
L’assurance française se décide à consolider ses structures communes
La création de l’Association française de l’assurance (AFA) par les sociétés et les mutuelles d’assurances en 2007 répondait au souci «d’aller plus loin» dans la défense des intérêts communs de la profession, qui faisait face à de nombreux défis (Solvabilité 2, réforme de l’assurance-vie, dépendance, etc.).
La Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) et le Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema) – qui représentent les deux principales familles du métier – ont décidé d’aller un cran plus loin. Elles ont annoncé hier le renforcement des instances de l’AFA à travers la mise en place de trois commissions de travail et la création des postes de délégué général et de secrétaire général – dont l’absence, à la création de l’AFA, pouvait surprendre.
Les commissions concerneront le numérique, l’assurance de personnes et l’assurance de biens et de responsabilité. Signe que les responsables entendent doter l’association de réels pouvoirs et une certaine autonomie, les deux dernières commissions se substitueront à leurs homologues respectives au sein de la FFSA et du Gema. Jusqu’à présent, les commissions existant au sein de l’AFA s’occupaient de sujets relativement mineurs d’un point de vue du lobbying: la déontologie et le développement durable.
En outre, les postes de délégué général et de secrétaire général seront occupés par des piliers des deux organismes professionnels: Arnaud Chneiweiss, secrétaire général du Gema, pour le premier et Gilles Wolkowitsch, son homologue à la FFSA, pour le second.
Ni la FFSA, ni le Gema n’étaient disponibles hier pour commenter ces évolutions. Les deux instances réservent en effet leur communication pour la conférence du Gema qui a lieu ce matin et à laquelle – chose exceptionnelle – le président de la FFSA Bernard Spitz assistera. On connaîtra notamment la répartition des présidences de commission.
On peut toutefois penser que ces initiatives signalent, en creux, l’efficacité toute relative de l’AFA jusqu’à présent. En effet, celle-ci n’a jamais été le vecteur principal de communication des deux familles de l’assurance sur les sujets dont elle était pourtant chargée. Sur le site de l’AFA, aucun communiqué n’a par exemple été publié entre celui du 13 octobre 2011 (dans lequel l’association approuvait le plan de soutien à l’économie) et celui du 26 juin 2014, annonçant la désignation de Bernard Spitz à sa tête.
Plus d'articles du même thème
-
Nexans obtient un financement de 250 millions d'euros de la part de la BEI
Ce financement est structuré en deux prêts, de 190 millions et 60 millions d'euros. -
La foncière Argan renonce à des cessions d'actifs et ajuste ses objectifs financiers
Ce changement de stratégie est dû à un environnement moins favorable. Il va peser sur l'endettement du groupe mais porter ses revenus locatifs. -
C2A innove avec des cartes de paiement attachées à des véhicules
Cette fintech spécialisée dans les services aux transporteurs introduit en Europe un concept nouveau qui facilite la gestion des flottes de véhicules tout en respectant la conformité réglementaire.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L’industrie mondiale des ETF approche les 18.000 milliards de dollars sous gestion
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- L’Insead lance un master pour les futurs décideurs de la finance
- Valneva est suspendu à la commercialisation du vaccin contre la maladie de Lyme
- Dominique Lefebvre opte pour un départ anticipé de la présidence du Crédit Agricole
Contenu de nos partenaires
-
Les Bourses européennes progressent, portées par les records de Wall Street
Paris - Les Bourses européennes évoluent en hausse à l’ouverture du marché mardi, profitant de l'élan de Wall Street la veille, où des nouveaux records ont été franchis, en attendant de prendre connaissance d’indices d’activité manufacturière en zone euro. Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris s’octroyait 0,67%, Francfort 0,53% et Londres gagnait 0,29%. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
Marché de l'art : les exceptions qui résistent
Malgré les vents contraires, inflation, incertitudes économiques ou géopolitiques, certaines niches s’en sortent mieux et résistent bien, voire progressent. L'occasion de faire le point sur quelques tendances qui performent, à l’occasion de FAB Paris, le salon qui couvre l’art, de l’Antiquité au plus contemporain. -
Arrêt des mises à jour Windows 10: quelles conséquences pour des millions d’ordinateurs dans le monde?
