
La Banque d’Angleterre s’inquiète des conséquences de la réforme de Solvabilité 2

La réforme de Solvabilité 2 continue d’animer les débats outre-Manche. Dans une lettre signée du 22 février mais publiée la semaine dernière, Andrew Bailey, gouverneur de la banque d’Angleterre (BoE), a donné une idée des conséquences potentielles des modifications du régime au Trésor britannique. Et le principal point mis en avant n’est pas équivoque : les projets de modification envisagés par le gouvernement augmenteraient le risque annuel de faillite dans le secteur de l’assurance vie d’environ 20%.
Cette estimation s’appuie notamment sur la réduction envisagée sur la marge pour risque - laquelle correspond à une partie des provisions techniques des assureurs – de 65%. «Sur la base des chiffres déclarés par les entreprises à la fin juin 2022, la marge pour risque pour le secteur de l’assurance vie s’élevait à 22 milliards de livres. Après la réforme, nous nous attendons à ce que cette marge se réduise à environ 8 milliards de livres, soit une libération de 14 milliards de livres, une fois que les mesures transitoires sur les provisions techniques seront épuisées (d’ici 2032)», écrit Andrew Bailey.
En citant les calculs de son institution, le gouverneur de la BoE estime alors que, dans le cas d’une entreprise répondant aux exigences minimales de solvabilité, cela pourrait induire une augmentation de la probabilité de défaillance sur une période d’un an de 0,5% à 0,6%, soit une augmentation relative de 20%.
A lire aussi: Les assureurs britanniques se préparent à la réforme de solvabilité 2
Cette mise en garde est nuancée par Fitch Ratings. «La plupart des assureurs maintiennent des ratios Solvabilité 2 bien au-dessus des exigences minimales, ce qui implique une probabilité de défaillance bien inférieure à 0,5%. De plus, alors que nous nous attendons à ce que les assureurs déploient une partie du capital libéré par les réformes Solvabilité 2 dans des investissements à long terme, attirés par la perspective de rendements plus élevés, nous pensons qu’ils resteront dans les limites de leur appétit pour le risque et éviteront d'épuiser leur capital au point de mettre en péril leur notation», écrivent les analystes de l’agence de notation dans une note.
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