
L’assurance vie continue sa mue à marche forcée

Le mot est bien trouvé. Natacha Valla, directrice de la politique monétaire à la BCE, qui animait une table ronde vendredi lors de la 11e conférence de l’assurance, a déclaré que les taux négatifs étaient revenus de façon «subliminale», lorsque ce n’était pas explicite, dans la plupart des propos tenus par des professionnels.
Et sur ce point, l’assurance vie reste un domaine particulièrement touché. Le niveau des taux a «un impact sérieux sur les entreprises d’assurance vie en particulier, à travers une pression sur les futurs profits de ces entreprises et une vulnérabilité dans le cas où ils viendraient à baisser davantage», a d’ailleurs déclaré Martin Merlin, directeur banques et assurances à la DG Fisma de la Commission européenne. Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, qui est également revenu lors de cette conférence sur la nécessaire réforme de Solvabilité 2, a, pour sa part, admis être pleinement conscient que «les taux d’intérêts resteront durablement bas. La baisse des taux dégrade le rendement des placements et implique une baisse des taux d’actualisation, ce qui accroît mécaniquement le poids des engagements de long terme des assureurs. Cela conduit à un effet de ciseau classique mais dangereux, avec une baisse des actifs et une hausse des passifs, qui prend en étau la rentabilité et la solvabilité des compagnies d’assurance».
La situation oblige le secteur de l’assurance à opérer une transformation en profondeur. «La première transformation à apporter est celle du fonds en euros», a déclaré le ministre. Si ce dernier se refuse de remettre en question la garantie offerte par ce véhicule, il enjoint les acteurs du secteur de «réorienter l’épargne des Français pour mieux financier l’économie».
Les assureurs se sont déjà engagés dans des politiques commerciales privilégiant les unités de compte au détriment des fonds en euros, et ont largement prévenu que les rendements offerts par ces produits allaient substantiellement baisser. Mais Bruno Le Maire a surtout insisté sur la nouvelle mouture du fonds euro-croissance instauré par la loi Pacte offrant une garantie seulement à terme, et non pas en continu comme dans le fonds en euro classique, mais permettant des placements plus dynamiques. Le ministre est aussi évidemment revenu sur le nouveau Plan d’épargne retraite mis en place le 1er octobre dernier. Aux assureurs maintenant de développer ces dispositifs et, pourquoi pas, de proposer d’autres solutions aux épargnants alliant rendement et garantie à terme.
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L'ambassadeur britannique aux Etats-Unis limogé, pour ses liens avec Jeffrey Epstein
Londres - L’ambassadeur britannique aux Etats-Unis, Peter Mandelson, a été limogé jeudi en raison de ses liens avec le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein, un revers de plus pour le Premier ministre Keir Starmer avant la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni. La pression montait depuis plusieurs jours sur Keir Starmer, qui avait nommé il y a moins d’un an cet architecte du «New Labour» de Tony Blair, pour tenter de consolider les liens entre son gouvernement et la nouvelle administration Trump. Des mails entre le vétéran du parti travailliste de 71 ans et le financier américain, mort en prison en 2019, révélés cette semaine, «montrent que la profondeur et l'étendue des relations de Peter Mandelson avec Jeffrey Epstein sont sensiblement différentes de celles connues au moment de sa nomination», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Compte tenu de cela, et par égard pour les victimes des crimes d’Epstein, il a été révoqué comme ambassadeur avec effet immédiat», a ajouté le Foreign Office. Dans une lettre écrite par Peter Mandelson pour les 50 ans de Jeffrey Epstein en 2003, et publiée en début de semaine par des parlementaires à Washington, le Britannique affirme que le financier américain est son «meilleur ami». Interrogé mercredi après la publication de cette lettre, le Premier ministre Keir Starmer lui avait apporté son soutien, assurant que Peter Mandelson avait «exprimé à plusieurs reprises son profond regret d’avoir été associé» à Jeffrey Epstein. Mais cette position est rapidement devenue intenable. En fin de journée mercredi, des médias britanniques, dont le tabloïd The Sun, ont rapporté que M. Mandelson avait envoyé des mails de soutien à Jeffrey Epstein alors que ce dernier était poursuivi en Floride pour trafic de mineures. Juste avant que M. Epstein ne plaide coupable pour conclure un arrangement dans cette affaire en 2008, Peter Mandelson lui aurait écrit: «Je pense énormément à toi et je me sens impuissant et furieux à propos de ce qui est arrivé», l’incitant à "(se) battre pour une libération anticipée». «Je regrette vraiment très profondément d’avoir entretenu cette relation avec lui bien plus longtemps que je n’aurais dû», avait tenté de se défendre l’ambassadeur dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne YouTube du Sun. Il y a affirmé n’avoir «jamais été témoin d’actes répréhensibles» ou «de preuves d’activités criminelles». «Sérieuses questions» «L’affirmation de Peter Mandelson selon laquelle la première condamnation de Jeffrey Epstein était injustifiée et devait être contestée constitue une nouvelle information», a fait valoir le Foreign Office pour expliquer la décision de le limoger. Dans une lettre au personnel de l’ambassade, citée jeudi soir par la BBC, Peter Mandelson affirme que ce poste a été le «privilège» de sa vie. «Je regrette profondément les circonstances qui entourent l’annonce faite aujourd’hui», ajoute-t-il. Les relations entre Londres et Washington sont «en très bonne posture», se félicite l’ex-ambassadeur, disant en tirer une «fierté personnelle» Pour Keir Starmer, ce départ, à une semaine de la visite d’Etat du président Donald Trump au Royaume-Uni les 17 et 18 septembre, est un nouveau coup dur. Le dirigeant travailliste, au plus bas dans les sondages, a déjà dû se séparer il y a quelques jours de sa vice-Première ministre, Angela Rayner, emportée par une affaire fiscale, ce qui a déclenché un remaniement de taille du gouvernement. Trois fois ministre et commissaire européen, Peter Mandelson était le premier responsable politique nommé ambassadeur à Washington, un poste traditionnellement réservé à des diplomates chevronnés. Cet homme de réseaux et d’influence, surnommé le «Prince des ténèbres», était déjà tombé à deux reprises par le passé en raison d’accusations de comportements répréhensibles ou compromettants. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a fustigé le «manque de courage» de Keir Starmer, qui «a encore échoué à un test de son leadership». Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
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