
« Nous espérons que la prise en compte plus large de parties prenantes se poursuivra »
Comment la rémunération des banques se compare-t-elle à celle des dirigeants d’autres secteurs au Royaume-Uni ?
Les exigences réglementaires en matière de rémunération des dirigeants de banques ont été considérablement modifiées à la suite de la crise financière. La structure de la rémunération des banques est donc beaucoup plus normative, la rémunération variable étant limitée à deux fois la rémunération fixe et les délais de report étant plus longs. Les autres entreprises britanniques ne sont pas soumises aux mêmes restrictions. Les initiatives prises durant la pandémie de Covid-19 par les patrons de banques sont positives car elles démontrent la prise en compte de parties prenantes plus larges dans l’attribution des rémunérations des cadres dirigeants.
L’examen des rémunérations du management devrait-il éventuellement inclure la question des retraites ?
Le niveau des cotisations de retraite a fait l’objet de consultations avec les entreprises avec lesquelles nous sommes engagées. Lors de la mise à jour du code de gouvernance des entreprises britanniques en 2018, il a été exigé que les cotisations de retraite des cadres soient les mêmes que celles de l’ensemble de la population active. Nous soutenons la démarche faite par l’Investment Association en septembre 2019, consistant à demander aux entreprises de mettre en place un plan crédible pour aligner les cotisations de retraite des directeurs exécutifs en poste sur celles de l’ensemble de la main-d’œuvre.
Cette crise sanitaire pourrait-elle déboucher sur de nouvelles pratiques de rémunérations ?
La rémunération des dirigeants a toujours été au centre des préoccupations. Nous espérons que la prise en compte plus large de parties prenantes comme les actionnaires ou les salariés dans la rémunération des dirigeants se poursuivra à l’avenir. Nous pensons que cela pourrait aider le secteur des entreprises britanniques dans son ensemble, et pas seulement les banques, à sortir de cette crise avec une meilleure réputation.
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Munich - Acheter une voiture chinoise sur les Terres de Volkswagen, BMW et Mercedes? «Et pourquoi pas?», sourit la designeuse allemande Tayo Osobu, 59 ans, déambulant dans la vieille ville de Munich, devenue vitrine géante du salon automobile. Venue de Francfort, elle découvre les plus de 700 exposants, dont 14 constructeurs chinois contre 10 européens, qui tentent de séduire le public avec des modèles high-tech dans toutes les gammes de prix. Sur la Ludwigstrasse, deux mondes se font face. D’un côté, le géant chinois BYD, dont les ventes en Europe ont bondi de 250% au premier semestre, expose ses modèles phares, dont l’un, une citadine électrique, se vend à partir de 20.000 euros. De l’autre, Volkswagen, numéro 1 européen en crise, tente de défendre son territoire malgré la chute des livraisons et un plan social historique. Tayo est impressionnée par les finitions des coutures à l’intérieur d’une voiture BYD. Sur la sécurité, aucun doute: «si elles sont vendues ici, c’est qu’elles respectent les normes européennes», répond-t-elle sans hésiter. Qualité au «même niveau» Les marques chinoises maîtrisent une grande partie de leur chaîne de valeur, des batteries électriques aux logiciels embarqués. De plus, elles bénéficient d’une main d'œuvre moins chère et d’économies d'échelle grâce au marché chinois gigantesque. Et fini la réputation de la mauvaise qualité. «Ce qui a changé en cinq ans, c’est qu'à prix inférieur, les Chinois sont désormais au même niveau sur la technologie et la qualité à bien des égards», résume l’expert du secteur Stefan Bratzel. Pour contenir cette offensive, la Commission européenne a ajouté l’an dernier une surtaxe pouvant atteindre 35% sur certaines marques chinoises, en plus des 10% de droits de douane existants. Objectifs visés: protéger l’emploi sur le Vieux continent, limiter la dépendance technologique et préserver l’image des constructeurs européens. Mais BYD contournera bientôt la mesure: sa première usine européenne en Hongrie doit démarrer sa production dès cet hiver. Il est encore «trop tôt» pour parler d’invasion, estime M. Bratzel. Les marques chinoises doivent encore établir «une relation de confiance» avec le public européen, développer des réseaux de concessionnaires et de service après-vente, explique-t-il. Des acheteurs potentiels le disent aussi: «Si on conduit une voiture chinoise, dans quel garage va-t-on en cas de problème?», s’interroge Pamina Lohrmann, allemande de 22 ans, devant le stand Volkswagen où est exposé un ancien modèle de l’iconique Polo. «J’ai grandi avec les marques allemandes, elles me parlent plus», confie cette jeune propriétaire d’une Opel décapotable, dont la famille roule plutôt en «BMW, Porsche ou Mercedes». «Image de marque» L’image des véhicules reste un point faible, mais déjà une certaine clientèle, jeune et technophile, se montre plus ouverte. Cette dernière est convoitée par la marque premium XPeng, lancée en Chine en 2014 : «Nous visons la première vague d’enthousiastes de la technologie», explique son président Brian Gu sur le salon. Loin de baisser les bras, les constructeurs allemands continuent de «renforcer leur image de marque européenne» avec «un héritage» échappant encore aux entrants chinois, explique Matthias Schmidt, un autre expert. Volkswagen a ainsi rebaptisé son futur modèle électrique d’entrée de gamme «ID.Polo», attendu en 2026 autour de 25.000 euros, pour capitaliser sur la notoriété de sa citadine. Et les Européens imitent les Chinois sur l’intégration du numérique, comme le nouveau système d’affichage par projecteur de BMW, et dans la course à la recharge rapide. Ils adoptent aussi les batteries lithium-fer-phosphate (LFP), moins coûteuses, et intègrent de plus en plus de pièces standards chinoises, afin de réduire les coûts et de combler l'écart technologique, note M. Schmidt. «Ce qui compte, c’est que les fonctionnalités et le prix soient convaincants», note Martin Koppenborg, consultant automobile de 65 ans, bravant la pluie sur un stand de BYD, visiblement séduit. Léa PERNELLE © Agence France-Presse