
Les agences bancaires sous tension

Isabelle*, conseillère clientèle professionnelle dans une agence CIC du Sud-Est de la France, s’est sentie « un peu perdue » le 17 mars, au lendemain de l’annonce par le président de la République des mesures de confinement en France. « Nous avons travaillé rideau fermé, sans contact avec le public. On nous avait dit que nous recevrions des ordinateurs portables dans les prochains jours pour télétravailler », raconte-t-elle. A présent, « nous sommes divisés en deux équipes qui se relaient sur une période de 15 jours. Les ordinateurs arrivent au compte-gouttes. Difficile donc pour le télétravail ». Dans son agence LCL en Normandie, Alain a pris les mêmes dispositions. « Dès le 17 mars, nous avons fermé l’agence et filtré les entrées avec du scotch par terre pour éviter une file trop serrée, dit-il. Il a fallu faire face à des réactions de panique, comme ce client qui voulait retirer 19.000 euros sous 24 heures. » Depuis une semaine, « des masques et des gants ont été livrés et des plaques de plexiglas installées pour les accueils. Des agences ont été regroupées avec une rotation des équipes », précise ce conseiller.
Alors que la France, troisième pays d’Europe le plus touché par l’épidémie de coronavirus, se prépare à une prolongation du confinement, la grogne monte dans les agences bancaires. La situation des conseillers qui continuent à travailler en agence suscite de l’inquiétude et du mécontentement, comme l’ont exprimé plusieurs syndicats bancaires ces derniers jours. La CFDT Banques et Assurances demandait ainsi, le 23 mars dernier, la généralisation du télétravail quand cela est possible, la fermeture des agences au public sauf cas exceptionnels, des moyens de protection (gants, gel hydroalcoolique, mise à distance des personnes) et des mesures visant à éviter aux salariés de prendre les transports. « Nous sommes, à ce jour, toujours en attente d’une réponse collective des professions de la banque comme de l’assurance à ces différentes demandes. La CFDT constate malheureusement que ces conditions d’exercice, qui nous semblent être le moyen de concilier continuité d’activité et sécurité des salariés, ne sont pas respectées dans bien des locaux de travail », a déploré le syndicat. Les mêmes mesures étaient demandées quelques jours plus tôt par le SNB/CFE-CGC. Elles « doivent avoir un caractère général et impératif car il ne peut, dans une telle situation, être envisagé de laisser les managers, en particulier dans les agences des réseaux, supporter la responsabilité d’avoir à prendre, seuls, des initiatives, a martelé le syndicat. Faute d’une mise en œuvre extrêmement rapide de ces mesures, (…) le SNB/CFE-CGC se réserve la possibilité d’engager toute action nécessaire, y compris, s’il le fallait, l’utilisation du droit de retrait ! ». A la Fédération bancaire française (FBF), on assure que l’ensemble des mesures de sécurité, sanitaires et liées au télétravail sont déjà mises en place. « La FBF comprend les inquiétudes soulevées par les organisations syndicales et est en contact quotidien avec elles. Elle met tout en œuvre pour apporter des réponses à leurs interrogations », affirme un porte-parole. Et de rappeler : « En qualité d’OIV (opérateurs d’importance vitale, NDLR), les banques sont tenues d’assurer la continuité de leur activité sur le territoire. »
Un climat anxiogène
Sur le terrain, la réalité est loin d’être homogène. « Aujourd’hui, nous sommes dans une situation totalement évolutive, témoigne Youssef Ben Messaoud, coordinateur CFDT groupe BPCE, délégué syndical CFDT branche Banque Populaire. Une Banque Populaire a décidé, dès le 17 mars, de fermer toutes ses agences à midi. La plupart des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne ont désormais décidé de fermer leurs agences à la clientèle, en maintenant la présence des salariés. Cela se passe au fur et à mesure des jours. Certaines sont encore ouvertes. Il y a des disparités : certaines entreprises du groupe ont mis en place des rotations d’effectifs, d’autres demandent à tous les salariés d’être présents. » Le responsable syndical regrette « l’absence de directive de l’organe central. Des instructions très claires et qui soient appliquées à toutes les entreprises du groupe. Mi-mars, il y a eu des afflux de clients qui ont craint le confinement. Les salariés n’avaient pas ou très peu de consignes. Le climat est anxiogène et le droit d’alerte et de retrait de plus en plus évoqué ». « Nous avons remonté à la direction de BPCE plusieurs éléments et nous n’avons pas mâché nos mots », raconte un autre élu syndical qui fait état de « challenges ou actions commerciales qui continuent dans certaines Caisses d’Epargne, d’autres n’ont plus de savon ou pas de gel ! » Pour Hervé, qui exerce dans un centre d’affaires de la Société Générale, l’organisation s’est mise en place après une semaine. « L’équipe est divisée en deux et nous fonctionnons par roulement télétravail/présence physique et nous sommes en bureau individuel, raconte cet expert des clients entreprises. Dans l’une des équipes, un cas avéré de coronavirus a été détecté et sans doute un second, les personnes sont donc toutes en quatorzaine et le roulement ne débutera que début avril. La direction a été à l’écoute », ajoute le banquier.
