
BNP Paribas conserve ses objectifs 2016 malgré des vents contraires
BNP Paribas devra mettre les bouchées doubles pour atteindre son objectif de RoE d’au moins 10% en 2016. A l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, légèrement supérieurs aux attentes, la banque n’a pas remis en cause les grandes lignes de son plan à trois ans, tout en reconnaissant que le scénario économique sous-jacent est désormais sensiblement éloigné des hypothèses initiales.
«Les circonstances dans lesquelles nous évoluons sont plus difficiles, donc il faudra être meilleurs opérationnellement pour atteindre l’objectif de RoE», a estimé Jean-Laurent Bonnafé, son directeur général. Le dirigeant a par ailleurs loué la «solidité financière» de la banque, dont le ratio CET1 est resté stable à 10,3% en 2014 malgré l’amende de 8,9 milliards de dollars infligée par les Etats-Unis.
Bâti fin 2013 dans la perspective d’une remontée des taux, bénéfique à la transformation bancaire, le plan intègre désormais des projections revues en baisse de 130 points de base (pb) sur l’Euribor 3 mois. Les anticipations de croissance en zone euro ont été abaissées de 60 pb, compliquant l’atteinte de la cible de RoE que certains observateurs mettaient déjà en doute.
A cette conjoncture difficile, qui pèse notamment sur la banque de détail en France et en Italie, s’ajoutent des taxes et réglementations plus importantes que prévu. Déclarée non déductible de l’IS, la contribution au fonds de résolution européen entraînera un surcoût de 340 millions d’euros en 2016. Compte tenu de la constitution obligatoire d’une holding bancaire aux Etats-Unis et des coûts liés à la mise en œuvre du TLAC, ce sont au total 500 millions d’euros qui seront absorbés en 2016 selon BNP Paribas, soit 70 pb de RoE.
Dans ce contexte, le consensus établi par Bloomberg table désormais sur des RoE de 8% en 2015 et 8,7% en 2016. «Hors éléments exceptionnels, la rentabilité ne s’améliore que lentement (7,7% au quatrième trimestre, ndlr) malgré un résultat net part du groupe normalisé de 7 milliards d’euros», constatent les analystes de CM-CIC.
Pour faire face à ces défis, BNP Paribas a notamment annoncé un relèvement de son objectif de réduction de coûts 2014-2016, augmenté de 230 millions d’euros, à 3 milliards. Cette extension sera néanmoins quasi intégralement absorbée par le coût du renforcement des programmes de conformité et de contrôle négocié avec les autorités américaines.
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