
Les banques espagnoles se préparent à un nouveau tour de vis pour leurs provisions
Les comptes des banques espagnoles au premier trimestre ont souligné leurs efforts pour tenter endiguer les effets de la crise qui frappe le pays, à travers la constitution de provisions et le renforcement des fonds propres.
Cette prudence ne s’est pas révélée superflue, puisque la Banque d’Espagne a annoncé au début du mois de nouvelles règles relatives à la définition et au traitement comptable des créances douteuses et litigieuses (CDL).
Plus sévères, ces règles obligent notamment les établissements à reclasser, d’ici au mois de septembre, des prêts considérés jusqu’à présent comme performants de qualité inférieure. Par exemple, les crédits refinancés seront par défaut considérés de qualité inférieure, à charge pour la banque de prouver le contraire. Les établissements devraient donc passer des provisions supplémentaires, ce qui pèsera sur leurs bénéfices. La banque centrale n’a pas encore précisé le taux de provisionnement applicables aux créances concernées.
En général, les régulateurs nationaux ont privilégié le renforcement des fonds propres à la reconnaissance de pertes ex-ante. Selon les calculs de Reuters, l’exigence de Madrid pourrait coûter jusqu’à huit milliards d’euros supplémentaires au secteur. Le taux de CDL de CaixaBank – le premier établissement du pays en nombre de clients – est passé de 5,25% à 9,4% en un an. Il atteint 13% chez Bankia et 9,7% chez Sabadell. Celui du géant Santander atteint 4,1%, mais 56,3% dans la structure regroupant ses activités immobilières…
La moyenne du secteur a atteint 10,4% au premier trimestre mais, selon la Banque d’Espagne, devrait encore progresser en 2013 en raison de la crise économique. Autant dire qu’une nouvelle dégradation des comptes des établissements ibériques est à attendre, ce qui fragilisera également leur solvabilité. Une source gouvernementale citée par Reuters estime que les banques devront combler un écart de provisions de 10 milliards d’euros au maximum, ce qui déclencherait un besoin de fonds propres situé entre trois et quatre milliards.
Ces nouvelles règles, qui selon la banque centrale auraient un effet limité, pourraient néanmoins accélérer les faillites d’entreprises, qui doivent déjà lutter contre la dégradation de leur situation financière: les banques seront dissuadées de refinancer les emprunts de sociétés en difficultés si cela devait impliquer le passage de provisions supplémentaires.
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