Limites du télétravail bancaire
Dans ce contexte exceptionnel, le dialogue social est indispensable pour pouvoir réorganiser le travail dans de bonnes conditions. « Les entreprises doivent associer les CSE (comités sociaux économiques) dans la mise en œuvre des mesures spécifiques prises dans ce contexte inédit, particulièrement en ce qui concerne la sécurité des salariés surtout lorsqu’ils doivent se rendre au travail, et notamment mettre à jour leur document unique », soulignent Laurent Cotret et Marie-Hélène Bensadoun, avocats spécialisés en droit social chez August Debouzy.
Au Crédit Mutuel Arkéa, qui compte (hors pôles expertises et agences entreprises) 296 agences au Crédit Mutuel de Bretagne et 84 au Crédit Mutuel du Sud-Ouest, avec environ 3.300 collaborateurs dans le réseau, le dialogue entre les syndicats et la direction a permis de prendre des décisions très tôt. « Pour nous, le point de départ de la crise se situe fin février, au retour des congés payés, car un certain nombre de nos collaborateurs revenaient de zones à risque comme la Lombardie, raconte Sandrine Kergoat, responsable du département synergies RH du groupe Arkéa. Dès ce moment, nous avons commencé à nous organiser pour gérer la situation. » « Nous avons formulé des propositions, pointé des points de vigilance et la direction a fait le choix de les prendre en compte, indiquent Julien Bidault et Bruno Grall, de la CFDT. Le dialogue social est actif et vivant. » Dès le 17 mars, une nouvelle organisation s’est amorcée. « Nous avons maintenu des effectifs en nombre restreint dans nos agences fermées au public, le service clientèle étant assuré par les canaux à distance », explique Samuel-John Gaultier, directeur pilotage et transformation pour le pôle clientèle retail du groupe. Les rendez-vous physiques sont exceptionnels et « les salariés en agence (environ 1.500 sur les différents sites) travaillent par rotation et respectent les règles de distanciation », précise le dirigeant. Un accompagnement psychologique par téléphone vient aussi d’être instauré.
La crise sanitaire montre les limites des dispositifs de télétravail adoptés dans les banques ces dernières années. « Certaines entités du groupe sont en télétravail. Ce n’est pas encore le cas de l’activité des réseaux car c’est plus complexe, notamment pour des enjeux de sécurité, mais nous y travaillons activement, déclare Samuel-John Gaultier. Il s’agit d’une activité sensible et nous avons des obligations réglementaires telles que la mise à disposition de monnaie fiduciaire, au travers de nos distributeurs. Il n’est, dans tous les cas, pas possible de fermer toutes les agences. » « A long terme, nous mènerons une réflexion globale sur le télétravail pour des métiers commerciaux, abonde Sandrine Kergoat, lorsque les collaborateurs sont en formation par exemple. Nous avons déjà commencé à travailler là-dessus avec les syndicats. »
*Les prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat des personnes.
Les transporteurs de fonds s’adaptent Dans le secteur des transporteurs de fonds qui emploient plusieurs milliers de personnes en France, le mot d’ordre est l’adaptation. « Certes, il y a une baisse de l’usage d’espèces mais nous devons approvisionner des distributeurs automatiques de billets et assurer leur bon fonctionnement », dit le responsable d’un des acteurs du marché. « 90 % des salariés sont des convoyeurs ou des opérateurs de traitement de valeur. L’enjeu est de les protéger tout en assurant la continuité du service sur le transport d’espèces », indique ce responsable en assurant que le lavage des mains est rappelé aux salariés, mais pas le port de gants car « la manipulation des espèces est faiblement à risque, selon l’Organisation mondiale de la santé ». Toutefois, sur la mise à distance des salariés qui travaillent dans les espaces confinés des véhicules de transports de fonds, le responsable reconnaît que cela est difficile. « Mais nous n’avons pas de blocage avec nos syndicats », assure-t-il.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse