d’euros, contre 4,61 milliards d’euros un an plus tôt, soit une croissance de 11,6%.
Le ratio combiné net s’est établi à 141,4% en réassurance de dommage et de responsabilité au troisième trimestre, contre 112% un an plus tôt. Un ratio supérieur à 100% signifie que l’activité de réassurance dommages a accusé des pertes. S’il est inférieur à 100%, elle a été rentable.
Confronté à une conjoncture dégradée, Scor a accéléré son processus de révision des réserves au troisième trimestre. Le groupe a décidé de renforcer son bilan en ajoutant un montant de 485 millions d’euros aux réserves de l’activité de réassurance dommages. En excluant ce renforcement, le ratio combiné net aurait atteint 117,2%.
Baisse des capitaux propres
Au niveau du bilan, le ratio de solvabilité estimé du groupe s'élevait à 217% au 30 septembre, se situant dans la zone de solvabilité optimale définie dans le plan «Quantum Leap» de Scor, qui se situe entre 185% et 220%.
Les capitaux propres atteignaient 5,43 milliards d’euros au 30 septembre, contre 6,4 milliards d’euros au 30 décembre 2021, ce qui représente un actif net comptable par action de 30,39 euros au 30 septembre, en baisse de 13,8% par rapport à fin décembre 2021.
«Au troisième trimestre 2022, le secteur de la réassurance continue à faire face à un environnement difficile. De nombreuses catastrophes naturelles de grande ampleur telles que l’ouragan Ian en Floride, le typhon Nanmadol au Japon et l’ouragan Fiona au Canada, accélèrent les dynamiques favorables du marché de la réassurance, où les capacités se rétractent. L’environnement macroéconomique est également volatil, les banques centrales relevant leurs taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation», a commenté Scor dans son communiqué.
A la Bourse de Paris, l’action Scor rebondissait de 2,6% mercredi en fin de matinée en réaction à ces annonces.
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