
Citi écope d’une lourde amende pour le «gros doigt» d’un de ses traders

Il y a un peu plus de deux ans, le lundi 2 mai 2022, les marchés financiers avaient été secoués par un violent «flash crash», des Bourse d’Europe du Nord perdant temporairement jusqu’à 8% sans raison apparente.
Le responsable de ce dysfonctionnement de marché avait été toutefois rapidement identifié. Un trader de Citi avait effectué une erreur de transaction, un «gros doigt», en saisissant un montant très supérieur à ses intentions. Dans ce cadre, la banque américaine vient d’être sanctionnée de deux amendes par les autorités financières du Royaume-Uni. L’une de 27,8 millions de livres est infligée par la Financial Conduct Authority (FCA) et l’autre, de 33,9 millions, par la Prudential Regulation Authority (PRA) pour une somme totale de plus de 61,6 millions de livres (72 millions d’euros).
Dans son communiqué, la FCA indique que le trader responsable de la mauvaise manipulation a vendu un panier d’actions pour un montant de 444 milliards de dollars alors qu’il comptait initialement passer un ordre de 58 millions de dollars. Les systèmes de contrôle de Citi ont permis de bloquer 255 milliards de dollars mais le solde, soit 189 milliards, a bien été enregistré.
Cet ordre devait être placé progressivement sur l’ensemble de la journée. Quelque 1,4 milliard de dollars de transactions ont pu être effectuées avant que le trader ne s’aperçoive de son erreur et n’annule son ordre.
A lire aussi: Le flash crash de Citi ravive les inquiétudes sur le contrôle des risques
Une ristourne de 30%
«Bien que certaines parties du système de contrôle des transactions de Citi aient fonctionné comme Citi s’y attendait, certains contrôles primaires étaient absents ou déficients. En particulier, il n’y avait pas de blocage dur qui aurait permis de rejeter cet important panier d’actions erronées dans son intégralité et d’empêcher qu’une partie de celui-ci n’atteigne le marché», indique la FCA. Le gendarme financier ajoute qu’en raison d’une mauvaise conception, le trader a également été en mesure d’ignorer manuellement une alerte contextuelle, sans être obligé de faire défiler la page et de lire toutes les alertes qu’elle contenait».
«Ces manquements ont entraîné l’exécution d’ordres erronés pour un montant de plus d’un milliard de livres sterling et risquaient de créer un marché désordonné. Nous attendons des entreprises qu’elles examinent leurs propres contrôles et qu’elles s’assurent qu’ils sont adaptés à la vitesse et à la complexité des marchés financiers», conclut l’autorité.
La banque américaine n’a pas contesté les conclusions de la FCA et de la PRA, lui permettant de bénéficier d’une réduction de 30% sur la totalité de l’amende. Sans cette remise, Citi aurait dû s’acquitter de 88 millions de livres.
Plus d'articles du même thème
-
Le taux d’acceptation de l’offre de BBVA sur Sabadell reste une grande inconnue
La banque basque a lancé son offre sur sa rivale catalane. Le suspense va durer jusqu’au 14 octobre prochain, jour de la publication du résultat. -
Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
La justice entérine l’accord entre le Parquet et la filiale de la banque verte pour solder le litige fiscal lié à l’arbitrage de dividendes. A la clé, une amende de 88,2 millions d’euros. -
Le président d'Acadian Asset Management cède partiellement ses actions
Il reste toutefois l'actionnaire principal avec 22% du capital.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Xtrackers lance un ETF sur la défense
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Grippe
Entreprises : la trésorerie des TPE à son plus bas
L'étau financier se resserre autour des très petites sociétés dans un contexte général de difficultés pour les dirigeants -
Les Bourses européennes clôturent en hausse, portées par l’espoir d’une baisse des taux de la Fed
Paris - Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi, à l’issue d’une séance portée par la perspective de baisse des taux de la banque centrale américaine après la publication, la semaine dernière, de signaux d’affaiblissement du marché de l’emploi aux Etats-Unis. La Bourse de Londres a grappillé 0,14% et Francfort a gagné 0,89%. La Bourse de Paris a quant à elle avancé de 0,78%, les investisseurs restant attentifs aux évolutions politiques du pays, avant un vote de confiance dont l’issue attendue est la chute du gouvernement Bayrou. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
