
L’emploi américain dépasse les attentes en octobre

Les embauches sont reparties à la hausse en octobre aux Etats-Unis, après avoir subi un brusque ralentissement en septembre.
Selon les données publiées vendredi par le département du Travail, les Etats-Unis ont créé 531.000 emplois nets en octobre, contre 312.000 en septembre, un nombre révisé en nette hausse.
Les économistes interrogés par le Wall Street Journal anticipaient 450.000 embauches le mois dernier. Le nombre de créations d’emplois de septembre avait initialement été estimé à 194.000.
Le mois dernier, le taux de chômage aux Etats-Unis s’est établi à 4,6%, après 4,8% en septembre. Les économistes l’attendaient à 4,7%.
L’emploi reste insuffisant pour justifier une hausse des taux
Si les embauches se sont redressées en octobre par rapport au mois précédent, l'économie américaine ne renoue pas pour autant avec le rythme élevé de créations d’emplois observé au début de l’année 2021.
Le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, a d’ailleurs prévenu mercredi, à l’issue de la réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale, que le marché de l’emploi n'était pas encore complètement remis de la crise sanitaire et qu’il convenait donc d’attendre avant de commencer à relever les taux d’intérêt.
Dans le sillage de la récession provoquée en 2020 par la pandémie de Covid-19, la Fed a réaffirmé à plusieurs reprises qu’elle souhaitait observer un redressement complet du marché du travail avant d’engager un cycle de hausse des taux.
«Nous ne pensons pas que ce soit le bon moment pour relever les taux d’intérêt, parce que nous voulons voir le marché du travail se rétablir davantage», a déclaré Jerome Powell mercredi. «Nous avons de bonnes raisons de penser que cela se produira avec le reflux en cours du variant Delta», a-t-il ajouté.
Bien que prudente sur une hausse du taux des fonds fédéraux, la Fed a lancé mercredi le processus de retrait progressif de ses achats d’actifs, ou «tapering», dans un contexte d’inflation élevée aux Etats-Unis. Elle réduira ses rachats de dette publique américaine de 10 milliards de dollars et ses achats de titres hypothécaires de 5 milliards de dollars en novembre. Une coupe supplémentaire de même ampleur ramènera le montant mensuel total des rachats d’actifs à 90 milliards de dollars en décembre, contre 120 milliards de dollars actuellement.
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Paris - Les acheteurs de certaines voitures électriques pourront, à partir du 1er octobre, recevoir un bonus supplémentaire de 1.000 euros si elles sont dotées de batteries européennes, un coup de pouce annoncé lundi par le gouvernement qui doit aussi soutenir les fabricants européens de batteries face à la concurrence chinoise. Cette «prime complémentaire exceptionnelle», annoncée avant la chute attendue du gouvernement de François Bayrou, porte le montant du bonus écologique à 5.200 euros au maximum. Elle sera réservée à l’achat d’une voiture équipée d’une batterie européenne, ont indiqué dans un communiqué les ministres de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher et de l’Industrie Marc Ferracci. «Avec cette augmentation de 1.000 euros du bonus écologique, nous valorisons les véhicules électriques dont les batteries sont produites en Europe et dont la fabrication émet moins de gaz à effet de serre, a souligné Mme Pannier-Runacher. C’est une mesure gagnant-gagnant pour le pouvoir d’achat, le climat et l’industrie.» Après de fortes baisses ces dernières années, et surtout la suppression de la prime à la casse, le bonus écologique pour l’achat d’un véhicule électrique avait été revalorisé le 1er juillet de 200 à 1.200 euros selon les revenus, pour atteindre une aide d’environ 4.200 euros pour les ménages les moins riches. La liste des véhicules éligibles sera publiée «dans les prochains jours» sur le site de l’agence française de la transition écologique, l’Ademe. «Signal clair aux constructeurs» Cette «mesure emblématique» permet de «concrétiser la préférence européenne» «face à une forte concurrence internationale» et «d’envoyer un signal clair aux constructeurs automobiles pour qu’ils se fournissent auprès d’usines européennes de batteries», a expliqué le cabinet de M. Ferracci à l’AFP. Comme le bonus écologique, cette prime ne dépendra pas du budget de l'État, en quête d'économies, mais sera financée par des certificats d'économie d'énergie (CEE), sur le principe du pollueur-payeur visant les fournisseurs d'énergie. Selon Bercy, plus de 850.000 bonus écologiques ont été attribués pour l’achat d’une voiture électrique depuis 2020, représentant un soutien de près de 5 milliards d’euros. Pour Benoit Lemaignan, cofondateur du fabricant de batteries français Verkor, ce coup de pouce «récompense ceux qui font l’effort» de produire en Europe, «dans une approche circulaire», a-t-il déclaré à l’AFP. C’est un «signal positif» qui va «mettre en cohérence le consommateur, le citoyen et le salarié», juge le dirigeant dont les batteries équiperont les prochaines Renault Alpine. L’annonce du gouvernement, qui vise également "à soutenir l’emploi industriel sur [le] continent» européen, d’après le communiqué, survient à quatre jours d’une réunion à Bruxelles sur l’avenir de l’industrie automobile européenne, alors que le secteur se divise sur l’objectif de 100% de véhicules électriques pour les voitures neuves vendues dans l’Union européenne (UE) à partir de 2035. Depuis plusieurs mois, certains constructeurs automobiles (BMW, Mercedes-Benz), confrontés au frein des ventes de modèles électriques, à la concurrence chinoise, aux droits de douane américains et à la chute des bénéfices mondiaux, remettent en cause l’interdiction d’ici dix ans de la vente de voitures neuves à essence ou diesel, hybrides comprises au sein de l’UE. Ils ont été rejoints ce week-end par l’Italien Antonio Filosa, patron de Stellantis (Peugeot, Fiat, Jeep), quatrième constructeur automobile mondial. Les trois groupes prônent une transition plus flexible et diversifiée dans les types de motorisation pour préserver l’industrie automobile européenne. Au contraire, plus de 150 entreprises - constructeurs de véhicules électriques, fabricants de batteries ou opérateurs de recharge - ont appelé lundi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à «ne pas reculer». Elles plaident pour le développement de la production de batteries made in UE et pour des incitations à l’achat de véhicules électriques «intelligentes et cohérentes entre les États membres». Julie COSTE © Agence France-Presse