La réforme du système financier espagnol entre dans sa dernière ligne droite

Madrid espère finaliser rapidement la vente de deux banques régionales encore entre les mains du fonds de restructuration. Une tâche complexe
Isabelle Birambaux, à Madrid

L’Espagne espère finaliser bientôt la grande réforme de son secteur financier par la vente aux enchères de NovaCaixaGalicia (NCG Banco) et Catalunya Banc (CX). Dans une interview récente à l’agence EFE, le ministre de l’Economie espagnol, Luis de Guindos, espérait «recevoir les offres dans le courant du mois de septembre pour décider en octobre. Nous sommes convaincus que NCG passera rapidement dans les mains d’investisseurs privés». Selon le ministre, BBVA, Santander et Caixabank ainsi que plusieurs investisseurs internationaux ont manifesté leur intérêt pour l’établissement galicien NovaCaixaGalicia, issu de la fusion entre Caixa Galicia et CaixaNova. Le quotidien El Mundo indiquait même que BBVA était sur le point de conclure l’opération, une nouvelle qui n’a pas pu être confirmée auprès de ce dernier groupe, présidé par Francisco Gonzalez.

Si le Fonds de restructuration bancaire espagnol (Frob) est pressé de procéder à la vente des deux établissements encore dans son giron, les banques espagnoles espèrent obtenir en contrepartie des aides publiques ou des avantages fiscaux. Mais Luis de Guindos est resté ferme: «Le gouvernement n’envisage pas pour le moment de schéma de protection d’actifs», une garantie de l’Etat espagnol octroyée lors de précédentes ventes qui permettait de couvrir les acheteurs vis-à-vis de futures pertes des entités reprises.

Mais le gouvernement sera certainement obligé de faire des concessions. Car si les ventes aux enchères sont désertées «ceci supposerait de nouveau un grand fiasco pour le gouvernement espagnol», rappelle Cinco Días. D’autant que le retard pris dans l’organisation de ces ventes a rendu ces anciennes caisses d’épargne moins attrayantes car une partie significative de leur fonds de commerce et de leurs clients sont allés vers les banques saines du pays. Mireia Gine, professeur de finances à l’IESE Business School de Barcelone, estime que le rachat de Catalunya Banc sera très difficile: «C’est une banque complexe, où il faudra réaliser des ajustements très douloureux, réduire le personnel, fermer les succursales, réorganiser le fonds de commerce et se défaire des crédits hypothécaires qu’elle possède dans son bilan.» Selon elle, il est un peu «précipité de penser que ces ventes auront lieu à la rentrée». Elle rappelle aussi que le dernier important écueil de la réforme financière espagnole réside dans l’avenir de Bankia.

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