Paris - La fin mi-octobre des mises à jour de Windows 10, le logiciel d’exploitation de Microsoft, suscite les critiques d’associations et les inquiétudes de nombreux utilisateurs qui craignent de devoir changer leurs ordinateurs. Qu’en est-il de cet arrêt, et quelles seront ses conséquences ? Que va-t-il se passer le 14 octobre ? A partir du 14 octobre, les ordinateurs fonctionnant avec Windows 10, une version apparue en 2015, cesseront de recevoir des mises à jour de la part de son développeur, Microsoft. Ces correctifs étaient destinés à «mettre régulièrement à jour le système d’exploitation, car il était devenu la cible de nombreuses cyberattaques», explique à l’AFP Martin Kraemer, spécialiste de la sensibilisation à la sécurité au sein de l’entreprise américaine KnowBe4. Quelles conséquences pour les consommateurs ? Dans une note en ligne, Microsoft a conseillé aux utilisateurs de passer à Windows 11, disponible depuis 2021. Mais certains ordinateurs ne sont pas compatibles avec cette transition : pour ces cas, l’entreprise propose une formule de mises à jour étendues, au tarif de 30 dollars et pour une durée d’un an. Une situation dénoncée par des associations de consommateurs. Aux États-Unis, l’association Consumer Reports a déploré le fait que «des ordinateurs incapables de faire fonctionner Windows 11 étaient encore disponibles à la vente en 2022 et 2023", et risquent ainsi de devenir obsolètes trois ans après leur achat. En France, une coalition de 22 associations, dont l’UFC-Que Choisir et Halte à l’obsolescence programmée (HOP), ont lancé une pétition pour demander des mises à jour gratuites jusqu’en 2030. Sollicité par l’AFP, Microsoft a refusé d’indiquer combien d’utilisateurs seraient concernés. Mais selon Consumer Reports, près de 650 millions de personnes à l'échelle mondiale utilisaient Windows 10 au mois d’août. D’après une autre association américaine, le Public Interest Research Group (PIRG), jusqu'à 400 millions d’ordinateurs seraient incompatibles avec Windows 11. Quels sont les risques ? Pour les utilisateurs qui ne peuvent pas passer à Windows 11 et qui continueraient à utiliser Windows 10 sans souscrire à l’extension de mises à jour Microsoft, les vulnérabilités face aux cyberattaques vont s’accroître. «En ne recevant plus les mises à jour, vous n'êtes plus protégés contre les menaces cyber les plus récentes», explique Martin Kraemer. Si le danger est «très difficile» à quantifier, selon le spécialiste, il est certain que les utilisateurs de Windows 10 deviendront des cibles privilégiées pour les cyberattaquants en quête de failles de sécurité. Les applications sont aussi concernées, soulève Paddy Harrington, analyste au sein du cabinet américain Forrester. «Les fournisseurs d’applications comptent sur le fournisseur du système d’exploitation pour assurer certaines fonctionnalités et si celles-ci ne sont pas mises à jour, le fournisseur d’application ne peut pas s’assurer que son application continuera à fonctionner correctement», assure-t-il. Quelles options alternatives ? Interrogés au sujet de l’efficacité de logiciels antivirus, les experts soulignet leur insuffisance face à un système d’exploitation non mis à jour. «Il y a une limite à la protection qu’ils peuvent offrir (...). C’est bien mieux que de ne rien faire, mais cela devrait être une solution temporaire, le temps de trouver une solution permanente», déclare Paddy Harrington à l’AFP. Reste la possibilité de changer pour un autre système d’exploitation, en gardant son ordinateur. Des logiciels libres, tels que Linux, peuvent ainsi être utilisés, mais nécessitent d'être installés par l’utilisateur. «Tant que vos applications supportent ce système d’exploitation et que vos outils de gestion et de sécurité le prennent en charge, c’est un bon choix», assure Paddy Harrington. Mona GUICHARD © Agence France-Presse