La banque d’affaires sauve le trimestre de Goldman Sachs et de Citi

Les revenus du conseil financier ont bondi de 51% et de 76%, respectivement, chez Goldman Sachs et chez Citigroup, au premier trimestre.
Christine Lejoux

Les résultats trimestriels publiés hier par Goldman Sachs et Citigroup présentent un point commun. S’ils se sont avérés supérieurs aux prévisions des analystes, c’est grâce aux activités de banque d’investissement, et plus particulièrement de conseil financier. Les revenus de ce dernier métier se sont envolés de 76% chez Citigroup au premier trimestre, en rythme annuel, à 378 millions de dollars (334 millions d’euros), un montant qui ne représente toutefois que 2% du chiffre d’affaires total de la banque américaine, ressorti à 18,6 milliards de dollars, en baisse de 2%.

De son côté, Goldman Sachs a vu le produit net bancaire (PNB) de son activité de conseil financier bondir de 51%, sur les trois premiers mois de l’année, à 887 millions de dollars, soit 10% du PNB global du groupe. Une performance qui «reflète une hausse des volumes de fusions-acquisitions finalisées», explique Goldman Sachs dans un communiqué. Dans la présentation de ses comptes trimestriels, la banque souligne également son rang de numéro un mondial dans le conseil en fusions-acquisitions (finalisées) au premier trimestre, sur la base des données du cabinet Dealogic.

Les autres métiers de corporate finance de Goldman Sachs, à savoir le pilotage d’augmentations de capital et d’émissions obligataires, ont connu des fortunes opposées, avec un plongeon de 34% des revenus pour le premier, et une chute de 18% pour le second. La faible volatilité sur les marchés et la fermeture partielle des administrations américaines (shutdown) ont en effet donné un coup de frein aux introductions en Bourse et autres levées de capitaux, en début d’année. Citigroup a mieux tiré son épingle du jeu, avec un recul de 20% sur les émissions d’actions mais une hausse de 15% dans l’obligataire. Au total, la banque d’investissement de Goldman Sachs a clos le premier trimestre sur des revenus en hausse de 1%, à 1,81 milliard de dollars, et Citigroup a vu ses revenus grimper de 20%, à 1,4 milliard de dollars, dans ce métier.

Ces évolutions contrastent avec celles des activités de marché. Chez Goldman Sachs, les revenus du trading de produits de taux, de changes et de matières premières ont baissé de 11% sur les trois premiers mois de l’année, et ils ont décroché de 24% dans le courtage actions. La chute a été de même ampleur dans le trading actions chez Citigroup, où le courtage dans le fixed income a en revanche mieux résisté, avec une progression de 1%.

Pour le deuxième trimestre d’affilée, la banque d’investissement, un pôle auparavant dirigé par David Solomon, l’actuel directeur général de Goldman Sachs, a donc fait contrepoids au fort recul du trading pour sauver les résultats du groupe. Mais ce ne sera peut-être pas le cas pour le trimestre en cours : la banque a prévenu hier que son « pipeline » de fusions-acquisitions et d’émissions obligataires avait fortement diminué, par rapport à la fin 2018. Une précision qui n’a pas été du goût des investisseurs : l’action a clôturé lundi sur un repli de 3,86%, à 199,84 dollars. Le titre Citigroup a, quant à lui, terminé en baisse de seulement 0,06%, à 67,38 dollars : outre la banque d’investissement, le bénéfice meilleur qu’attendu du groupe doit beaucoup aux économies et à l’allègement de la fiscalité, son taux réel d’imposition ayant été ramené de 24% à 21%. Des avantages qui pourront difficilement être reproduits dans les prochains mois.

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