
« De nombreux professionnels se disent désormais prêts à quitter Londres »
Dans quel état d’esprit se trouve actuellement la City ?
La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a créé une certitude de courte durée. L’ouverture des négociations sur la future relation commerciale entre les deux blocs provoque d’ores et déjà beaucoup de nervosité sur la place de Londres. Rien n’indique à l’heure actuelle qu’un accord sera conclu à la fin de la période de transition. Les banques s’interrogent à nouveau sur la pertinence de transferts d’emplois et d’activités en Europe continentale. La question du Brexit s’intègre aussi dans un mouvement plus large de réduction de voilure des banques d’investissement à Londres, et plus généralement en Europe.
Quel est l’impact de cette situation pour les cabinets de recrutement ?
Les cabinets exposés uniquement au marché britannique souffrent. En revanche, les cabinets implantés dans différents pays européens peuvent tirer parti de cette tendance aux délocalisations. Des transferts limités, de l’ordre de quelques milliers, ont déjà eu lieu et d’autres devraient suivre. Outre l’effet purement mécanique du Brexit, le facteur psychologique associé à ces départs n’est pas négligeable : de nombreux professionnels se disent désormais prêts à quitter Londres. C’est vrai aussi bien des jeunes que des seniors, implantés de longue date dans la capitale britannique et qui songent à tourner la page. Les régimes d’impatriation en France, mais aussi en Italie, ont clairement contribué à attirer les talents venus de Londres.
Quelle a été l’évolution des salaires et des bonus ?
Le millésime n’a pas été exceptionnel. On a le sentiment que l’industrie traverse actuellement une période de réinitialisation, tout particulièrement dans la banque d’investissement. De façon générale, les rémunérations variables ont baissé de 10 % à 30 %. Mais la situation est très variable en fonction des niveaux de postes : les juniors comme les postes mid-level, dont les rôles restent cruciaux, continuent à avoir de bons niveaux de rémunérations. Chez les plus seniors, les packages sont toujours très attractifs chez les incontournables, dont on apprécie les relations et le lobbying politique. C’est beaucoup moins le cas chez les managing directors moins expérimentés et politiquement moins forts.
Plus d'articles du même thème
-
La finance est à la recherche de profils toujours plus techniques
Les études de rémunération cadres 2026 des cabinets de recrutement PageGroup et Expectra, filiale de Randstad, mettent en avant les profils toujours très techniques recherchés dans la finance d'entreprise. -
Novo Nordisk acte ses difficultés en supprimant des milliers de postes
Le laboratoire danois invoque une intensification de la concurrence sur le marché des traitements contre l’obésité pour justifier une restructuration qui entraînera la suppression de 9.000 emplois et des coûts exceptionnels de 8 milliards de couronnes. -
La révision de l’emploi américain entérine la prochaine baisse de taux
Le département du Travail a publié mardi une révision record des créations d’emplois non agricoles (NFP) publiées entre le 1 er avril 2024 et le 31 mars 2025. De quoi conforter la Fed dans sa volonté de baisser les taux le 17 septembre.
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- L'investissement dans une réindustrialisation circulaire pourrait sécuriser les fonds propres des banques
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
Contenu de nos partenaires
-
Allemagne : le rebond militaire du spécialiste des lasers Trumpf
Après s'être toujours consacrée à des technologies civiles, cette entreprise familiale va développer des solutions anti-drones -
Le cercle des initiés
Gestion d’actifs : le mariage BPCE-Generali victimes des tontons flingueurs de la finance italienne
L’Agefi et l’Opinion passent au crible chaque semaine les entreprises ou les secteurs qui ont fait l’actualité -
Prédateurs
50 000 euros par loup : le grand méchant coût pour la collectivité
L'argent public engagé pour tenter de contenir l'expansion du loup est colossal. Une dépense qui manque sa cible, selon les éleveurs.