Voitures électriques : un coup de pouce de 1 000 euros pour les modèles à batteries « made in Europe »
Paris - Les acheteurs de certaines voitures électriques pourront, à partir du 1er octobre, recevoir un bonus supplémentaire de 1.000 euros si elles sont dotées de batteries européennes, un coup de pouce annoncé lundi par le gouvernement qui doit aussi soutenir les fabricants européens de batteries face à la concurrence chinoise. Cette «prime complémentaire exceptionnelle», annoncée avant la chute attendue du gouvernement de François Bayrou, porte le montant du bonus écologique à 5.200 euros au maximum. Elle sera réservée à l’achat d’une voiture équipée d’une batterie européenne, ont indiqué dans un communiqué les ministres de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher et de l’Industrie Marc Ferracci. «Avec cette augmentation de 1.000 euros du bonus écologique, nous valorisons les véhicules électriques dont les batteries sont produites en Europe et dont la fabrication émet moins de gaz à effet de serre, a souligné Mme Pannier-Runacher. C’est une mesure gagnant-gagnant pour le pouvoir d’achat, le climat et l’industrie.» Après de fortes baisses ces dernières années, et surtout la suppression de la prime à la casse, le bonus écologique pour l’achat d’un véhicule électrique avait été revalorisé le 1er juillet de 200 à 1.200 euros selon les revenus, pour atteindre une aide d’environ 4.200 euros pour les ménages les moins riches. La liste des véhicules éligibles sera publiée «dans les prochains jours» sur le site de l’agence française de la transition écologique, l’Ademe. «Signal clair aux constructeurs» Cette «mesure emblématique» permet de «concrétiser la préférence européenne» «face à une forte concurrence internationale» et «d’envoyer un signal clair aux constructeurs automobiles pour qu’ils se fournissent auprès d’usines européennes de batteries», a expliqué le cabinet de M. Ferracci à l’AFP. Comme le bonus écologique, cette prime ne dépendra pas du budget de l'État, en quête d'économies, mais sera financée par des certificats d'économie d'énergie (CEE), sur le principe du pollueur-payeur visant les fournisseurs d'énergie. Selon Bercy, plus de 850.000 bonus écologiques ont été attribués pour l’achat d’une voiture électrique depuis 2020, représentant un soutien de près de 5 milliards d’euros. Pour Benoit Lemaignan, cofondateur du fabricant de batteries français Verkor, ce coup de pouce «récompense ceux qui font l’effort» de produire en Europe, «dans une approche circulaire», a-t-il déclaré à l’AFP. C’est un «signal positif» qui va «mettre en cohérence le consommateur, le citoyen et le salarié», juge le dirigeant dont les batteries équiperont les prochaines Renault Alpine. L’annonce du gouvernement, qui vise également "à soutenir l’emploi industriel sur [le] continent» européen, d’après le communiqué, survient à quatre jours d’une réunion à Bruxelles sur l’avenir de l’industrie automobile européenne, alors que le secteur se divise sur l’objectif de 100% de véhicules électriques pour les voitures neuves vendues dans l’Union européenne (UE) à partir de 2035. Depuis plusieurs mois, certains constructeurs automobiles (BMW, Mercedes-Benz), confrontés au frein des ventes de modèles électriques, à la concurrence chinoise, aux droits de douane américains et à la chute des bénéfices mondiaux, remettent en cause l’interdiction d’ici dix ans de la vente de voitures neuves à essence ou diesel, hybrides comprises au sein de l’UE. Ils ont été rejoints ce week-end par l’Italien Antonio Filosa, patron de Stellantis (Peugeot, Fiat, Jeep), quatrième constructeur automobile mondial. Les trois groupes prônent une transition plus flexible et diversifiée dans les types de motorisation pour préserver l’industrie automobile européenne. Au contraire, plus de 150 entreprises - constructeurs de véhicules électriques, fabricants de batteries ou opérateurs de recharge - ont appelé lundi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à «ne pas reculer». Elles plaident pour le développement de la production de batteries made in UE et pour des incitations à l’achat de véhicules électriques «intelligentes et cohérentes entre les États membres». Julie COSTE © Agence France-Presse