BPCE est déstabilisé par le renvoi en correctionnelle de son président

Au sein des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires, certains s’interrogent sur la capacité de François Pérol à rester longtemps maître à bord.
Alexandre Garabedian

BPCE s’y préparait. La nouvelle est tombée hier: le juge Roger Le Loire a demandé le renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de François Pérol, le président de la banque, pour prise illégale d’intérêt. Il lui est reproché d’avoir accepté de prendre les rênes du nouveau groupe issu du rapprochement des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires, en 2009, alors qu’il aurait participé activement au dossier en tant que secrétaire général adjoint de l’Elysée. La peine maximale encourue est de 2 ans de prison et 30.000 euros d’amende. Le procès pourrait avoir lieu en 2015.

Les proches de François Pérol s’efforçaient hier de dédramatiser cette annonce. «Cette étape est la suite logique de la procédure en cours», indique un porte-parole, en rappelant que le conseil de surveillance de BPCE avait apporté son soutien unanime au président lors de sa mise en examen. Mais c’était en février 2014. Et en privé, alors qu’aucun autre conseil de surveillance n’est censé se prononcer sur ce dossier, les dirigeants des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires se montrent aujourd’hui moins unanimes.

«Un groupe comme BPCE peut-il accepter que son organe central, garant de notre crédibilité vis-à-vis des régulateurs ou des partenaires internationaux, puisse vivre avec un président menacé de correctionnelle ?», s’interroge l’un d’eux, bien que François Pérol soit présumé innocent jusqu'à l’issue de son procès. «Cette affaire déstabilise BPCE, et au-delà, les réseaux. Le groupe n’a pas besoin de cela», ajoute un «Ecureuil», en remarquant que «l’organe central fait profil bas depuis quelques mois vis-à-vis des banques en région alors qu’il avait tendance auparavant à taper du poing sur la table».

Autre interrogation: comment réagira la Banque centrale européenne, qui supervise désormais les grandes banques de la zone euro ? «Elle n’a pas de raison de se prononcer tant que le procès n’a pas eu lieu», tranche un proche du dossier. Interrogée par L’Agefi, la BCE ne faisait pas de commentaires hier.

Alors que le réseau des Caisses d’Epargne engage cette année le renouvellement de ses conseils d’orientation et de surveillance, sa Fédération, la FNCE, ne souhaitait pas hier s’exprimer sur la situation de BPCE.

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