
Goldman Sachs cherche la martingale des profits récurrents

Le trading n’est plus le métier roi pour la reine des banques d’affaires. Pour la deuxième fois de son histoire, Goldman Sachs a tenu mardi 28 février une journée investisseurs. La première avait eu lieu en janvier 2020 juste avant la crise du Covid. A cette époque, la banque avait accumulé en moins de deux ans un retard boursier de 30 points de pourcentage par rapport à sa concurrente JPMorgan. Même si ce retard a été comblé aujourd’hui, la situation de Goldman Sachs n’en est pas moins peu reluisante. Pénalisée par des résultats 2022 en dessous des attentes, la banque veut plus que jamais mettre en place un nouveau modèle dans lequel elle fera la part belle aux activités procurant des revenus récurrents.
Goldman Sachs ne veut pas abandonner ses activités de trading, mais vise aussi à se développer dans la gestion privée. Cette inflexion reprend point par point celle déjà appliquée en Europe, comme l’avait expliqué à L’Agefi en juin 2022 le coresponsable de la banque privée pour la région Emea. Cette stratégie avait été ensuite officialisée pour l’ensemble du groupe à l’automne dernier. La banque avait alors revu son organisation pour créer trois branches : gestion d’actifs et de patrimoine, banque d’investissement et Platform Solutions.
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Cette dernière activité, qui regroupe les services de banque transactionnelle et de cartes de crédit, dont l’ex-Marcus, est sous le feu des critiques. Un document publié par la banque sur le site du gendarme boursier américain mi-janvier a en effet dévoilé que ces deux métiers lui avaient coûté 3 milliards de dollars depuis 2020, dont 1,2 milliard uniquement au troisième trimestre 2022. «Parfois, nous échouons (…). Mais nous apprenons et nous adaptons toujours», a déclaré le directeur général de la banque David Solomon aux investisseurs. La banque se donne encore deux ans pour atteindre l’équilibre dans cette division. Entre temps, elle reste ouverte à toutes les options, y compris celle de la vente de certaines activités comme les cartes de crédit.
La banque a toutefois donné peu de précisions sur la manière dont la rentabilité de Platform Solutions pouvait être atteinte. Dans le même temps, Goldman Sachs veut réduire ses investissements pour compte propre, volatils par nature, les faisant passer d’un peu moins de 60 milliards de dollars aujourd’hui à 45 milliards dans un an.
Recette connue
Ces déclarations n’ont pas convaincu les investisseurs. Le virage vers la gestion privée est un classique des banques d’investissement ces dernières années. Un de ses concurrents, Morgan Stanley, l’a d’ailleurs pris avant, notamment en se positionnant comme consolidateur du marché. Cela a été le cas par exemple avec le rachat par la banque américaine d’Eaton Vance en 2020 pour 7 milliards de dollars. Goldman Sachs pourrait ainsi donner l’impression de se lancer dans la course avec retard. D’autant que la période n’est pas des plus fastes, même pour cette activité.
Le groupe n’a d’ailleurs pas revu à la hausse ses objectifs chiffrés de rentabilité à long terme de 15 à 17% de retour sur capitaux propres tangibles. «Les bénéfices pourraient continuer à être faibles au cours de la prochaine année ou plus, car l’environnement économique reste incertain, ce qui devrait exercer une pression sur les revenus de la banque d’investissement et de la gestion d’actifs», a commenté Michael Wong, analyste chez Morningstar relayé par Reuters. En séance, le cours de l’action Goldman Sachs perdait un peu moins de 2% dans un marché américain à l’équilibre.
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États-Unis : plus de 300 Sud-Coréens arrêtés dans une usine Hyundai-LG sur le point d’être rapatriés
Séoul - Les plus de 300 Sud-Coréens arrêtés jeudi dans une usine aux Etats-Unis par la police de l’immigration vont bientôt être libérés et rapatriés dans leur pays, a annoncé dimanche Séoul. «Grâce à la réponse rapide et unie… les négociations pour la libération des travailleurs arrêtés ont été conclues», a déclaré dimanche Kang Hoon-sik, chef de cabinet du président Lee Jae Myung. «Il ne reste plus que les procédures administratives. Une fois celles-ci terminées, un vol charter décollera pour rapatrier nos ressortissants», a-t-il ajouté. Samedi, Séoul avait estimé leur nombre à «plus de 300". La police de l’immigration américaine a annoncé vendredi avoir mené jeudi un raid dans une usine de fabrication de batteries pour automobiles des groupes sud-coréens Hyundai et LG Energy Solution à Ellabell, dans l’Etat de Géorgie (sud-est). Les personnes interpellées sont soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Il s’agit de l’opération la plus importante jamais menée sur un seul site dans le cadre de la campagne d’expulsion d’immigrés initiée par le président américain Donald Trump. 