Co-operative Bank veut innover pour renforcer son capital

Selon la presse britannique, Co-op pourrait émettre entre 1 et 1,5 milliard de livres à travers un nouvel instrument de fonds propres, les CCDS
Antoine Landrot

En attendant la recapitalisation de The Co-operative Bank (Co-op), le directeur général du groupe Euan Sutherland tente de récupérer de la trésorerie. Selon le Mail on Sunday, il chercherait à reprendre une partie des bonus versés à certains dirigeants. Dans la foulée, il continue à faire le ménage: le directeur financier Stephen Himes serait sur le départ et Jim Slack, le directeur de l’information, aurait déjà quitté le groupe. En revanche, la nomination de Niall Booker, ex-HSBC, à la direction générale de Co-op Bank, a été annoncée hier.

Pendant ce temps, la banque mutualiste travaille toujours à combler son déficit en fonds propres, qui l’a forcée à interrompre la production de prêts à la clientèle d’entreprises. Sa note de crédit avait été dégradée de six crans il y a quinze jours par l’agence Moody’s.

Le portefeuille de créances non stratégiques représente 31% des encours de crédit de Co-op en 2012. Son taux de créances douteuses et litigieuses (CDL) a atteint 11% et grimpe à 68% dans l’immobilier commercial, avec un taux de couverture de seulement 27%. «Si nous portions les taux de CDL et de couverture au niveau de celui de Lloyds, son meilleur comparable coté, le ratio de fonds propres durs sous Bâle 2.5 serait de 6,7% en 2012, contre un ratio publié de 8,8%, écrivent les analystes de Morgan Stanley. Sous Bâle 3, le ratio tomberait à 4,2%. 529 millions de livres de capital seraient alors nécessaires pour atteindre le seuil de référence de 7% fixé par la Prudential Regulation Authority. Toutefois, le régulateur exigera vraisemblablement un ratio supérieur pour les banques au bilan fragile».

Le déficit officieux serait même compris entre 1 et 1,5 milliard de livres. L’annonce du plan de recapitalisation serait prévue avant fin juin, au terme des discussions entamées avec les régulateurs. Non coté, Co-op envisagerait pour ce faire d’émettre un nouveau type de titres de capital: des actions à remboursement différé (core capital deferred shares). Cet instrument – approuvé en mai 2012 – a été créé pour répondre aux besoins en fonds propres durs des mutualistes: Nationwide Building Society devrait inaugurer ce marché avec une émission de 500 millions d’euros en juin.

Parallèlement, Co-op envisage de céder des actifs, comme sa participation dans sa coentreprise avec le voyagiste Thomas Cook et ses activités d’assurance. Euan Sutherland devrait faire un point avec son comité exécutif le 31 mai.

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