
La Banque Postale compte prendre le contrôle total de CNP

Le groupe bancaire public La Banque Postale a annoncé jeudi son intention de lancer une offre publique d’achat simplifiée (OPAS) sur l’ensemble du capital de l’assureur CNP Assurances au prix de 21,90 euros par action, dividende attaché.
En réaction, l’action CNP Assurances bondissait de 35% vers 13h30 jeudi, à 21,70 euros. La cotation du titre avait été suspendue mercredi, à la demande de la société et alors que son cours de Bourse s'établissait à 16,08 euros mardi en clôture. L’offre d’achat présentée jeudi par La Banque Postale représente ainsi une prime de plus de 36% par rapport au dernier cours de Bourse de CNP Assurances avant l’annonce.
Dans un premier temps, La Banque Postale compte acquérir à ce prix la part de 16,1% du capital de CNP Assurances détenue par Groupe BPCE, ce qui porterait sa propre participation à 78,9% du capital de l’assureur. Le groupe bancaire prévoit ensuite de déposer auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) une OPAS sur les actionnaires minoritaires de CNP Assurances.
Ce projet d’acquisition « permettrait de consolider le pôle public de bancassurance en favorisant l'émergence d’un groupe simplifié et intégré, tout en préservant le modèle multi-partenarial et international qui fait le succès de CNP Assurances », a indiqué La Banque Postale dans un communiqué. L’opération envisagée a également pour but de favoriser le développement de CNP Assurances sur son marché domestique comme à l'étranger et permettrait, par ailleurs, de simplifier sa gouvernance, a ajouté La Banque Postale.
Au prix proposé, le rachat des 37,2% du capital de CNP représenterait un débours de 5,6 milliards d’euros pour La Banque Postale. « S’il se réalise, le rachat à 100% de CNP apportera environ plus d’un demi-milliard d’euros par an de résultat net supplémentaire à La Banque Postale et n’aura que peu d’impact prudentiel sur nos ratios de solvabilité », a précisé Philippe Heim, président du directoire de La Banque Postale, à L’Agefi. Actuellement, le ratio de fonds propres durs (CET1) de LBP atteint 20,4%.
Liens simplifiés dans la gestion d’actifs
Conseillée par Barclays et Morgan Stanley, La Banque Postale accélère ainsi son virage vers la bancassurance. Le retrait de cote de CNP prolonge l’opération «Mandarine», qui avait vu la filiale de La Poste prendre le contrôle de l’assureur. Entre-temps, le Covid est passé par là, tandis que La Banque Postale a changé de patron avec l’arrivée de Philippe Heim.
Sous réserve de l’obtention des autorisations de régulation nécessaires et de la décision de conformité de l’AMF, l’OPAS visant CNP Assurances pourrait être formellement lancée au premier trimestre de l’année prochaine et déboucher sur une procédure de retrait obligatoire de la cote parisienne, si les conditions de mise en oeuvre étaient satisfaites.
Toujours dans le cadre de la rationalisation de leurs liens capitalistiques, le groupe BPCE, épaulé par Rothschild & Co, et La Banque Postale annoncent aussi le projet d’acquisition par Natixis Investment Managers de 40 % du capital d’AEW Europe et de 45 % du capital d’Ostrum Asset Management, aujourd’hui détenus par LBP.
« Le rachat à 100% d’AEW Europe et Ostrum, qui conforte notre stratégie dans l’asset management, devrait nous coûter environ 240 millions d’euros, tandis que la vente de notre part dans CNP rapportera 2,4 milliards. L’ensemble de l’opération aura un impact positif de 17 points de base sur la solvabilité de BPCE », a précisé Laurent Mignon, président du directoire du groupe BPCE, à L’Agefi.
BPCE et LBP ont précisé dans un communiqué commun qu’ils «renforceraient et prolongeraient les partenariats industriels et les accords commerciaux existants entre les deux groupes».
Plus d'articles du même thème
-
Les marchés argentins dégringolent après une cuisante défaite pour Javier Milei
Le parti du président argentin a perdu dimanche les élections dans la province de Buenos Aires avec un écart plus important qu’anticipé. L’ensemble des actifs argentins a poursuivi sa dégringolade entamée fin août. -
Les actions japonaises tournent la page Ishiba sans difficulté
Les principaux indices ont grimpé dans la séance, sur fond de baisse du yen et de perspectives de relance fiscale. Les anticipations de hausse des taux sont repoussées de plusieurs mois. -
La BCE affiche sa posture restrictive
Le Conseil de la Banque centrale européenne devrait maintenir ses taux directeurs inchangés jeudi. Le débat entre gouverneurs portera sans doute déjà sur le besoin - ou non - d’une «baisse de précaution» pour décembre.
