
La demande de contact avec les conseillers s’accroît dans les banques

Lors de la présentation de la 9e édition de son étude annuelle sur les relations entre les banques et leurs clients, effectuée auprès d’environ 3.400 personnes, le cabinet Deloitte a été clair : «nous assistons à un véritable retour de l’humain», a déclaré d’emblée Baudouin Choppin de Janvry, associé Deloitte Banque Conseil. Car si la consultation des comptes ou certaines opérations simples, comme les virements, sont le plus souvent effectuées à distance via internet ou des applications mobiles, l’obtention d’informations ou les opérations plus complexes restent souvent réalisées en agence et ce, davantage que l’an passé. Sur ces deux derniers points, le contact avec une personne physique est choisi par respectivement 28% et 45% des répondants, contre 24% et 43% en 2018. La différence n’est pas flagrante, mais elle marque un palier dans la tendance à toujours plus de digitalisation.
Le cabinet fait aussi remarquer qu’une partie importante des clients reste demandeuse d’accompagnement. C’est le cas pour 30 à 40% d’entre eux, qui se déclarent «non autonomes» dès que leur demande dépasse les opérations simples.
Certains services restent donc indissociables du contact physique, car perçus par les clients comme plus complexes à obtenir. C’est notamment le cas de la souscription d’un crédit, d’une assurance, ou d’un contrat de prévoyance. Cependant, ce besoin de conseil ne signifie pas forcément qu’à l’avenir les clients feront appel aux agences bancaires traditionnelles. Selon le consultant, les clients seraient même prêts à passer par des agences sans marque distincte, disposant de plusieurs conseillers, et qui mutualiseraient plusieurs enseignes pour certaines opérations. A côté de cela, les banques pourraient avoir recours à des structures plus légères pour des opérations qui nécessitent un conseil plus approfondi.
Outre cette réorganisation de leur réseau physique, les banques pourront, sur le plan digital cette fois, «apprendre à mieux utiliser les données des clients», déclare le consultant. En effet, les particuliers sont 67% à bien vouloir donner davantage d’information sur eux à leur banque, alors qu’ils n’étaient que 58% l’année dernière. «Cela s’explique par le fait que d’autres enseignes, non financières, comme Amazon ou Netflix, ont appris à utiliser à bon escient les données des clients. Ceux-ci estiment que s’ils fournissent davantage d’informations sur eux à leur banque, ils seront mieux servis.» Seulement, si les banques sont plus à même de récolter des informations, la plupart ne savent pas encore vraiment quoi en faire.
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Astrid Panosyan-Bouvet visée par une plainte autour d'un redressement fiscal évité à une entreprise
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Etats-Unis : ce que l'on sait de Tyler Robinson, l'assassin présumé de Charlie Kirk
Washington - Tyler Robinson, assassin présumé du militant conservateur américain Charlie Kirk, a été arrêté jeudi soir et identifié publiquement vendredi par les autorités américaines. Voici ce que l’on sait de lui. Aîné d’une fratrie de trois enfants dans le sud de l’Utah Tyler Robinson, 22 ans, vivait «depuis longtemps avec sa famille dans le comté de Washington», à l’extrémité sud-ouest de l’Utah, près de la frontière avec le Nevada et l’Arizona, a indiqué le gouverneur de l’Etat, Spencer Cox. Il a fait ses études primaires et secondaires dans la ville de St George et n’a pas de casier judiciaire dans l’Etat, selon les médias américains. «Pendant 33 heures, j’ai prié pour que (...) ce ne soit pas l’un d’entre nous, mais quelqu’un venu d’un autre Etat ou d’un autre pays», a confié vendredi le gouverneur au sujet du meurtrier présumé de Charlie Kirk, tué d’une balle dans le cou mercredi lors d’un débat public sur un campus universitaire. «Mais cela s’est passé ici, et c'était l’un d’entre nous», a-t-il reconnu. Des photos publiées sur les réseaux sociaux de sa mère, Amber, semblent montrer une famille unie. Tyler Robinson était l’aîné de trois garçons. Après sa sortie du lycée en 2021, il a «brièvement étudié à l’Université d’Etat de l’Utah pendant un semestre en 2021", selon cet établissement. Aucune affiliation politique connue Tyler Robinson est un électeur enregistré dans cet Etat majoritairement républicain mais il n’a aucune affiliation politique connue. Un membre de sa famille a néanmoins témoigné que «Robinson était devenu plus politisé ces dernières années», a souligné le gouverneur Cox. Ce membre de la famille a fait état d’une récente conversation avec un parent au cours de laquelle Tyler Robinson avait mentionné la prochaine venue de Charlie Kirk dans l’Utah et partagé son hostilité à sa personne et à ses opinions, très conservatrices. Des messages à tonalité antifasciste ont été retrouvés sur les munitions découvertes après l’assassinat, a indiqué Spencer Cox. «Sur des inscriptions sur les trois munitions non utilisées on pouvait lire +Eh fasciste! Attrape ça!», a expliqué le gouverneur. Une deuxième douille était gravée du refrain de la célèbre chanson antifaciste «Bella ciao» mais d’autres inscriptions paraissaient plus difficiles à interpréter, dont des symboles inspirés de l’univers des jeux vidéo. Dénoncé par des membres de sa famille Tyler Robinson a été signalé aux autorités par des membres de sa famille. Jeudi soir, selon le gouverneur «un membre de la famille» du suspect a joint un ami, lequel a ensuite contacté les autorités pour les informer que «Robinson leur avait avoué ou laissé entendre son implication» dans l’assassinat. «C’est là qu’il vivait et c’est là qu’ils l’ont remis aux autorités», a indiqué M. Cox. Il a été appréhendé jeudi soir vers 22H00 locales (04H00 GMT vendredi) après 33 heures de traque, selon le directeur de la police fédérale (FBI), Kash Patel. Selim SAHEB ETTABA © Agence France-Presse