Les banques européennes ont amélioré leur solvabilité

L’EBA estime qu’elles ne devraient globalement pas avoir de difficultés à combler leur déficit MREL d’ici à 2024.
Fabrice Anselmi

Les banques européennes ont encore amélioré leurs ratios de solvabilité, conclut le rapport quantitatif annuel publié lundi par l’Autorité bancaire européenne (EBA). Fin 2021, 70 banques sur 245 concernées avaient un déficit au regard de l’exigence minimale de fonds propres (minimum required eligible liabilities, MREL) de 33 milliards d’euros, 42% de moins que fin 2020. Les progrès, inférieurs pour les petites banques, avaient été réalisés davantage en augmentant leurs instruments de dettes éligibles qu’en se désendettant.

Pour rappel, ce ratio doit être atteint pour 2024 pour 231 banques systémiques au niveau européen ou national dans le cadre de la directive BRRD 2 afin de permettre une résolution bancaire par absorption des pertes en interne (bail-in) sans faire appel aux contribuables. Il inclut en fait deux coussins utilisables en cas de résolution : un ratio de subordination, constitué des éléments de capital (fonds propres CET1) et des dettes bancaires subordonnées (AT1, Tier 2) ou seniors non préférées (SNP) ; et un ratio MREL plus général (équivalent à 32% du total des risques, TREA) incluant les dettes seniors préférées et, pari passu, les dépôts juniors non préférés.

Les instruments éligibles ont progressé de 6% entre 2019 et 2021, à 22,6% du TREA en moyenne (25,9% avec les coussins combinés), quand le TREA a augmenté de 3%. En décembre 2021, les instruments de fonds propres représentaient la principale ressource MREL (15,6% du TREA), devant les dettes SNP (5,5%), les dettes seniors préférés (4,5%), les dettes Tier 2 (2,5%), les AT1 (1,3%) et autres dettes subordonnées (1,2%). Les «dépôts de gros» restaient limités aux petites banques. Sachant que les établissements ont encore affiché, en dehors de problèmes spécifiques et malgré la volatilité, des niveaux d’émissions élevés en 2022.

Pour la première fois, l’EBA a intégré une étude d’impact du cadre MREL sur la rentabilité des banques, et a conclu à de nouvelles exigences tout à fait gérables. Malgré l’hétérogénéité des résultats sur l’échantillon de 97 banques, le coût de la dette éligible existante est en moyenne de 1,22% de la marge d’intérêts (NII), et les émissions supplémentaires nécessaires pour combler l’écart persistant représentaient un montant limité de 0,125% de la marge d’intérêts totale, et de 2% pour les seules 23 banques en déficit mi-2022. Depuis, les taux ont encore augmenté, notamment dans certaines juridictions comme l’Italie, le Portugal et la Grèce.

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