
Les approches sur les dividendes des banques s’affrontent

Chaque camp avance ses pions. Alors que la Banque centrale européenne (BCE) doit statuer en décembre sur un possible retour des dividendes des banques européennes en 2021, les déclarations en faveur ou contre le maintien de cette mesure de restriction se multiplient. Mercredi, Yves Mersch, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), mais qui doit quitter l’institution le mois prochain, s’est exprimé dans le Financial Times plutôt dans le sens d’un aménagement de la règle. Selon lui, le maintien de la mesure pour la totalité des banques de la zone euro pourrait causer des problèmes légaux car «nous n’avons dans notre réglementation qu’un instrument d’application basé sur une approche au cas par cas», a-t-il déclaré au quotidien. Des propos très différents de ceux tenus le 18 novembre par Carolyn Rogers, la secrétaire générale du Comité de Bâle, qui estimait qu’il était bien trop tôt pour envisager une levée de la restriction.
L’approche différenciée pourrait donc être préférée à une approche globale. Cela se justifie par le fait que «les conditions macroéconomiques demeurent très variables d’un pays à l’autre de la zone euro, avec des banques qui présentent des niveaux de provisions très différentes», explique Olivia Perney, responsable des notations banques pour l’Europe occidentale chez Fitch Ratings. Cependant, «même si cela est théoriquement possible, étant donné qu’il s’agit uniquement de recommandation, il apparaît peu probable que la BCE fasse des recommandations différentes par groupe de banques ou par pays de verser ou non des dividendes, sachant qu’ elles répondent à leurs exigences réglementaires de capital», continue-t-elle.
Bilans bancaires solides mais encore trop d’incertitudes
Et dans le cas d’une approche globale, les arguments en faveur d’un maintien de la mesure restent nombreux. Certes, les bilans des banques apparaissent beaucoup plus solides aujourd’hui que, par exemple, lors de la crise financière de 2008. Cependant, «en Europe de l’Ouest, les perspectives restent négatives pour la majorité des notes des banques, note Olivia Perney. Même si elles ont parfois beaucoup provisionné, la qualité de leurs actifs reste toujours sous surveillance». D’autant qu’il sera difficile de juger des réels risques supportés par les institutions financières à l’aune de leurs comptes trimestriels publiés fin septembre, ceux-ci n’intégrant pas la deuxième vague de la pandémie. Par ailleurs, la question des défauts qui pourraient survenir à la fin des moratoires accordés par les banques reste en suspens.
Le problème se pose aussi pour le secteur de l’assurance, lui aussi sous le coup d’une recommandation des autorités européennes de ne pas verser de dividendes. Lors d’une conférence organisée le 25 novembre par Reuters sur l’avenir du secteur de l’assurance en Europe, Dimitris Zafeiris, le responsable des risques et de la stabilité financière de l’Autorité européenne des assurances (European Insurance and Occupational Pension Authority, Eiopa), a déclaré que l’institution pourrait revenir sur sa décision «si la situation s’améliore». Ce qui, même avec la découverte d’un vaccin qui pourrait mettre fin à la crise sanitaire, n’est pas encore certain.
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