L’épargne salariale n'échappe pas à un contexte de marché défavorable

En 2022, les entreprises ont versé des flux de participation et d’intéressement en hausse de 30%, laissant ainsi le choc de la pandémie derrière elles. Mais les encours sont sous pression.
clavier épargne salariale
Le choc de la pandémie a été totalement digéré avec des flux d'épargne salariale en nette hausse  -  Fotolia

L’épargne salariale et retraite gagne en popularité, mais ses encours sont pénalisés par le contexte de marché. Selon les derniers chiffres de l’Association française de la gestion financière (AFG), sur l’année 2022, l’épargne salariale et retraite affiche une collecte nette à 2,6 milliards d’euros, contre 800 millions d’euros en 2021.

Plus de 378.000 entreprises étaient équipées d’un tel dispositif – un chiffre en constante progression - pour des encours culminant à 162,2 milliards d’euros. Ces derniers subissent une légère baisse de 5,4 milliards d’euros sur un an. «Cette année, les encours sont en baisse du fait de l’évolution des marchés financiers, puisque ces dispositifs sont largement investis en actions», argumente Laure Delahousse, directrice générale adjointe de l’AFG.

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L’impact de la pandémie sur l’épargne salariale est désormais absorbé. Alors que les flux reçus par les salariés issus de l’intéressement et de la participation avaient subi une baisse de 7,5% en 2021, ils enregistrent sur l’année 2022 une hausse de 30%. Ils atteignent 11,6 milliards d’euros, contre 9 milliards d’euros l’année précédente. La collecte nette s’est concentrée sur les fonds actions et mixtes (+3,1 milliards d’euros), les fonds de taux obligataires et monétaires (+0,9 milliard d’euros) et les fonds d’actionnariat salarié.

L’entreprise au service des retraites

Le nouveau plan d’épargne retraite collectif continue son ascension et gagne du terrain sur les anciens supports types Perco et Percoi. Il accumule sur l’année un encours de 19 milliards d’euros, en hausse de 28% sur un an. La collecte brute a progressé de plus de 40%, pour atteindre 2,7 milliards d’euros. Trois ans après son lancement, l’AFG recense près de 141.000 entreprises équipées pour 2,6 millions de bénéficiaires. Adossé aux anciens PER collectifs encore présents sur le marché, les encours globaux atteignent 25,4 milliards d’euros. Au total, 3,7 millions de salariés présents dans 207.400 entreprises aujourd’hui bénéficient de ces dispositifs, soit près de 10% en plus qu’en 2021.

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Différenciation entre petites et grandes entreprises

Pour autant, un écart d’équipement demeure entre les entreprises. En nombre, celles équipées d’un dispositif d’épargne salariale ou d’épargne retraite continuent de progresser – de 5% sur un an – mais cet essor ne touche pas encore assez les TPE et PME. Selon une étude d’Opinion Way pour la semaine de l’épargne salariale, environ 30% des travailleurs d’entreprises de moins de 50 salariés disposent d’un dispositif d’épargne salariale, contre 65% dans les compagnies les plus importantes. Et ce malgré la suppression du forfait social pour les sociétés de moins de 50 salariés.

La situation pourrait cependant s’améliorer grâce à l’accord national interprofessionnel (ANI) qui a été conclu entre les organisations syndicales et patronales en début d’année 2023. Il vise à favoriser le partage de la valeur, et notamment les dispositifs d’épargne salariale, au sein de toutes les entreprises.

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Au service du pouvoir d’achat

Concernant la mesure de déblocage exceptionnel de l’épargne salariale introduite à l’occasion de la loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat en août dernier, elle a permis à 309.000 porteurs de bénéficier de leur épargne, pour un montant total de 1,3 milliard d’euros. «Ce chiffre s’inscrit dans la tendance baissière constatée lors des mesures précédentes, soit 3,9 milliards d’euros en 2008 et 2,2 milliards d’euros en 2013», fait remarquer l’AFG.

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