
L’ACPR réclame la séparation des pouvoirs à la tête des assureurs
Cinq ans après l’adoption de la directive Solvabilité 2, qui a fixé les règles de gouvernance applicables aux organismes d’assurance, force est de constater que le chemin vers une organisation et un fonctionnement optimaux des organes de direction reste encore long. Dans un rapport publié le 15 juillet, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) met en avant plusieurs points à améliorer sur le sujet.
L’ACPR souligne que si la séparation des fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général est de plus en plus répandue dans les grandes entreprises, certaines d’entre elles restent à l’écart de ces règles. Or, l’Autorité recommande «la séparation à tous les organismes qu’elle supervise et s’attend à ce qu’elle soit la norme dans les sociétés cotées et dans les groupes d’assurance de grande taille». L’ACPR avait d’ailleurs, à la fin de l’année dernière, tancé dans une lettre Thierry Derez, le président directeur général de Covéa, s’interrogeant sur«la concentration des pouvoirs entre les mains du patron et de ses proches, tant au conseil d’administration qu’au comité exécutif». De son côté, le réassureur Scor est régulièrement interpellé en assemblée générale par certains actionnaires qui demandent la scission des fonctions de président et de directeur général de Denis Kessler.
Il se pose cependant un problème pour certaines entités car, «dans le code de la mutualité, les dispositions réglementaires imposent même le cumul des fonctions dans la mesure où le président du conseil d’administration est de droit dirigeant effectif», note l’ACPR. La tutelle estime donc qu’une «adaptation de la réglementation sur ce point est nécessaire», afin que les groupes prudentiels relevant de codes différents puissent tous organiser de manière «efficace et optimale» leur système de gouvernance.
Par ailleurs, le rapport met en avant le risque de dilution des responsabilités, soulignant que si les missions des organismes de surveillance – dont l’ACPR fait partie – ont été élargies, «ces nouvelles responsabilités ne diminuent en rien le rôle essentiel que les conseils d’administration ou les conseils de surveillance doivent continuer de jouer pour fixer les orientations stratégiques de l’entreprise et prendre les décisions de gestion qui leur incombent».
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Jérusalem - Enseveli pendant des siècles, un orgue médiéval découvert près de la basilique de la Nativité à Bethléem a résonné à nouveau à Jérusalem. «C’est une véritable fenêtre ouverte sur le passé, unique au monde, pour la première fois dans l’histoire moderne, nous avons la chance d’entendre un son médiéval», explique à l’AFP David Catalunya, chercheur espagnol qui a travaillé pendant plus de cinq ans sur cet orgue du XIème siècle. «Il ne s’agit pas d’une reconstitution ou d’une hypothèse, mais bien du son original: la même vibration que les Croisés percevaient autrefois dans l'église de la Nativité», a-t-il ajouté en marge d’une rencontre avec la presse internationale. Après avoir enfilé des gants blancs, M. Catalunya a joué une musique liturgique sur cet objet qu’il considère comme un «miracle», actuellement conservé au couvent Saint-Sauveur de la Vieille ville de Jérusalem et qui doit, à terme, être exposé dans un musée de la Custodie franciscaine de Terre sainte. Les notes sont énigmatiques, et leur puissance improbable tant l’instrument semble modeste. «C’est comme découvrir un dinosaure vivant, car c’est quelque chose dont nous savons qu’il a existé, mais que nous ne connaissions qu'à travers des fossiles, donc avec des preuves très limitées, or, ici, ce n’est pas un fossile: c’est l’objet réel et le son réel», commente avec enthousiasme Alvaro Torrente, un musicologue ayant participé au projet de restauration. «Espoir des Croisés» Cet orgue a été découvert «presque par hasard» en 1906 selon le frère Eugenio Alliata, archéologue franciscain, attaché à cette mission religieuse en charge de plusieurs lieux saints, dont le Saint-sépulcre à Jérusalem et la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée. Lors de travaux pour construire un gîte de pèlerins, un jeu de 222 tuyaux en cuivre et un carillon de cloches sont mis à jour à proximité du site considéré par les Chrétiens comme le lieu de naissance du Christ. Enterrés avec «le plus grand soin», ces éléments ont donc permis de reconstituer un orgue fabriqué en France au XIème siècle et transporté en «terre sainte» par les Croisés au XIIème siècle, toujours selon l’expertise de M. Catalunya. «L’espoir des Croisés qui les avaient enterrés était que le moment viendrait où ils résonneraient de nouveau, il n’a pas été vain, et ce fut un immense honneur d'être témoin et de participer à leur résurrection», a noté Koos van de Linde, un des spécialistes mondiaux des orgues, également consulté. «Avant-gardiste» Ces experts soulignent la technicité de l’objet (18 tuyaux produisent une note) et sa bonne conservation, mais aussi son ancienneté. Il est presque contemporain du développement de ce type d’instrument. La plupart des orgues anciens conservés, plus monumentaux, datent du XVème siècle. «Les chrétiens d’Europe avaient apporté à la basilique de Bethléem l’instrument musical le plus avant-gardiste utilisé à l'époque dans la liturgie: l’orgue, un instrument conçu pour devenir l’emblème de la musique sacrée», note M. Torrente. Il espère que cet «orgue de Bethléem» comme l’appelle sobrement l'équipe de recherche suscitera l’intérêt du grand public, car selon lui, cette trouvaille n’a pas encore révélé tous ses secrets. Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE © Agence France-Presse -
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