ETF à la Une

Xtrackers lance un ETF sur la défense
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Wall Street finit en hausse, portée par l’espoir d’une baisse des taux de la Fed
Washington - La Bourse de New York a terminé en hausse lundi, poussée par les perspectives de baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed) et dans l’attente de nouvelles données sur l’inflation aux Etats-Unis. L’indice Nasdaq (+0,45%), à forte coloration technologique, a touché un nouveau record à 21.798,70 points. Le Dow Jones a gagné 0,25% et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 0,21%. «Le marché rebondit après des turbulences (...), Wall Street attend avec impatience les baisses de taux de la Réserve fédérale», résume dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers. La semaine passée, un taux de chômage en hausse et une baisse des créations d’emplois aux Etats-Unis ont renforcé les attentes d’une politique monétaire plus souple de la part de l’institution monétaire américaine, ce qui pourrait donner un coup de fouet à l'économie américaine. «La plupart des investisseurs estiment que les rapports sur l’inflation publiés cette semaine» ne changeront pas ces perspectives, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA. La place américaine attend en effet la publication aux Etats-Unis des prix à la production (PPI) mercredi, puis celle des prix à la consommation (CPI) jeudi. La Fed est investie d’un double mandat, consistant à surveiller le marché de l’emploi et à maintenir l’inflation proche de 2% sur le long terme. Même si ces chiffres ne sont pas conformes aux attentes, les investisseurs estiment «que la Fed s’est résolue à baisser ses taux lors de sa réunion de septembre», note M. Stovall. «La seule question qui reste en suspens, compte tenu des prochains rapports économiques (...), est de savoir si elle procédera à une, deux ou trois baisses cette année», ajoute l’analyste. Pour le moment, les experts anticipent trois baisses de taux d’un quart de point de pourcentage d’ici à la fin de l’année, selon l’outil de veille FedWatch de CME, passant ainsi d’une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% à 3,50 et 3,75%. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se détendait à 4,04%, contre 4,07% à la clôture vendredi. Cette baisse des taux obligataires est «positive» pour les actions, commente M. Stovall. Ailleurs, au tableau des valeurs, certaines des capitalisations géantes du secteur technologique ont eu le vent en poupe, à l’image d’Amazon (+1,51%), Nvidia (+0,77%) ou Microsoft (+0,65%). Le titre de la plateforme d'échange de cryptomonnaies Robinhood a atteint un nouveau record en clôture (+15,83% à 117,28 dollars) et le groupe de services pour créateurs d’applications AppLovin a brillé (+11,59% à 547,04 dollars). Les deux entreprises ont profité de l’annonce de leur future entrée au sein de l’indice S&P 500. Leur arrivée sera effective le 22 septembre, selon S&P Global. L’opérateur américain EchoStar s’est envolé (+19,91% à 80,63 dollars) à l’annonce du rachat de fréquences, par la société spatiale SpaceX --propriété d’Elon Musk--, pour un montant de 17 milliards de dollars. Fin août, EchoStar avait déjà annoncé la vente d’une partie de ses fréquences au profit de son concurrent AT&T pour 23 milliards de dollars. Par ailleurs, après un début d’année en demi-teinte, sur fond d’incertitudes économiques et commerciales, le marché des introductions en Bourse (IPO) à New York va connaître un coup d’accélérateur dans les prochains jours. Six entreprises doivent entrer à Wall Street cette semaine, dont le très attendu spécialiste suédois du paiement différé Klarna ou la plateforme Gemini, spécialisée dans les cryptomonnaies et fondée en 2014 par les frères jumeaux Cameron et Tyler Winklevoss. Nasdaq © Agence France-Presse -
États-Unis : les démocrates publient une lettre attribuée à Trump pour l’anniversaire de Jeffrey Epstein
Washington - Une lettre attribuée à Donald Trump à l’attention de Jeffrey Epstein pour son anniversaire en 2003 a été rendue publique lundi par des parlementaires démocrates, alors que le président américain en avait démenti l’existence en juillet, en pleine polémique sur ses liens avec le délinquant sexuel. La lettre, obtenue par les membres démocrates d’une commission de la Chambre des représentants, montre une esquisse de buste féminin avec des citations attribuées à tour de rôle à Jeffrey Epstein et à Donald Trump, deux figures alors de la jet-set new-yorkaise, avec la signature du futur président américain au pied de la note. L’affaire Epstein, du nom du financier new-yorkais mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels, enflamme de nouveau les Etats-Unis depuis que le gouvernement de Donald Trump a annoncé début juillet