475 personnes au total ont été arrêtées dans l’usine. «On leur donne à manger et on leur permet de prendre une douche, mais les conditions (de rétention NDLR) sont mauvaises», a depuis affirmé à l’agence de presse sud-coréenne Yonhap un responsable d’un sous-traitant de LG Energy Solution, qui s’est entretenu avec l’un des travailleurs arrêtés. Selon lui, ils ne sont pas menottés. Des images du raid, diffusées par les autorités américaines, ont montré des employés arrêtés, menottés et avec des chaînes aux chevilles, en train d’embarquer dans un bus de transport privé. Un cadre supérieur de LG Energy Solution s’est envolé dimanche pour la Géorgie. «La priorité immédiate est la libération rapide de nos employés LG Energy Solution et de ceux de nos entreprises partenaires», a déclaré Kim Ki-soo aux journalistes avant de monter à bord de l’avion. Environ 250 des personnes arrêtées seraient des employés de sous-traitants de LG Energy Solution, et Sud-Coréens pour la plupart, avait indiqué samedi l’entreprise. Et 47 (46 Sud-Coréens et un Indonésien), sont des salariés directs de LG, selon l’entreprise. Vendredi, Hyundai avait dit penser qu’aucune des personnes arrêtées n'était «directement employée» par le groupe. Quatrième économie d’Asie, la Corée du Sud est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. En juillet, Séoul avait promis d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. © Agence France-Presse -
Près d'un Français sur deux soutient le blocage du 10 septembre, selon un sondage
Paris - Un peu moins d’un Français sur deux (46%) soutient le mouvement appelant à «bloquer» le pays le 10 septembre, tandis que 28% y sont opposés et 26% indifférents, selon un sondage publié par la Tribune Dimanche. La première raison pouvant expliquer ce mouvement serait par ailleurs «la baisse du pouvoir d’achat», selon cette étude Ipsos-BVA-CESI (école d’ingénieurs) réalisée du 3 au 4 septembre auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les sympathisants de gauche soutiennent massivement (à 73% pour LFI, 67% pour les écologistes et 61% pour le PS) ce mouvement né sur les réseaux sociaux, et dans une moindre mesure (à 58%) ceux du Rassemblement national, selon l’enquête. A l’inverse, le mouvement est rejeté à 73% par les sympathisants Renaissance-Horizons-Modem et à 57% par les LR. Par catégories d'âge, seuls les 60 ans et plus récusent majoritairement l’appel à tout bloquer et ses initiatives hétéroclites. Des appels à la grève ont été lancés pour mercredi par plusieurs syndicats notamment dans les transports et les hôpitaux, et d’autres actions annoncées dont certaines rappellent celles des Gilets jaunes, avec des blocages d’axes routiers ou des sabotages de radars ou de distributeurs de billets. Des appels à ne pas utiliser sa carte bancaire ou à ne pas aller faire ses courses circulent également sur les réseaux sociaux et messageries. Les Français expliquent à 51% le mouvement «Bloquons tout» par «la baisse du pouvoir d’achat des ménages», à 47% par «le plan de François Bayrou pour la réduction du déficit», et à 43% par «l’hostilité» au président Emmanuel Macron et au Premier ministre François Bayrou, d’après le sondage publié à la veille de la chute probable de ce dernier, lundi, à l’issue d’un périlleux vote de confiance à l’Assemblée nationale. © Agence France-Presse -
Australie : attaque mortelle de requin au large de Sydney, alerte renouvelée sur les plages
Sydney - Le surfeur tué au large de Sydney a probablement été mordu par un grand requin blanc, ont estimé dimanche des biologistes australiens, au lendemain de cette attaque rare, tandis que les autorités ont renforcé la surveillance des squales. «Des biologistes spécialistes des requins du gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud ont examiné les photos de la planche de surf de la victime et ont déterminé qu’un requin blanc d’environ 3,4 à 3,6 mètres de long était probablement responsable», a déclaré un porte-parole des autorités. La victime, un habitant de 57 ans, surfait avec cinq ou six amis dans les eaux du Pacifique, au large des plages voisines de Long Reef et Dee Why, au nord de Sydney, ont précisé les autorités. Ce surfeur expérimenté, identifié sous le nom de Mercury Psillakis par des médias australiens, était marié et père d’une jeune fille. Il a perdu «plusieurs membres», a déclaré le responsable de la police de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, John Duncan, lors d’une conférence de presse. Il s’agit de la première attaque mortelle de requin à Sydney depuis 2022, lorsque Simon Nellist, un moniteur de plongée britannique de 35 ans, avait été tué au large de Little Bay. La précédente attaque fatale dans la ville remontait à 1963. «Les requins sont présents dans les eaux de Nouvelle-Galles du Sud toute l’année», a déclaré le gouvernement de cet Etat. «Ils peuvent être plus nombreux dans une zone pour plusieurs raisons, comme les conditions météorologiques et océaniques, ainsi que la disponibilité de nourriture dans la zone», a-t-il ajouté. Plusieurs plages sont restées fermées dimanche suite à cette attaque. Les autorités ont annoncé avoir déployé deux lignes supplémentaires de bouées équipées d’hameçons, qui envoient une alerte lorsqu’un requin mord et permettent de marquer les animaux à l’aide de traceurs. Des drones et des patrouilleurs en jet ski ont également été déployés pour surveiller d'éventuels squales. La dernière attaque mortelle en Australie remonte à mars, lorsqu’un surfeur avait été tué au large de la plage isolée de Wharton Beach, en Australie-Occidentale. Depuis 1791, plus de 1.280 incidents impliquant des requins ont été recensés en Australie, dont plus de 250 mortels, selon une base de données sur les rencontres entre ces squales et les humains. © Agence France-Presse