
La BoE donne de l’air aux banques britanniques

La Banque d’Angleterre (BoE) a annoncé mardi qu’elle allait maintenir le niveau des coussins contracycliques à 0% des actifs pondérés du risque (RWA) au moins jusqu’à juin 2017. Prise pour protéger l’économie et le secteur bancaire des conséquences du vote en faveur du Brexit, la mesure réduira de 5,7 milliards de livres les exigences en fonds propres des banques, selon la BoE, tout en augmentant d’environ 150 milliards leur capacité à prêter.
« Le Comité de stabilité financière (FPC) s’attend vivement à ce que les banques continuent à soutenir l’économie réelle en puisant si nécessaire dans les coussins », souligne le compte-rendu de la réunion biannuelle du Comité. « Il y a des preuves que certains risques ont commencé à se matérialiser. Les perspectives actuelles sont éprouvantes pour la stabilité financière britannique », ajoute le document, qui précise que « le FPC est prêt à prendre d’autres mesures appropriées ».
En mars dernier, la BoE avait décidé de l’instauration d’un coussin de fonds propres contracycliques de 0,5% des RWA. Cette mesure, qui devait initialement s’appliquer à partir de mars 2017, visait à contrecarrer tout risque de surchauffe du marché du crédit britannique et du marché immobilier. Le vote en faveur du Brexit le 23 juin a changé la donne, et fait craindre une baisse de la demande des ménages et des entreprises de biens et de services, voire une récession.
Outre les mesures en faveur des banques, le FPC a par ailleurs apporté son soutien à la position de la Prudential Regulation Authority, en faveur d’un calcul plus flexible des règles transitoires de Solvabilité 2. « Sans cela, les régulations qui sont entrées en vigueur en janvier auraient resserré la contrainte réglementaire sur les compagnies d’assurance après la forte chute des taux d’intérêts de marché », souligne la BoE. Une baisse du taux directeur de la BoE est également envisagée.
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Tunis - La flottille pour Gaza a affirmé, vidéos à l’appui, avoir été visée dans la nuit de lundi à mardi par une «attaque de drone» au large de Tunis, mais les autorités tunisiennes ont assuré n’avoir détecté «aucun» engin selon leurs observations préliminaires. Des membres de la «Global Sumud Flotilla», qui doit prendre la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée par Israël, ont prévu de livrer mardi lors d’une conférence de presse à Tunis des témoignages «de première main» sur les événements. La flottille, qui était ancrée au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a affirmé qu’un de ses bateaux, le «Family», avait été «frappé» par un drone et publié des vidéos de caméras de surveillance montrant ce qui ressemble à une explosion. La Garde nationale tunisienne, l'équivalent de la gendarmerie, a elle démenti toute frappe de drone, assurant que selon ses premières constatations, «aucun» engin n’avait été détecté. Elle a jugé possible que le feu ait été déclenché par un mégot de cigarette. Mais l’une des vidéos publiées par la flottille, présentée comme ayant été prise depuis un autre bateau, montre une masse lumineuse frapper un navire. Dans une autre vidéo, provenant d’une caméra de surveillance du bateau lui-même selon la flottille, on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s’exclamer et reculer avant qu’une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone. Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. «C'était à 100% un drone qui a lâché une bombe», a affirmé ce militant, Miguel. «Agression» Parmi les personnes devant s’exprimer ou dont les déclarations seront lues lors de la conférence de presse mardi figurent des responsables de la flottille ainsi que la rapporteure spéciale des Nations unies pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, selon un communiqué. La flottille a affirmé que les six personnes à bord du «Family» étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant «des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission». Un journaliste de l’AFP arrivé rapidement dans la nuit de lundi à mardi à Sidi Bou Saïd a pu voir le bateau entouré par d’autres embarcations mais le feu n'était plus visible. Des centaines de personnes ont afflué vers le port de Sidi Bou Saïd en criant «Free, Free Palestine». Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage. «S’il est confirmé qu’il s’agit d’une attaque de drone, ce serait (...) une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne», a dit dans la nuit Francesca Albanese, qui vit en Tunisie, devant des journalistes au port. L’AFP a sollicité l’armée israélienne pour un commentaire, mais n’a pas obtenu de réponse dans l’immédiat. La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation «catastrophique». Des navires de la Global Sumud Flotilla («sumud» signifie «résilience» en arabe) sont arrivés ces derniers jours en Tunisie d’où ils doivent partir cette semaine pour Gaza. Ils avaient initialement prévu d’atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire et «briser le blocus israélien», après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet. Lisa DEFOSSEZ © Agence France-Presse