n’avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires ou le lancement d’une nouvelle enquête dans ce dossier. La mort, par suicide selon les autorités, de Jeffrey Epstein a alimenté d’innombrables théories du complot, selon lesquelles il aurait été assassiné pour l’empêcher d’impliquer des personnalités de premier plan. Selon le Wall Street Journal, qui avait le premier révélé en juillet l’existence de la lettre, celle-ci a été envoyée par les légataires de Jeffrey Epstein à une commission du Congrès ayant exigé auprès d’eux d’obtenir de nombreux documents liés à l’affaire. «Merveilleux secret» Après les révélations du quotidien américain, Donald Trump avait nié être l’auteur de la lettre et avait attaqué le «WSJ» pour diffamation, ainsi que son patron Rupert Murdoch, leur réclamant au moins 10 milliards de dollars de dommages-intérêts. Le texte de la missive représente un échange imaginaire entre Donald Trump et Jeffrey Epstein, dans lequel le premier dit: «Nous avons certaines choses en commun Jeffrey». «Les énigmes ne vieillissent jamais, as-tu remarqué cela», dit-il également avant de conclure: «Joyeux anniversaire. Que chaque jour soit un autre merveilleux secret». Après avoir promis à ses partisans pendant sa campagne présidentielle des révélations fracassantes sur cette affaire, Donald Trump tente aujourd’hui d'éteindre la polémique, qu’il a de nouveau qualifiée récemment de «canular» monté par l’opposition. Les élus démocrates qui ont publié la lettre lundi ont exhorté le président républicain à faire la lumière sur l’affaire. «Trump parle de merveilleux secret que les deux partageaient. Qu’est-ce qu’il cache? Publiez les documents!», ont-ils écrit sur X avec une image de la lettre. Taylor Budowich, un conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche, a réagi en affirmant que la signature en bas de page ne correspondait pas à celle du président. «DIFFAMATION!», a dénoncé sur X le responsable. Le très populaire podcasteur conservateur Charlie Kirk a également mis en doute la véracité de la lettre. «Est-ce que ça ressemble à la vraie signature du président. Je ne crois pas du tout», a-t-il lancé sur X, estimant que celle-ci avait été «falsifiée». Robin LEGRAND © Agence France-Presse -
Après la chute de Bayrou, des rassemblements improvisés dans plusieurs villes de France
Paris - Des manifestants fêtent lundi soir dans différents endroits de France la chute du gouvernement de François Bayrou devant des mairies, à l’appel du mouvement «Bloquons tout» le 10 septembre. A Nantes, quelque 300 personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées en début de soirée, en musique et sous des pancartes marquées «Bye bye Bayrou» et «le 10/09 on bloque tout», quelques confettis survolant le regroupement. «On en profite pour échanger sur les différentes actions prévues le 10 septembre, les informations circulent», rapporte Inès Guaaybess, 30 ans, qui prévoit de se mobiliser mercredi. A Rennes, quelques centaines de personnes, pour beaucoup des étudiants, se sont réunis place de la mairie autour d’une table avec quelques bouteilles et du pain, sur fond de musique et de confettis. Les manifestants se sont ensuite rendus place Sainte-Anne au centre ville, haut lieu de la vie étudiante rennaise. «On est au bout du système» avec «une alternance droite gauche qui ne remet pas en cause le côté capitaliste libéral. Il va falloir bifurquer», assure Jérémie, ingénieur de 37 ans, venu en vélo avec son enfant. A Paris, des rassemblements étaient organisés devant plusieurs mairies d’arrondissement. Dans le 20e, au moins 200 personnes se sont réunies place Gambetta dans une ambiance bon enfant. «C’est une grande victoire ce soir! Le prochain gouvernement devrait penser aux pauvres et aux retraités. Tout est cher, tout augmente. Macron, je voudrais qu’il s’en aille, pourtant j’ai voté deux fois pour lui pour faire barrage» à l’extrême droite, explique Amina Elrhardour, 60 ans. Selon Marius, 25 ans, «il y a vraiment de la démocratie locale qui s’organise» en vue du 10 septembre, tandis que Xavier Keller, 25 ans lui aussi, dit que «le Nouveau Front populaire doit gouverner. On est capable de faire accepter un budget de gauche, je n’ai aucun doute là-dessus». A Bordeaux, plus d’une centaine de personnes, dont de très nombreux jeunes, ont applaudi et crié de joie à l’annonce de la chute du gouvernement Bayrou, au son d’une fanfare. «Il faut qu’on soit visible, on est nombreux à en avoir ras le bol et n’avoir plus confiance en Macron», lance Mathilde, trentenaire ceinturée d’une banane Confédération paysanne. Un rassemblement a également été organisé en fin d’après-midi à Pau, ville dont M. Bayrou est le maire. Le chef de l’Etat a dit vouloir nommer un nouveau Premier ministre «dans les tout prochains jours». © Agence France-Presse