
Le Crédit Agricole simplifie sa structure financière
Crédit Agricole SA simplifie enfin sa structure financière, dont la complexité handicapait depuis longtemps la banque aux yeux des investisseurs.
La banque verte a détaillé mercredi matin ce projet dont les grands principes avaient été énoncés en janvier. Les superviseurs, BCE et AMF en tête, l’ont validé, de même que les conseils d’administration des entités du groupe.
L’opération consiste à couper la boucle d’autocontrôle qui voyait CASA détenir 25% du capital des caisses régionales, elles-mêmes actionnaires du véhicule coté. Les certificats coopératifs d’investissement (CCI) ou d’associés (CCA) détenus par l’organe central au capital de chacun des caisses seront transférés à une structure, Sacam Mutualisation, intégralement contrôlée par les entités
régionales. En parallèle, le mécanisme de «Switch 1», par lequel
les caisses garantissaient à CASA la valeur de ses certificats,sera
dénoué. Le deuxième Switch, qui porte sur la valeur des filiales d’assurance de
l’organe central afin d’en alléger le coût en fonds propres, sera pour sa part
maintenu.
Rachat de dette en vue
Sur le plan financier, Eureka pèse lourd. CASA devrait recevoir 18 milliards
d’euros, ce qui correspond à un multiple de 17,2 fois la contribution des
caisses régionales au résultat net 2015 et de 1,05 leur actif net. En
contrepartie, le véhicule coté renverra aux caisses les 5 milliards d’euros
correspondant au dépôt de garantie qu’elles avaient effectué pour Switch 1. Il
leur prêtera par ailleurs 11 milliards d’euros à 10 ans, à un taux de 2,15%.
Dans le compte d’exploitation de la banque cotée, ces flux se traduiraient par
une plus-value de près de 500 millions d’euros. Crédit Agricole SA l’utilisera
pour racheter des dettes portant des coupons élevés.
CASA y gagne immédiatement 41 points de base de ratio common equity tier
one (CET1). Celui-ci passera à 11% avec effet au 1er janvier
2016, soit avec un an d’avance sur l’objectif fixé à fin 2016. La marge de
sécurité dont la banque dispose au-dessus de ses exigences de pilier 2
s’accroît donc à 150 pb. Le groupe espère ainsi changer la perception de son
véhicule coté. Le dividende au titre de 2015, de 0,60 euro par action, soit un
taux de distribution de 50%, pourra encore être réglé en titres cette année,
mais il sera intégralement payé en cash l’année suivante.
Une dilution de 9% du bénéfice par action
L’opération amputera en revanche de 470 millions d’euros le résultat net et
diluera le bénéfice par action de 9%. Elle donnera aussi un profil a priori
plus risqué au nouveau CASA, où la banque de détail en France ne pèsera plus
que 14% de l’activité au lieu de 32%.
Le Crédit Agricole a par ailleurs publié mercredi un résultat net de 882
millions d’euros au quatrième trimestre pour CASA, en hausse de 27% sur un an.
Le résultat annuel atteint 3,516 milliards d’euros, 50% de plus qu’en 2014,
année marquée par le sinistre BES au Portugal.
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Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse